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Comparatif des fournisseurs de SDS

Le nombre de fournisseurs de stockage à définition logicielle explose. Le spécialiste George Crump, de Storage Switzerland, distingue deux catégories et évalue les produits dans chacune d’elles.

Fort de ses promesses de réduction des coûts, de performances améliorées et de flexibilité accrue, le stockage à définition logicielle (SDS, Software Defined Storage), révolutionne le déploiement des services de stockage.

La technologie SDS apporte une grande flexibilité aux acheteurs, qu’ils soient informaticiens ou non, car elle fournit une seule interface logicielle pour tous les matériels de stockage, quel que soit le fournisseur. Ainsi, création de volumes, mise en œuvre de la protection RAID ou de l’allocation granulaire de capacité (« thin provisioning »), et hiérarchisation des données (« data tiering »), sont autant de fonctions exécutables via une même interface. Les administrateurs IT n’ont pas besoin de se former à chaque nouveau système.

Cette souplesse permet aux entreprises d’acquérir des systèmes de stockage dédiés à une seule tâche, sans pour autant ajouter de gestion d’infrastructure. Par exemple, un système de stockage dédié à une infrastructure virtuelle de postes de travail peut exister parallèlement à un autre dédié aux bases de données à forte activité transactionnelle, tandis qu'une même interface permet d’unifier la gestion des deux systèmes.

Beaucoup de fournisseurs fabriquent d’excellents matériels de stockage mais n’ont pas investi dans le logiciel de stockage correspondant. Ces fournisseurs, souvent dits de deuxième niveau, arrivent au coude-à-coude avec ceux des matériels de premier niveau en termes de fonctionnalité dès lors qu'on leur adjoint une technologie SDS.

Cela a longtemps été le cas d’acteurs comme Violin, Promise Technology et Imation Nexsan. Certains, les fournisseurs de premier niveau ont eux aussi des produits axés sur le matériel, comme les E-series de NetApp et la gamme PowerVault de Dell qui peuvent être enrichis par une couche de SDS.

Alternativement, les responsables IT peuvent également utiliser la technologie SDS pour élaborer leurs propres systèmes de stockage. Des fournisseurs comme HP, Super Micro ou Seagate Xyratex proposent des serveurs de stockage particulièrement adaptés aux produits SDS. Ce sont généralement des modules sur rack embarquant d'importantes ressources de calcul, dont les baies d’expansion sont prêtes à accueillir des disques mécaniques (HDD) ou flash (SSD).

Si cette catégorie de baies de disques à monter soi-même vous attire, vous pouvez aussi envisager les produits SDS hyperconvergés. Conçus pour s’exécuter sur ou dans l’hyperviseur, ces produits agrègent la capacité de stockage éparpillée entre les différents nœuds au sein du cluster hyperviseur. Il en résulte une infrastructure de calcul et de stockage convergée.

Autre avantage souvent négligé de la technologie SDS : elle met sur des plans différents les achats de matériels et de logiciels. Dans l’ancien modèle tout compris, pour mettre à niveau le matériel de stockage d’un datacenter, on avait rarement le choix : il fallait aussi racheter un nouveau logiciel de stockage, même s’il n’apportait rien de vraiment nouveau par rapport à la génération précédente. Ce modèle revenait à facturer deux fois le service IT pour un même logiciel.

Fournisseurs de solutions SDS : les catégories

Chez les nombreux fournisseurs de solutions SDS (et même au-delà, semble-t-il), on assiste à un grand débat sur la caractérisation du « véritable » stockage à définition logicielle. Deux catégories émergent : le logiciel SDS stricto sensu et le SDS avec matériel. Pur produit logiciel, la première catégorie répond à l’intention originale de la technologie SDS.

Stockage strictement à définition logicielle

Les fournisseurs de cette catégorie mettent le logiciel à disposition sans matériel. Ils vous permettent ainsi d’assembler votre stockage à partir de ressources existantes ou de construire votre propre baie. Ces produits ont pour avantage de réduire les coûts et d’augmenter la flexibilité.

Dans cette catégorie, les fournisseurs de stockage SDS sont trop nombreux pour être tous nommés, mais ils comprennent notamment DataCore (SANsymphony), FalconStor Network Storage Server (FreeStor, ex-NSS), Nexenta Systems (NexentaStor), EMC (ScaleIO), StarWind Software (Virtual SAN) ou VMware (vSAN).

Ce sont tous principalement des éditeurs de logiciels. Ce modèle de stockage permet aux utilisateurs d’installer leur application sur n’importe quel matériel adapté. Il apporte, en outre, un ensemble de fonctions de stockage généralistes à des systèmes de stockage variés.

Certaines de ces solutions peuvent aussi s’exécuter en mode hyperconvergé, le logiciel de stockage étant alors hébergé dans un environnement virtualisé.

EMC ViPR est une solution à part : ce produit SDS virtualise la commande et le contrôle du matériel de stockage, mais fait appel à des services propres au système de stockage. Ainsi, ViPR fournit une interface commune de capture de snapshots, mais spécifie ensuite au matériel de stockage d’utiliser ses propres capacités pour mener l’action à bien.

Au départ, EMC prévoyait de fournir une interface de contrôle et de commande commune à toutes ses plateformes de stockage, qui affichaient chacune leur propre façon d’exécuter leurs divers services. EMC a ensuite ajouté la prise en charge d’autres fournisseurs, comme NetApp et Hitachi Data Systems (HDS), et de disques mécaniques de grande consommation. La société a aussi adjoint d’autres fonctions absentes de ses systèmes centraux ; par exemple une interface HDFS qui amène une connexion Hadoop vers l’ensemble de la plateforme.

Le logiciel SAN Volume Controller d’IBM et la plateforme Virtual Storage Platform de HDS en sont d’autres exemples. Les deux s’exécutent sur du matériel dédié, fabriqué sur mesure, mais le matériel de stockage de n’importe quel fournisseur peut s’y rattacher.

L’essence de la stratégie qui sous-tend ces deux produits consiste à utiliser le composant de virtualisation pour agréger le matériel du fournisseur précédent dans le giron HDS ou IBM, et à encourager le client à s’adresser à eux pour tout nouvel achat. Malgré cette stratégie, rien n’empêche un client d’intégrer à son infrastructure de nouveaux matériels provenant d’autres fournisseurs.

SDS avec matériel

Dans cette catégorie, le stockage à définition logicielle est fourni avec le matériel de stockage.

Les fournisseurs appliquent ici les principes élémentaires du stockage SDS (virtualisation des fonctions matérielles), mais continuent de proposer leur logiciel intégré à leur propre matériel. Le fournisseur jouit ainsi d’une grande souplesse, mais pas le client.

Si ce type de stockage ne constitue pas un véritable SDS, il apporte toutefois de la valeur ajoutée. Il permet au fournisseur, et donc au client, de passer plus rapidement à de nouvelles technologies matérielles. Si le processus de mise à jour logicielle est effectivement distinct du matériel, ici la double facturation évoquée plus haut disparaît.

Les fournisseurs SDS de cette catégorie comprennent Dell, IBM et de nombreuses startups. Tous se sont concentrés sur les capacités logicielles et ont commencé à intégrer des matériels de stockage plus courants.

Dans une certaine mesure, c’est aussi ce que propose EMC avec ses systèmes VMAX.

Si certains puristes du SDS voient d’un mauvais œil ces offres intégrés, je pense qu’on peut légitimement les inclure dans notre tour d’horizon. Fort de ces produits, le fournisseur devrait pouvoir faire profiter ses clients de baisses de coûts, et introduire une certaine flexibilité dans la migration matérielle.

L’importance de ces avantages dépendra dans une large mesure du fournisseur. Il convient donc d’évaluer soigneusement chaque fournisseur de SDS en fonction des capacités offertes.

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