Al Nugent, CA : « la virtualisation du poste de travail va décoller. »

De passage à Paris fin septembre, Al Nugent, vice-président exécutif et directeur technique de Computer Associates, nous a accordé un entretien exclusif. L’occasion d’aller au-delà des annonces de l’éditeur en matière de gestion de l’infrastructure et d’évoquer ses projets pour le poste de travail.

p1010153LeMagIT : Vos récentes annonces se concentrent sur la gestion des infrastructures et notamment la virtualisation. Celle-ci semble aujourd'hui en passe de gagner le poste de travail. Que prévoyez-vous en la matière ?

Al Nugent : Nous disposons actuellement d’une offre complète pour le poste de travail traditionnel. Nous travaillons activement au développement d’une offre pour les postes de travail virtualisés. Cela fera probablement l’objet d’une annonce ultérieure. De fait, nous observons de nombreux gros clients qui cherchent à faire évoluer dans ce sens leurs postes de travail, au cours des deux à trois prochaines années. Ce ne sera probablement pas pour 2008, peut-être pas pour 2009, mais pourquoi en 2010.

Ironiquement, cela renvoie au vieux modèle de l’informatique centralisée : les entreprises veulent tout mettre dans le nuage, que ce soit un nuage public ou privé, ou même une combinaison des deux. Et ils veulent servir le tout sur une variété de terminaux filaires ou sans fil, et très probablement dans des environnements virtuels.

Reste que, peu importe la manière dont la puissance de calcul du poste de travail évoluera dans les années à venir, le millefeuille des couches hyperviseur/OS/hyperviseur/application/etc. est difficile à supporter. Je m’attends à ce que l’on dispose d’hyperviseurs de plus en plus bas niveau.

LeMagIT : La virtualisation du poste de travail, s’appuyant sur des images centralisées, trouve tout de même quelques limites avec les terminaux nomades.

Al Nugent : La difficulté avec le modèle du cloud, c’est qu’il est stateless [NDLR : sans gestion des états]. Mais il y a des cas où l’on a besoin d’être stateful [NDLR : à savoir, gérer des états pour le système]. Ce sujet fait déjà l’objet de travaux. Il est juste un peu trop tôt pour que l’on puisse prendre des paris sur les directions qui seront effectivement prises. Pour l’heure, c’est un peu « wait and see ». Mais début 2009, nous aurons peut-être un peu plus de visibilité sur ce que veulent les utilisateurs en matière de virtualisation du terminal. Et j’emploie ce terme générique parce que les préférences des utilisateurs en termes de terminal – poste de travail, téléphone mobile, Smartphone, PDA, MID, etc. – évoluent.

Mais la virtualisation du poste de travail va décoller. Parce qu’elle est susceptible de réconcilier les DSI avec les utilisateurs en permettant à chacun d’obtenir ce qu’il veut. Typiquement, il y a de la frustration dans les services informatiques : dès que l’on confie un ordinateur portable à un utilisateur et que celui-ci le ramène chez lui, on peut y retrouver n’importe quoi, des jeux pour enfants, d’autres navigateurs Web, etc.

Je m’attends à ce que l’on utilise des systèmes capables d’offrir un environnement avec une image virtuelle pour les usages professionnels et une autre pour les usages personnels. Pour maintenir un contrôle strict de la première et laisser de la liberté à l’utilisateur dans la seconde. Il y a beaucoup d’énergie dans l’industrie qui se concentre sur ces sujets.

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