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Adelya pilote sa transformation digitale depuis son ERP
Distributeur de produits d’hygiène B2B, Adelya gère désormais des équipements connectés. L’appareil IoT permet aux clients de créer eux-mêmes leurs produits. Et consommation et facturation sont générées automatiquement dans l’ERP Sage.
PME familiale de 270 personnes et 70 millions d’euros de chiffre d’affaires, Adelya distribue en France des équipements et produits d’hygiène auprès de clients professionnels (entreprises, hôpitaux, hôtels, restaurants…). Et dans le contexte actuel de crise sanitaire, ces produits sont particulièrement nécessaires.
Mais cette situation exceptionnelle n’est pas le seul moteur de croissance de l’entreprise fondée il y a 32 ans. La société a procédé à de multiples acquisitions au cours de son histoire. Avec une conséquence : une forte hétérogénéité des systèmes d’information. En 2006, son PDG Philippe Scemama décide d’ailleurs de fédérer ces différentes entités autour d’un même ERP.
Un ERP pour intégrer plus vite des SI
« Depuis 5 ans, nous réalisions de la croissance externe, et d’autres projets se préparaient. Il nous fallait investir sur un ERP pour nous permettre de déployer de manière plus rapide toutes ces intégrations de sociétés » justifie ainsi le dirigeant. Au terme d’un appel d’offres, la PME opte pour la solution Adonix, devenue par la Suite Sage X3.
Le déploiement est réalisé en 2007 de manière progressive auprès d’une entité d’Adelya, avant d’être étendu à l’ensemble des acquisitions. Par la suite, tous les rachats basculeront rapidement à leur tour sur l’ERP de Sage. L’intégration a en revanche connu un changement. D’abord confiée à GFI, elle est transférée par la suite à ADSI.
Mickaël ChassériaudResponsable du service informatique, Adelya
Cette décision ne doit rien au hasard. Le fondateur de l’ESN est un ancien stagiaire du distributeur de produits d’hygiène. Mais pour Philippe Scemama, il était surtout essentiel de disposer d’un partenaire avec une forte connaissance de ses métiers, afin de développer de nouvelles fonctionnalités autour de X3.
Adelya dispose ainsi d’un noyau ERP auquel il a ajouté des développements spécifiques. Le premier fut un outil à destination des commerciaux itinérants. La PME en compte 135. « Ma volonté était que les itinérants disposent globalement des mêmes informations qu’une assistante commerciale derrière son PC », souligne le dirigeant.
Orienté force commerciale, cet outil s’étoffe à présent de fonctions dédiées au SAV. Celles-ci apportent de l’autonomie aux techniciens dans la réalisation de leurs interventions sur le terrain : temps de passage, facturation, suivi des stocks, etc.
Sur-mesure pour la vente, le SAV et la logistique
En 2010, l’entreprise s’est dotée d’un système d’e-procurement (en web service), en cours d’évolution actuellement, pour la prise de commandes en ligne. Celui-ci est complètement intégré à Sage X3.
Mais Adelya fait aussi un travail de logisticien (6 entrepôts en France, 13 000 références dans sa base d’articles, plus de 500 livraisons par jour). Il a donc enrichi le périmètre fonctionnel de son ERP d’outils ciblés sur la logistique : préparation de commande, organisation de tournées de livraison, etc.
« Nous avons 15 000 clients, on génère 10 000 à 12 000 commandes et factures par mois. Sans système d’information fiable, on n’y arriverait pas. Surtout en étant dans des processus d’intégration de sociétés et de métiers, des process dans lesquels nous sommes encore aujourd’hui », insiste Philippe Scemama.
Sage X3 sur OVH en cloud privé
Aujourd’hui, la PME se prépare à migrer de la version 6 son ERP vers la version 12. L’évolution ne sera pas seulement logicielle. Actuellement hébergé sur des serveurs physiques dans un datacenter en région parisienne, le progiciel migrera sur un cloud privé géré par OVH.
Pour Mickaël Chassériaud, responsable du service informatique, l’objectif est de se prémunir contre une indisponibilité de l’infrastructure, de bénéficier d’une architecture redondée et évolutive en termes de capacités.
« Nous passons à de la location de service. Les coûts sont certes plus élevés, mais c’est parce que nous nous offrons une capacité d’évolutivité et de maintenance. Nous rentrons dans le haut de gamme en matière d’infrastructure », souligne l’expert IT.
L’entreprise externalise donc son informatique, dont la gestion est prise en charge également par ADSI. En revanche, Adelya continue de se concentrer sur son cœur de métier, à savoir la distribution de produits.
Le Decathlon des produits d’hygiène avec l’IoT
Et dans ce domaine, son patron a une référence à l’esprit ; un autre distributeur, d’un secteur très différent, mais très inspirant : Decathlon.
La PME développe ainsi ses propres marques, et elle mise aussi sur l’innovation dans l’Internet des objets. Car, dans la distribution aussi, la digitalisation est en marche. Le métier historique et sa maîtrise « risquent de ne pas être suffisants au fil du temps » face à « de grands opérateurs du marché », note Philippe Scemama.
La société conserve son ADN, mais développe aussi « des solutions digitales qui vont venir s’intégrer dans le fonctionnement de nos clients ». En interne, Adelya a conçu la Wi Station, une centrale de production connectée (via carte SIM pour l’accès à 4 opérateurs – et non un réseau 0G comme Sigfox en raison du volume de données transmis).
La PME ne livre donc plus des flacons de produits, mais des concentrés. Et c’est la centrale, connectée aux réseaux téléphonique, électrique et d’eau, qui, sur la base de ses différents composants, gère la production des produits d’hygiène et de désinfection. Un écran de type tablette permet de sélectionner les produits. Le contrôle d’accès s’effectue grâce à des badges (associés à un QR Code) auxquels sont attribués des droits. Un lecteur RFID détecte le pulvérisateur inséré dans la machine et contrôle ainsi qu’il correspond bien au produit sélectionné sur la machine.
La Wi Station : l’IoT au service de l’innovation environnementale
Quant aux informations des Wi Stations, elles remontent automatiquement dans l’ERP de Sage afin de déclencher la facturation et le réapprovisionnement, mais aussi la récupération des déchets (recyclables). Quant au modèle économique, il change, basculant de la vente de pulvérisateurs à celui de la location et de la consommation à l’usage.
Thierry Caral-villaDirecteur commercial, Adelya
L’innovation ne s’arrête pas là. Elle est aussi environnementale, et ce sur un « marché plutôt pollueur », concède les concepteurs de la Wi Station. « Arrêtons d’avoir un bilan carbone catastrophique pour transporter de l’air lorsque le flacon est vide. Arrêtons de générer des déchets et de transporter 50 % d’eau alors qu’elle se trouve chez les clients », résume le directeur commercial, Thierry Caral-Villa.
Plus de 200 Wi Stations sont aujourd’hui en service. Et la vente de cette prestation s’accélérerait depuis la fin 2020. L’entreprise va à présent prendre intégralement en charge la fabrication et la location. Cette centrale de production permettrait à Adelya de conquérir de nouveaux clients.
« C’est une arme de développement. Grâce à ce système, nous approchons des groupes d’utilisateurs et de propreté auxquels nous n’apportions auparavant pas suffisamment de nouveautés par rapport à nos concurrents », se réjouit son PDG. Comme quoi transformation digitale rime bien avec IoT, mais aussi avec ERP et cloud privé.