ERP : Dassault Aviation décolle vers SAP, mais reste sur site

En 4 ans, avec l’aide de Capgemini, l’avionneur civil et militaire a refondu son socle applicatif sur ECC. Une première étape dans un projet de transformation au long cours qui doit mener Dassault Aviation vers un fonctionnement « plus intégré et cohérent ».

Les yeux vers l’horizon, les pieds sur terre. Telle pourrait être la devise IT de Dassault Aviation. Le concepteur du Rafale et du Falcon est en effet en train de faire évoluer en profondeur son socle applicatif avec SAP. Mais cette « accélération de sa transformation numérique » – pour reprendre l’expression de son partenaire Capgemini – ne l’a pas fait pour autant succomber aux sirènes du cloud.

Car si le cloud public a ses facilités, il pose aussi pour les OIV (dont la liste n’est pas publique, mais dont on peut penser que Dassault Aviation fait partie) des questions de confidentialité et d’intelligence économique qui ont même fait émerger la notion de « Cloud de confiance ».

Une première escale dans la transformation de Dassault Aviation

Il y a cinq ans, donc, Dassault Aviation lançait un programme – nommé « Piloter notre avenir ». Son but était de moderniser ses infrastructures et ses processus et améliorer sa compétitivité.

C’est dans le cadre de ce programme de transformation que l’avionneur vient de terminer, avec l’aide de Capgemini, le déploiement pour l’ensemble de ses sites industriels d’un « socle logiciel » qui repose sur du SAP.

L’ESN qualifie ce déploiement de « première grande phase » et de « première étape ». De fait, cette première escale dans la transformation de Dassault Aviation est une remise à plat d’envergure et une unification.

Du ECC, en attendant S/4 ?

Car, historiquement, le SI de l’avionneur n’était pas spécialement très SAP.

« [Il y a du] S/4 sur d’autres projets, mais pas encore au niveau production. Il fallait déjà tout mettre sur une base ECC propre. »
Capgemini

« Il y avait quelques éléments SAP, mais en nombre limité, et surtout beaucoup de legacy spécifique », explique au MagIT un porte-parole de Capgemini. « Nous avons harmonisé les sites, décommissionné et passé le tout sur SAP ».

Par « SAP », il faut par ailleurs comprendre l’ERP historique de SAP et pas S/4HANA. « Sur cette partie, c’est de l’ECC », précise le porte-parole « [Il y a du] S/4 sur d’autres projets, mais pas encore au niveau production. Il fallait déjà tout mettre sur une base ECC propre ».

Et du ECC entièrement sur site donc, même si Dassault dispose aujourd’hui de son propre cloud de confiance avec Outscale. « Il s’agit d’une solution “on premise” », confirme le porte-parole.

À présent que cette base ECC est déployée, la suite logique voudrait que l’avionneur décolle vers la destination S/4, mais aucun des deux acteurs n’en dira pas plus.

Un fonctionnement plus intégré et cohérent

« Nous allons continuer notre transformation à partir de cette base solide pour optimiser notre performance industrielle. »
Jean SassDirecteur général des Systèmes d’Information de Dassault Aviation

Les besoins métiers de Dassault Aviation qui ont déclenché le projet étaient la volonté de disposer d’un pilotage de ses coûts de production en réel, de suivre chaque étape de la fabrication (achat des composants, support à la production, gestion de la chaîne logistique) et d’accélérer les cadences des programmes (Militaires comme Civils).

« Ce projet marque un tournant dans notre transformation organique et numérique vers un fonctionnement plus intégré, cohérent et donc à terme vers de meilleures performances pour les différents métiers impliqués », se réjouit Jean Sass, Directeur général des Systèmes d’Information de Dassault Aviation. « Nous allons continuer notre transformation à partir de cette base solide pour optimiser notre performance industrielle », promet-il.

Cette première étape, qui a « atteint les objectifs que nous nous étions fixés » (dixit Jean Sass), aura duré 4 ans et mobilisé jusqu’à 130 personnes chez Dassault Aviation et Capgemini.

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