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Alternatives sécurisées de visioconférence : l’essentiel sur le Britannique StarLeaf

StarLeaf est une alternative britannique de visio et de collaboration qui opère elle-même ses data centers. Avec des serveurs proches de Paris, et étant non soumise à l’extraterritorialité du droit américain, elle est présente en France aussi bien dans le secteur public que dans les entreprises privées.

StarLeaf est un fournisseur de solutions de visioconférence et de collaboration en mode SaaS d’origine britannique. Fondée en 2008 à Cambridge, sa solution de réunion virtuelle (« meeting ») est classée dans les « Visionnaires » du Magic Quadrant de Gartner, où elle est la seule option européenne présente avec le Norvégien Pexip.

Elle a également récemment été sélectionnée par la Direction Interministérielle du Numérique (DINUM) lors des confinements, aux côtés de Tixeo et de Rainbow (ALE)

Le choix de la juridiction des données

« StarLeaf se différencie par la nature de son infrastructure cloud », explique l’éditeur. « Elle a été entièrement développée en interne. Nous en restons le propriétaire exclusif. C’est une vision totalement opposée à celle de nos concurrents américains qui utilisent des clouds tiers comme AWS ou IBM ».

Cette singularité permet le choix de la juridiction des données. « Ce point est crucial pour bon nombre d’entreprises et d’organismes publics en France », continue Starleaf.

Bien qu’ayant des bureaux aux États-Unis, le directeur technique assure que StarLeaf n’est pas soumis à droit extraterritorial américain (qui s’applique à la totalité d’une entité, dès lors qu’une de ses filiales opère sur son sol).

« StarLeaf est une entreprise anglaise. Il n’y aucun moyen juridique possible pour une organisation américaine d’exiger le CLOUD Act. »
Christophe BruneauStarLeaf

« Nous avons choisi de construire notre propre infrastructure cloud. Elle n’est donc, par nature, aucunement soumise à une quelconque pression des états (comme le CLOUD Act) », confirme Christophe Bruneau, Directeur technique France au MagIT. « Que ce soit pour le stockage des données ou l’acheminement des appels, nous ne sommes pas tributaires d’acteurs majeurs nord-américains, ce qui nous a permis d’obtenir une certification ISO27001 ».

D’un point de vue légal, les différentes entités de StarLeaf sont séparées, tout comme chez OVH ou Outscale. « Sur les entités US, les données sont stockées localement ». Ailleurs, « StarLeaf étant une entreprise anglaise, il n’y a aucun moyen juridique possible pour une organisation américaine d’exiger le CLOUD Act ».

En France, ses serveurs se situent dans la région parisienne.

StarLeaf revendique parmi ses clients la région Occitanie, le Rectorat et le CHU de Montpellier, le département de la Seine-et-Marne ou encore la Société d’investissement immobilier cotée Klépierre, le Groupe Cahors, ou encore la Fédération française de football.

Sur l’année 2020, l’utilisation de l’outil a bondi : + 360 % sur les utilisateurs actifs, + 475 % sur le nombre de réunions virtuelles, + 690 % du nombre de minutes de conférence. L’année dernière, l’entreprise avait dépassé la barre symbolique des 100 millions de dollars de chiffre d’affaires.

Interface de la visio StarLeaf
Interface de la visio StarLeaf

On ne peut en revanche pas déployer StarLeaf sur l’infra de son choix. « Nous n’avons pas cette possibilité, car nous souhaitons maîtriser la qualité et la sécurité des communications de bout en bout afin de garantir notre SLA », justifie Christophe Bruneau. « Il est en revanche possible d’étendre un de nos centres de données sur des réseaux privés par l’intermédiaire d’une liaison hybride. Cela permet de garder le contrôle total de l’architecture tout en apportant de la sécurité auprès de nos clients et partenaires ».

Une solution propriétaire 100 % « fait maison »

Côté logiciel, en plus de la pure visio, la solution gère les notifications de présence, le tchat, les appels audio (hors softphonie) et le partage de documents de moins de 1 Go (images, PDF, doc, et vidéos) ce qui la rapproche d’un Teams. La solution propose également l’enregistrement des réunions, les fonds virtuels floutés et les boîtes vocales en cas d’absence.

Le tout est développé en interne. « La solution est 100 % propriétaire et à ce titre nous avons plusieurs brevets technologiques officiels », confirme Christophe Bruneau.

StarLeaf est disponible sur Mac, Windows, iOS et Android. Il existe une version full web « mais l’expérience la plus complète et la plus qualitative est au travers de l’application client », ajoute le CTO.

En version payante (à partir de 14,17 € par mois par utilisateur), StarLeaf supporte jusqu’à 100 participants et 3 000 en mode webinaire.

Agenda dans StarLeaf
Agenda dans l'application StarLeaf

Il existe une version gratuite, mais sans possibilité de choisir la localisation des données et des flux. Dans cette version « les données sont stockées en mode best effort : c’est-à-dire au plus près des utilisateurs, en fonction des capacités ponctuelles d’accueil des datas centers ». Christophe Bruneau précise que comme la majeure partie des infrastructures de Starleaf sont en Europe « la probabilité [pour un Européen] d’être sur la bonne juridiction est grande ». Mais elle n’est pas garantie, contrairement à la version payante.

Starleaf construit également des systèmes (hardware) pour les salles de réunions. « Notre autre particularité est que notre service comme nos systèmes sont interopérables avec toutes les autres solutions du marché, qu’elles soient software comme (Microsoft Teams, Webex, Zoom, etc.) ou hardware (Poly, Lifesize, Cisco, etc.) », conclue le CTO.

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