Sauvegarde : l’Ifremer fidèle à sa solution depuis plus de 20 ans
L’institut de recherche trouve dans le logiciel Tina du Français Atempo un outil qui lui permet de centraliser sur bandes et sur disques les sauvegardes de ses nombreux sites.
Tina Ifremer. Non il ne s’agit pas d’une chanteuse d’outre-Atlantique, mais du logiciel d’Atempo utilisé depuis 23 ans par l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer. Un record de longévité dans un domaine informatique où les entreprises changent d’outil entre cinq et sept ans. Et pour cause : l’institut doit pouvoir restaurer des relevés vieux de nombreuses années.
L’Ifremer est spécialisé dans l’étude océanographique. Il contribue à protéger et restaurer l’océan, à gérer durablement les ressources et milieux marins, et à partager des données et informations marines. L’organisme emploie plus de 1 500 collaborateurs, scientifiques, ingénieurs, techniciens et administratifs, répartis dans 5 centres (Bretagne, Atlantique, Méditerranée, Manche du nord, Pacifique) et dispose également d’une vingtaine de sites opérationnels, répartis sur l’ensemble des océans.
Il s’agit d’un EPIC (Établissement Public à caractère Industriel et Commercial) ce qui signifie que si la majorité du financement est assuré par les ministères, Ifremer a la capacité de répondre à des appels d’offres, en particulier européens, afin de renforcer les fonds disponibles.
Centraliser les données
Le service Ressources Informatiques et Communications (RIC), composé de 20 personnes, assure le maintien opérationnel des infrastructures et réseaux de télécommunications, l’archivage, la sauvegarde et le stockage, ainsi que la sécurité des données de recherche. Il gère également les ressources de calcul haute performance (HPC), avec le centre de calcul Datarmor. Celui-ci est utilisé sur un large spectre, dont la modélisation océanique, les analyses basées sur les données physico-chimiques de l’océan (température, salinité, concentrations de divers éléments…) et les travaux de bio-informatique.
Depuis 2002, Ifremer a choisi Tina, la solution de résilience des données d’Atempo, pour assurer la sauvegarde de ses environnements critiques, notamment les serveurs en Bare Metal (non virtualisés), les bases de données et les environnements NAS (via le protocole NDMP). Le logiciel de sauvegarde Tina est déployé selon une architecture basée sur un catalogue par site, avec une centralisation des sauvegardes à Brest. Au total, 400 To de données sont protégés.
Cette configuration a ceci d’efficace qu’elle centralise les données pour une restauration rapide et fiable, mais sait aussi les protéger contre les incidents sur site. Afin de se prémunir contre les cyberattaques, Ifremer a mis en place une politique de sauvegarde 3-2-1, en externalisant les sauvegardes sur bande. Ainsi, Tina stocke ses sauvegardes sur une appliance Quantum DXI et les exporte vers des bandes via ses fonctions VTL (Vitual Tape Library) et VLS (Virtual Library System). Cette démarche est censée optimiser les performances et garantir une réduction efficace de l’espace de stockage nécessaire.
Quatre critères de choix
« La navigation temporelle a été un autre facteur clé dans l’adoption de la solution. »
Jérôme Le LettyAdministration des Systèmes d'Informations, IFREMER
Béatrice le Berre et Jérôme Le Letty, en charge de l’administration de Tina, livrent leur retour d’expérience sur le déploiement de la solution, à commencer par l’énumération des principaux enjeux rencontrés par l’équipe :
• Multisites : gestion d’un environnement réparti sur plusieurs régions et océans, compliquant la centralisation des données et sauvegardes.
• Grand volume de données : des centaines de téraoctets de données, issues de la recherche à sauvegarder et à stocker.
• Multitude de petits fichiers : performance et indexation difficiles avec des millions de petits fichiers, générés par des capteurs.
• Restauration autonome : Les chercheurs doivent pouvoir restaurer rapidement des données sans dépendre de l’équipe IT.
« Nous souhaitons protéger le patrimoine intellectuel de l’Ifremer », dit Mme Le Berre. « L’Ifremer a un enjeu de souveraineté. Nous sommes partisans d’une politique d’Open data, de la science ouverte, mais il faut également tenir compte de l’espionnage ou de tentatives de récupération d’informations critiques. Même si ce n’était pas un critère au départ, le fait qu’il s’agisse d’une société française prend encore plus d’importance aujourd’hui dans le contexte géopolitique que nous connaissons. »
« La navigation temporelle a été un autre facteur clé dans l’adoption de la solution », ajoute M. Le Letty. « Cela permet de visualiser dans l’interface de Tina l’état d’un disque et voir les fichiers qui ont été supprimés, parfois par erreur, et de les retrouver. C’est vraiment quelque chose de primordial ».
Demain, la sauvegarde des VM
« Tina fonctionne sur les différents types de plateformes que nous employons, même si les serveurs sont principalement sous Linux ».
Béatrice le BerreEn charge de l’administration de Tina, Ifremer
Dans chacun des sites distants, les sauvegardes sont effectuées quotidiennement et localement, sur bandes ou sur disques selon la taille des sites. Une fois par semaine, ces sauvegardes sont rapatriées vers le site central de Brest.
« La solution fait son travail et elle le fait bien », se réjouit Mme Le Berre. « Tina fonctionne sur les différents types de plateformes que nous employons, même si les serveurs sont principalement sous Linux ». Une évolution envisagée va consister à sauvegarder les machines virtuelles vers Tina, ce qui n’est pas encore le cas à présent.
Parmi les évolutions, Ifremer va se lancer dans la création d’un jumeau numérique des océans sur le supercalculateur, lui-même en cours de mise à jour massive.
En matière de tarification, Ifremer dispose d’une licence renouvelable tous les trois ans, sans aucune restriction sur les volumes de données qui sont stockés. Le logiciel est mis à jour deux fois par an ; les nouveautés sont installées chez les clients.