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Stockage : les avantages et les inconvénients d’un SDS

Le stockage défini par logiciel permet de simuler une baie de disques depuis un pool d’équipements existants ou à bas prix. C’est une alternative intéressante dans un contexte où les projets d’IA nécessitent de déployer plus de capacité pour les données.

L’utilisation du stockage défini par logiciel, ou SDS (Software-Defined Storage), a augmenté ces dernières années. Et le marché devrait encore croître à mesure que les entreprises cherchent à rentabiliser leurs moyens de stockage dans un contexte où l’intelligence artificielle nécessite de plus en plus de données sources pour parfaire ses analyses.

Par exemple, pour soumettre des données internes à une IA, il faut au préalable les convertir au format vectoriel. Or, cette opération multiplie par dix leur taille. Dès lors une baie de stockage classiquement prévue avec une capacité deux fois plus large que le patrimoine de données sera insuffisante. En acheter cinq autres chez le même fournisseur n’est pas nécessairement la solution idéale.

Un SDS permet de contrôler plus facilement ce que coûte l’élasticité d’un stockage, car il permet d’assembler un pool de stockage depuis des équipements achetés à bas prix ou que l’entreprise possède déjà. En revanche, un SDS peut nécessiter une expertise interne supplémentaire pour être correctement administré. Cet article fait le point.

Qu'est-ce que le SDS et pourquoi les entreprises l'envisagent-elles ?

Un SDS est un logiciel qui simule une baie de stockage, avec toutes ses fonctions de haut niveau, à partir de matériels hétéroclites qui vont des serveurs équipés en disques (y compris les serveurs de stockage qui sont eux-mêmes assimilés à des baies de stockage) aux simples tiroirs de SSD qui servent d’extension.

L’intérêt est qu’installer un SDS sur plusieurs équipements qui seront réunis en un pool de stockage est souvent moins cher et plus flexible qu’une baie de stockage du commerce. Le prix inférieur vient du fait que le SDS peut apporter des fonctions de haut niveau (déduplication, tiering, partage en NAS comme en SAN...) à partir de matériels d’entrée de gamme.

Un SDS peut s'exécuter sur une variété d'environnements : en tant qu’application depuis un système d'exploitation standard, en tant que machine virtuelle sur un cluster VMware ou autre, en tant que container dans un cluster Kubernetes. Un SDS est également fourni par défaut dans les configurations hyperconvergées, où un cluster de serveurs est présenté comme un pool de stockage (grâce au SDS) et de puissance de calcul (grâce à la virtualisation).

Enfin, les SDS peuvent coexister avec d’autres environnements de stockage. Ils peuvent par exemple servir à regrouper tous les anciens équipements de stockage pour continuer à les utiliser comme un tiers spécifique de stockage sur un réseau, en plus d’une nouvelle baie de stockage sur le même réseau.

Image of traditional vs. software-defined storage architecture

Les avantages d’un SDS

L'attrait du SDS vient de sa flexibilité (il est compatible avec quantité d’équipements, quels que soient leurs caractéristiques ou leur prix), de son élasticité (il suffit d’ajouter des équipements pour augmenter la capacité de stockage) et de son adaptabilité (il peut servir pour partager des fichiers, du mode objet ou du mode bloc pour les bases de données).

Le SDS est souvent utilisé avec de grandes quantités de fichiers, ou dans des scénarios où des équipes de développement ont régulièrement besoin de travailler sur des données très différentes d’un projet à l’autre.

En supposant que le fournisseur dote son SDS de suffisamment de fonctionnalités, le logiciel est capable de s'adapter à la plupart des besoins des utilisateurs en quelques clics. Cela inclut stocker des données dans une succursale comme au siège d’une entreprise, la quantité de fichiers qui n’est limitée que par les équipements disponibles, mais aussi la façon de gérer la sécurité des données (sauvegardes) ou encore la façon de les mettre en production (tels types de fichiers sur des SSD rapides, tels autres sur des disques durs capacitifs, etc.), de les restaurer, etc.

Les Inconvénients d’un SDS

Aucune norme n'existe actuellement pour les SDS. La SNIA (Storage Networking Industry Association, l’autorité qui définit les standards du stockage) a publié de nombreux articles à leur sujet, mais jamais été plus loin que l’émission de bonnes pratiques.

Bien qu’un SDS soit compatible avec des équipements de stockage sans marque, les utilisateurs peuvent avoir des difficultés à choisir eux-mêmes les meilleures configurations matérielles. Si les baies de disques coûtent plus cher, c’est notamment parce que les fabricants ont spécifiquement étudié leur conception pour qu’elles se comportent de manière optimale dans des cas d’usage précis : lacs de données, IA, analytique, etc.

Regrouper différents types de matériel sous la tutelle d’un SDS peut aussi ajouter de la complexité : il faut savoir où ranger quelles données selon quels usages. Il est ainsi conseillé d’examiner les fonctionnalités d’administration d’un SDS, notamment son tableau de bord et ses outils de monitoring pour atténuer ces difficultés.

Enfin, attention à l’attitude des fournisseurs habituels de baies de stockage qui n’apprécieront guère que la console d’administration de la baie de disques qu’ils vous ont vendue soit délaissée au profit de celle du SDS. Même si l'utilisateur n'apporte aucune modification à ses baies de stockage, l'attitude des fournisseurs à l'égard de l'assistance peut changer. Un contrat de niveau de service est essentiel pour protéger l'accès d'un client aux services de maintenance et de support des fournisseurs.

La marche à suivre pour déployer un SDS

Les étapes pour mettre en œuvre un SDS sont :

1/ Déterminez comment les métiers utiliseront le SDS

2/ Calquez le cycle de déploiement sur celui d’une solution de stockage traditionnelle

3/ Faites l’inventaire des politiques, technologies, procédures, protocoles et expériences de stockage existants pour déterminer comment le SDS s'intégrera dans l'infrastructure globale de stockage.

4/ Effectuez une analyse coûts-avantages pour évaluer dans quelles proportions un SDS pourra réduire les coûts.

5/ Envisagez une approche en plusieurs phases pour déployer le SDS, par exemple en commençant par un petit ensemble d’équipements de stockage, puis en lui ajoutant progressivement des baies de disques plus grandes.

6/ Mettez à jour les politiques de stockage, les procédures, les protocoles et les activités d’administration système pour les adapter au SDS.

7/ Formez les équipes de l’IT au SDS

8/ Effectuer des examens périodiques de l’opérabilité du SDS pour tenir à jour un rapport sur la technologie, ses performances et sa valeur.

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