Capgemini repart en mission spatiale avec le CNES

L’ESN a été sélectionnée dans le cadre du projet européen d’observation satellitaire pour cartographier les sources de CO₂ à l’échelle planétaire, MicroCarb. Elle participera à l’élaboration d’une plateforme DevOps et Big Data au sein du Centre de Mission.

La mission spatiale européenne MicroCarb et son satellite éponyme vont mesurer en continu dans l’atmosphère la concentration de CO₂, le principal gaz à effet de serre responsable du réchauffement climatique. Leurs observations devraient permettre de mieux cartographier les sources et les puits de CO₂ à l’échelle de la planète.

MicroCarb est la première mission issue d’un partenariat entre le CNES (Centre National d'Études Spatiales), UKSA (United Kingdom Space Agency, l’agence spatiale britannique) et EUMETSAT (Organisation européenne pour l'exploitation des satellites météorologiques localisée en Allemagne).

Le lancement du satellite MicroCarb est prévu pour fin 2021.

Grâce à un spectromètre, il utilisera la lumière solaire reflétée sur la surface de la terre. Le principe de ce « spectromètre à réseau » est d’analyser l’infrarouge court de la lumière. Puis des algorithmes détermineront la quantité de CO₂ en fonction de la proportion de lumière réfléchie. Moins la lumière est réfléchie, plus l’atmosphère est chargée en CO₂.

Une nouvelle mission pour Capgemini avec le CNES

Dans le cadre du projet, le CNES a choisi Capgemini pour l’épauler dans le développement, la validation et la maintenance du Centre de Mission ; c’est-à-dire pour l’ensemble des systèmes de contrôle et de planification des instruments des satellites, pour les charges utiles et pour le traitement des données récupérées depuis l’espace.

Le choix de l’ESN s’est fait après un appel d’offres, même si les deux entités travaillent ensemble depuis plusieurs années.

« Capgemini est un partenaire reconnu pour nos activités de traitement de données satellite et de big data dans de nombreux projets scientifiques et environnementaux comme par exemple Sentinel, THEIA ou encore Taranis », rappelle d’ailleurs Simon Baillarin, chef du service en charge des développements de centres de mission d’Observation de la terre au CNES.

Capgemini a remporté le marché en proposant d’optimiser l’existant d’EUMETSAT et du CNES pour le catalogue et le traitement des données, « tout en garantissant une cohérence au niveau de l’architecture globale du système informatique du CNES ».

Les donneurs d’ordre avaient également exigé « de la flexibilité dans la définition des méthodes de programmation et dans les algorithmes de traitement des données, mais aussi de la réactivité pour leur mise en œuvre », explique Capgemini.

Le satellite MicroCarb
Illustration du satellite Microcarb. L'objectif de MicroCarb est de cartographier, à l'échelle planétaire, les sources et puits de CO2, principal gaz à effet de serre produit par les activités humaines. Cette mission, en cours de développement, prévoit le lancement d'un micro-satellite en 2020.

L’intégration et le déploiement des développements spécifiques (liés à la programmation du satellite), la mise au point de modèles de calculs et le traitement des données seront réalisés sur une plateforme Devops installée dans l’environnement IT du CNES.

Une fois en orbite le satellite passe par une dernière phase, dite de « recette en vol ». Cette phase valide son positionnement orbital (orbite basse), le bon état de ses systèmes et le bon fonctionnement des instruments avant sa mise en service. La mission opérationnelle de Capgemini durera une année, pendant cette phase de recette en vol.

À ce jour, les quantités de CO₂ absorbées et émises dans certaines régions du globe restent inconnues. Ces informations sont cruciales pour comprendre les origines et l’impact du dérèglement climatique. MicroCarb devrait permettre d’enrichir la connaissance de ces flux de CO₂, de comprendre le fonctionnement du cycle du carbone et de percer les secrets des comportements des grands écosystèmes (comme l’Amazonie ou les océans).

Plateforme analytique commune entre la NASA et l'ESA

Capgemini – qui se réjouit d’avoir été choisi pour ce nouveau projet à la fois spatial, écologique et big data - souligne au passage qu’il participe à d’autres initiatives de ce type

L’ESN aide par exemple à l’exploitation des données de la mission Biomass, dont le but est de déterminer la distribution et l'évolution de la biomasse végétale à l'échelle du globe. Biomass fait partie de Living Planet, le programme qui regroupe l'ensemble des missions de l'Agence spatiale européenne pour l’observation de la Terre depuis l'espace.

Via Biomass, Capgemini a en effet participé au développement d’une plateforme analytique commune à la NASA et à l’ESA (baptisée Multi-mission Algorithm and Analysis Platform ou MAAP) qui mélange capacités de compute, open source, algorithmes et services managés. MAAP est également dédié aux missions NISAR (satellite d’observation terrestre américano-indien prévu pour 2022) et GEDI (projet de la NASA pour étudier les effets de la déforestation).

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