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Les PC IA ne perceront pas avant 2027 (Forrester)
Utilité limitée, manque d’applications, prix encore élevés, les PC qui embarquent de l’intelligence artificielle n’ont pas encore séduit les professionnels ni trouvé leurs publics. Forrester recommande néanmoins de les tester en prévision du moment où ils deviendront une norme.
En mai, le cabinet d’analystes Forrester s’était penché sur les PC IA, ces nouveaux laptops qui embarquent des puces dédiées spécifiquement à l’intelligence artificielle (IA).
Plus chers, ces ordinateurs sont aussi plus puissants dans le sens où ils permettent de faire tourner localement, sur la machine, les modèles et les applications infusées à l’IA sans envoyer les données à un serveur distant dans le cloud.
Les bénéfices vantés par les fabricants (au premier rang desquels Microsoft avec ses Copilot+ PC) sont principalement un gain de rapidité (avec la fin de latence) et le respect de la vie privée et de la confidentialité des données – puisque plus rien ne sort du PC.
Une autre application de l’IA en local est d’améliorer l’ergonomie en analysant les habitudes (ou mauvaises habitudes) de l’utilisateur.
Une utilité limitée
Malgré les atouts de ces machines listés par Forrester, le cabinet restait très prudent sur l’adoption à court terme par le marché.
Sharyn LeaverChief Research Officer, Forrester
« Pour la plupart des travailleurs du savoir, il n’y a pas suffisamment d’applications infusées à l’IA et de fonctionnalités augmentées qui changent véritablement la donne [et] qui puissent pousser l’adoption rapide de l’IA directement embarquée dans les PCs », écrivait Forrester.
Six mois plus tard, Sharyn Leaver, chief research officer du cabinet d’analystes, confirme ce premier avis.
« 2025 ne sera pas l’année des PC IA », prédit-elle.
« Pourquoi ? Tout simplement parce que leur utilité est encore limitée à un petit groupe de profils. Malgré l’augmentation des nombres de PC IA à la vente, et malgré la fin de Windows 10, les avantages d’un PC IA aujourd’hui n’intéressent qu’un petit segment d’utilisateurs », explique Sharyn Leaver.
Ces profils sont majoritairement créatifs, continue-t-elle. Mais on trouve aussi dans ce groupe les data scientists.
Pas d’effet Windows 11
Forrester nuance aussi fortement l’impact de l’arrivée de Windows 11 sur le renouvellement du parc de machines – et dans ce renouvellement qui sera assez limité sur la part des PC IA.
D’après ses propres chiffres, le cabinet estime que seul un décideur sur quatre augmentera le taux de renouvellement naturel de son parc à cause du nouvel OS. « Et moins de la moitié d’entre eux le feront pour profiter des nouvelles capacités matérielles », insiste Sharyn Leaver.
Le marché grand public ne devrait pas décoller non plus. Environ 7 consommateurs américains sur 10 déclareraient en effet « qu’ils n’utilisent pas suffisamment l’IA pour avoir besoin d’un PC doté d’IA » (chiffre Forrester).
Commencer à se préparer
Sharyn Leaver n’enterre pas pour autant ces machines. Au contraire. Comme à son habitude, Forrester recommande aux entreprises et aux organisations de regarder de près et de déployer à petite échelle les technologies en avance en phase.
« Les décideurs technologiques ont tout intérêt à commencer à tester des PC dotés d’IA avec certains utilisateurs, afin de se préparer au moment où un vaste écosystème d’applications pourra tirer parti de l’IA dans presque tous les appareils ».
Un moment qui arrivera « probablement d’ici 2027 ».
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