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Sauvegarde : Atempo veut proposer le plus de fonctions inédites possible

L’éditeur français, qui entend bien briller sur la scène internationale, dote ses solutions de fonctions inédites : compatibilité Lustre, faculté de migrer entre les clouds…

Atempo, l’éditeur français qui ambitionne de devenir le leader de la sauvegarde de données souveraine en Europe, étend son champ fonctionnel au-delà des caractéristiques de ses concurrents. À présent, son outil Miria sait migrer les fichiers stockés sur des clusters Lustre et sait remettre en production des données précédemment archivées en cloud.

« Miria est un produit adapté aux grandes entreprises, qui jonglent avec quantité de ressources de stockage très différentes et qui ont besoin de constamment déplacer des données selon leurs services », explique Ferhat Kaddour, en charge des alliances chez Atempo. Il rappelle à ce titre que Miria est le logiciel qui a permis à Atempo de conquérir l’Amérique en étant capable de répondre aux besoins qu’avait Disney de transférer ses données de travail entre ses différents studios.

Supporter Lustre s’inscrit dans cette logique, puisque, au-delà des clusters scientifiques, ce système de fichiers distribué est utilisé par les entreprises des médias pour stocker les épreuves dont le rendu est calculé par de grandes fermes de serveurs.

Le point intéressant de la réintégration dans le datacenter des données archivées en cloud est que l’éditeur concurrent Datadobi était jusque-là le seul à la proposer, mais il se limite au service S3 d’AWS. Atempo va plus loin : il a mis au point un moteur qui le rend compatible avec les stockages objet Blob d’Azure, Objects de GCP et Swift d’OpenStack.

Ce moteur profite d’ailleurs accessoirement à Tina, le logiciel d’Atempo pour sauvegarder à chaud les serveurs. Après avoir gagné en 2020 la faculté d’exporter ses backups vers AWS S3, il devient à présent compatible avec tous les autres clouds.

Miria : une trentaine de connecteurs pour tout migrer

À ce stade, Miria sait désormais exporter et importer des fichiers sur une trentaine de systèmes de stockages différents, en plus des protocoles NFS/Samba et S3 standards :

- Sur les NAS, il dispose de connecteurs dédiés aux configurations élastiques de NetApp (OnTap), Dell EMC (Isilon), Qumulo et Huawei (OceanStor).

- En stockage objet, il gère les formats propriétaires de Scality, Dell EMC (ECS), OpenIO, Caringo, DDN (NexentaStor) et Quantum (ActiveScale).

- Côté bandes, il est compatible avec les bibliothèques de Quantum (Scalar), IBM (Spectrum), Oracle (StorageTek), Spectra Logic, Overland et Sony (PetaSite).

- En cloud, il communique via des API dédiées avec tous les services de stockage disponibles sur AWS, Azure, GCP, OVH, ainsi qu’avec tous les clouds privés basés sur OpenStack.

- Enfin, concernant les systèmes de fichier éclatés sur plusieurs nœuds pour servir les clusters de calcul, Lustre rejoint le SDS StorNext de Quantum, IBM Spectrum Scale et Panasas PanFS, qui étaient déjà supportés. Précisons que Miria est compatible aussi bien avec la version Open source de Lustre qu’avec EXAscaler, sa version commerciale éditée par DDN.

L’intérêt d’avoir des connecteurs spécifiques pour ces stockages est de pouvoir mieux gérer leurs particularités. Concernant Lustre, Miria est ainsi capable de se connecter au système d’événements de Lustre pour être sûr de ne pas copier la fin d’un fichier qui n’a plus rien à voir avec le début lu un peu plus tôt, mais modifié entretemps par une application.

Une intégration pour réduire à 21 secondes une opération de 24 heures

Ce gestionnaire d’événements permet aussi à Miria de savoir quels fichiers ont été modifiés depuis la précédente migration afin de ne pas retravailler sur des données déjà extraites. De la même façon, Miria profite de son intégration avec Lustre pour retrouver plus facilement sur un cluster les morceaux d’un fichier éparpillé entre plusieurs nœuds.

« Avec Lustre, toutefois, le connecteur est un peu plus complexe que celui que nous avons développé pour Isilon ou NetApp. »
Louis-Frédéric LaszloDirecteur produits, Atempo

« Avec Lustre, toutefois, le connecteur est un peu plus complexe que celui que nous avons développé pour Isilon ou NetApp. Lustre n’offre pas de système pour communiquer ses événements. Nous avons dû écrire un composant que nous appelons FastScan Server qui s’intègre directement au code de Lustre pour monitorer ses activités », explique Louis-Frédéric Laszlo, le directeur des produits chez Atempo.

« Pour illustrer l’intérêt de notre connecteur, sachez que lorsque vous devez migrer 200 millions de petits fichiers depuis un cluster Lustre, il faut 24 heures rien que pour répertorier tous les éléments déplaçables. Notre composant FastScan Server permet de faire cette opération en seulement 21 secondes », argumente-t-il.

Concernant la réintégration en production des données archivées sur le service objet d’un cloud public, comme Datadobi, Miria ne sait réintégrer les données que vers un stockage objet local ; il n’est pas encore question, par exemple, de les redéployer sur un NAS pour les rendre accessibles à des applications qui ne savent lire ou écrire que des fichiers.

La puissance de cet export des données depuis un espace objet en cloud est en réalité à chercher ailleurs : cette fonction sera surtout utile pour migrer les données d’un cloud à l’autre ou, c’est également possible, pour les archiver à moindre coût sur des bandes.

À terme, Atempo prévoit d’étendre Miria avec des fonctions d’analytique sur les contenus qu’il migre, éventuellement en ouvrant Miria à des applications de business intelligence ou d’administration tierces. L’environnement d’administration lui-même devrait s’améliorer pour faciliter les plans de reprise d’activité (PRA) depuis tous les espaces de stockage éparpillés entre divers datacenters et espaces en ligne.

Tina, pour les serveurs, et Lina, pour les PC, évoluent aussi

Pour le reste le logiciel de sauvegarde des serveurs Tina va devenir compatible avec les machines virtuelles de Nutanix, de KVM et de Huawei (format FusionCompute) ; il supportait jusque-là celles de VMware, d’Hyper-V et d’OpenStack.

« En fait, nous avons mis au point un nouvel agent générique qui devient de fait compatible avec toutes les plateformes de virtualisation. Nous validerons donc facilement d’autres solutions de virtualisation à terme », indique Louis-Frédéric Laszlo.

Il doit par ailleurs être enrichi avec un nouveau moteur de déduplication qui réduira la taille des données pour économiser des disques sur site et limiter la quantité de ressources louées en cloud.

« Nous prévoyons de décliner le moteur de sauvegarde que nous avons mis au point pour Office 365 à d’autres services applicatifs SaaS courant 2021. »
Louis-Frédéric LaszloDirecteur produits, Atempo

Il y a quelques mois à peine, Tina avait été recarrossé avec une console graphique plus simple et plus adaptée à l’inventaire en temps réel des contenus protégés, ou non, sur les serveurs. Le logiciel avait par ailleurs gagné la compatibilité avec le service Office 365, pour récupérer des données plus anciennes que la limite de 90 jours proposée par Microsoft.

« Nous prévoyons de décliner le moteur de sauvegarde que nous avons mis au point pour Office 365 à d’autres services applicatifs SaaS courant 2021. La première plateforme qui en bénéficiera sera Saleforces. » La sauvegarde des applications SaaS permettrait à Atempo d’adresser un marché qui n’est pour l’heure guère occupé que par OwnBackup.

Enfin, Lina, la solution d’Atempo pour sauvegarder des machines personnelles devrait être déclinée d’ici à quelques semaines en une version SaaS, avec une interface en ligne pour programmer les sessions de backup et un stockage externe des données protégées. Sur un segment de marché très concurrentiel, cette variante du produit semble surtout conçue pour faciliter sa commercialisation en tant que service managé par des intégrateurs. Atempo se félicite de protéger les 10 000 PC de la mairie de Paris avec Lina.

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