Madame Vacances fait le choix du SDS pour rationaliser son stockage

La chaîne d’hôtels n’en pouvait plus de passer deux jours à réparer ses pannes informatiques. Avec le logiciel SANsymphony, elle a réduit ses efforts de maintenance à une seule interface.

Cet article est extrait d'un de nos magazines. Téléchargez gratuitement ce numéro de : STORAGE: Storage 27 : Comment les datacenters en colocation s’articulent avec le cloud hybride

Le groupe de tourisme Eurogroup, dont la marque la plus connue est la chaîne hôtelière Madame Vacances, a remplacé ses baies de stockage par un système SDS (Software-Defined Storage) afin de résoudre un épineux problème d’agilité. « Notre activité commerciale est très dynamique : au gré des campagnes nous activons ou désactivons régulièrement des serveurs de réservation pour des séjours ou des tables. Sur le plan informatique, cela signifie que nous provisionnons ou libérons des centaines de Go de capacité de stockage à chaque fois », lance Athénaïs Carlon, le responsable informatique d’Eurogroup.

« Le problème est que nous avions cumulé au fil du temps des baies de disques très hétéroclites, ce qui compliquait de plus en plus nos réglages. Et ne parlons pas des pannes qui prenaient jusqu’à deux jours pour être identifiées et réparées ! »

Basée à Chambéry, la marque Madame Vacances propose des séjours sur plus de 96 destinations françaises, en résidences de tourisme et hôtels classés de deux à quatre étoiles ainsi qu’en chalets et en villas. L’entreprise gère également une flotte de véhicules pour les transferts depuis les aéroports et les gares, mais aussi pour se rendre dans des restaurants dans les Alpes et à Londres. Elle compte au total 22 000 lits, emploie une centaine de salariés à l’année, plus des saisonniers, et réalise près de 40 millions d’euros de chiffre d’affaires.

L’enjeu de rationaliser une informatique devenue difficile à dépanner

« Il n’y a pas de clients lourds sur nos sites, toutes les applications sont utilisables à distance, depuis notre datacenter à Chambéry et via des lignes MPLS. »
Athénaïs CarlonResponsable informatique, Eurogroup

Sur le plan informatique, l’entreprise compte une quarantaine de serveurs virtuels – le double si l’on dénombre les redondances – et une dizaine de serveurs physiques avec quasiment autant de baies de disques. « Il n’y a pas de clients lourds sur nos sites, toutes les applications sont utilisables à distance, depuis notre datacenter à Chambéry et via des lignes MPLS qui desservent chacun de nos hôtels et de nos résidences. C’est un choix classique dans le tourisme, où vous ne mettez jamais de machine avec des données potentiellement sensibles sur leurs disques dans des lieux publics », indique le responsable.

Outre les applications de réservation, les serveurs au siège gèrent donc la soixantaine de bureaux virtuels des collaborateurs, via Citrix, leur vingtaine d’applications, mais aussi les terminaux de paiement, les imprimantes…

Au départ, trois serveurs VMware ESXi exécutent les machines virtuelles, deux autres s’occupent de leurs copies de secours pour constituer un PRA (Plan de reprise d’activité en cas d’incident). Un sixième serveur ESXi est actif pour tous les tests. Toutes ces machines physiques puisent leurs données en mode bloc sur cinq baies de disques, connectées pour certaines en iSCSI (SAN), pour d’autres directement en SAS (simples tiroirs de disques).

En plus de cela, un cluster de deux autres serveurs, avec leurs propres tiroirs de disques, partage sa capacité de stockage pour toutes les applications, en NAS. Le tableau est complété par un serveur d’e-mails et un serveur de sauvegarde Veeam, chacun avec un tiroir de disques en SAS.

« Cela faisait 6 à 8 ans que nous avions cette installation. Il devenait urgent de rationaliser tout cela. Bien entendu, quand nous sommes arrivés à cette conclusion en 2019, nous ne savions pas que la crise pandémique allait bouleverser nos activités. Mais nous avions en projet de racheter de nouveaux hôtels, des restaurants. Nous ne pouvions plus nous permettre d’envisager ces projets avec notre faible tolérance de panne », dit Athénaïs Carlon.

Le choix de SANsymphony pour intégrer hyperconvergence et anciennes baies

Athénaïs Carlon lance son appel d’offres auprès de trois intégrateurs savoyards avec une idée en tête : la solution à ses problèmes de rationalisation devrait être dans les infrastructures hyperconvergées. Dans ce type d’équipement, le stockage est intégré aux serveurs qui exécutent les machines virtuelles ; les volumes utilisés par les applications sont virtualisés à partir des disques locaux et se pilotent depuis la même console d’administration, afin d’éviter de refaire plusieurs fois les mêmes actions, depuis des interfaces qui ont toutes un fonctionnement différent.

Les solutions d’hyperconvergence qu’on lui propose alors sont celles de HPE, Dell et DataCore. Cette dernière est en l’occurrence le logiciel de stockage virtualisé SANsymphony qui s’installe sur un cluster de serveurs ESXi pour le transformer en infrastructure hyperconvergée.

« La solution de DataCore […] pouvait prendre le contrôle de toutes mes anciennes baies de disques. [Et me permettre] de les recycler au gré des besoins ou, à minima, pour constituer un PRA. »
Athénaïs CarlonResponsable informatique, Eurogroup

« La solution de DataCore présentait un avantage immédiat : elle pouvait prendre le contrôle de toutes mes anciennes baies de disques. C’est-à-dire qu’elle me permettait de les recycler au gré des besoins ou, à minima, pour constituer un PRA. Chez HPE et Dell, la solution ne gérait que les disques vendus dans l’infrastructure hyperconvergée. »

Mais Athénaïs Carlon veut être sûr de son choix. Pendant six mois, il testera scrupuleusement chacune des options. Et les découvertes qu’il fera confirmeront à chaque fois son sentiment de départ : « SANsymphony apporte la fonction de synchronisation entre les serveurs, ce qui est essentiel pour notre PRA. Il gère l’historisation sur les serveurs de fichiers (fonction dite CDP), de sorte qu’il est possible de remettre les données dans l’état qu’elles avaient à un instant T, c’est-à-dire potentiellement avant le chiffrement par un ransomware. » En l’occurrence, les données d’historisation sont stockées sur un volume à part, qui n’est visible que depuis SANsymphony donc inattaquable par un ransomware.

« Et, puis, surtout, toutes ses fonctions apparaissent dans les consoles de VMware (vCenter) et de Veeam. » Concernant ce dernier point, le responsable informatique précise que le système de stockage des autres solutions hyperconvergées apparaît lui aussi dans les consoles de Veeam et VMware, mais uniquement sous une forme basique, comme s’il s’agissait d’une baie de stockage non intégrée, sans tenir compte de ses fonctions de haut niveau.

« Avec DataCore, on accède véritablement depuis vCenter à la ligne de commande de SANsymphony, c’est-à-dire que l’on peut programmer absolument toutes les fonctions sans sortir de l’interface. Lorsque j’ai demandé à HPE pourquoi ce n’était pas le cas chez eux, ils m’ont répondu que cela serait possible, mais moyennant une extension spécifique à leur contrat de maintenance. »

Une solution déployée sur des serveurs Dell standard

Au terme de ses essais, Athénaïs Carlon opte donc pour installer DataCore sur un cluster de deux nouveaux serveurs ESXi ; il choisit en l’occurrence des modèles R740 de marque Dell, avec 18 cœurs, 512 Go de RAM et 15 To de stockage. « Il s’agit de machines redondantes. C’est-à-dire que si j’ai bien physiquement 30 To en tout, je n’ai que 15 To d’utilisables », précise-t-il. Au moment de l’écriture de cet article, cette capacité est occupée à environ à 70 %. Une capacité de 3 To supplémentaire est ajoutée à l’un des deux serveurs pour porter la fonction de CDP.

S’ajoute à cette configuration un troisième serveur Dell, un R640, qui, lui, est dépourvu de stockage et ne sert qu’à exécuter le surplus de machines virtuelles. Ces trois machines suffisent alors à exécuter l’ensemble des applications de l’entreprise. Enfin, le nouveau parc compte un quatrième serveur, dédié au logiciel Veeam pour les sauvegardes.

Les machines sont interconnectées grâce à un nouveau cœur de réseau Cisco en 10 Gbit/s, composé de quatre modules et également relié aux lignes MLPS.  

« La transition s’est faite en douceur. Nous avons interconnecté les nouveaux serveurs avec les anciens et avons utilisé l’outil Data Migration de VMware pour transférer les données. »
Athénaïs CarlonResponsable informatique, Eurogroup

Lancée au début de la crise sanitaire, la migration des parties système et réseau s’est déroulée en parallèle du fonctionnement habituel. « La transition s’est faite en douceur. Nous avons interconnecté les nouveaux serveurs avec les anciens et avons utilisé l’outil Data Migration de VMware pour transférer les données. L’opération a duré un mois. »

« Nous avons pu effectuer 90 % des tests de conformité, dont des pannes provoquées suivies de reprises d’activité. Pour être tout à fait honnête, je dois néanmoins dire que la crise sanitaire, qui nous a obligés à réduire notre activité hôtelière, nous a permis d’aller très vite, car nous pouvions mener tous nos tests, couper des serveurs du réseau, etc., sans risquer de nuire aux utilisateurs », raconte le responsable.

Des fonctions pointues en quelques clics, une consommation divisée par trois

Athénaïs Carlon a pu se rendre compte des bénéfices de sa nouvelle solution dès les premiers tests : « lorsque nous devons résoudre une situation, il n’est plus nécessaire de trouver comment refaire les interconnexions, comment reconfigurer les équipements. Par exemple, pour récupérer des données afin de les mettre dans un bac à sable isolé, où nous pourrons mener des tests sans risque sur la production, il suffit de quelques clics de souris. »

L’autre gain est celui de la consommation électrique. « Auparavant, notre système d’information consommait environ 10 000 watts. En rationalisant le stockage et les machines virtuelles dans quelques serveurs, nous descendons à présent à seulement 3 000 watts ! », se félicite le responsable. L’encombrement est à l’avenant, Madame Vacances passant de deux baies racks de 2m50 pleines à une seule qui n’est remplie qu’au sixième de sa capacité (7U en tout). « Et puis, bien entendu, le câblage est beaucoup plus simple, puisque nous sommes passés de six câbles par serveur à seulement deux dorénavant. »

En plus de la redondance au sein de l’infrastructure hyperconvergée, SANsymphony réplique de manière asynchrone ses contenus vers certains des anciens serveurs, au titre de PRA. « À ce stade, la solution en opération est transitoire. Notre projet est d’installer tous nos anciens serveurs et leurs baies dans une nouvelle salle informatique, suffisamment éloignée de la première pour surmonter le risque d’un incident sur site. »

Il précise que SANsymphony est désormais facturé à la souscription annuelle. Mais que, dans son contrat, il a réussi à obtenir que le PRA ne soit pas facturé en plus.

« À terme, nous évaluerons sans doute l’opportunité de répliquer nos données en cloud, pour parer à un incident physique qui surviendrait sur nos deux salles informatiques », conclut-il, en se disant confiant dans la capacité de SANsymphony à supporter une telle fonction.

 

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