Christophe Fabre, Pdg d'Axway : "notre activité va être séparée de Sopra"

Mieux équilibré géographiquement depuis le rachat de l'Américain Tumbleweed, Axway, éditeur filiale de la SSII Sopra, va renforcer son autonomie vis-à-vis de sa maison mère. Les explications de Christophe Fabre, son Pdg.

En juin 2008, vous avez racheté l'éditeur américain Tumbleweed. Qu'apporte ce rachat dans la stratégie d'Axway ?

Christophe Fabre : Ce rachat a d'abord rééquilibré notre présence internationale (l'éditeur réalise désormais aux Etats-Unis 38 % de son activité totale - soit 171 millions d'euros en 2008 - ). Et vient s'inscrire dans notre projet de devenir un éditeur global. Nous nous positionnons sur le segment du transfert de fichiers, même si, parallèlement au marché, nous nous sommes étendus dans l'EAI ou le BPM afin de gérer tous les échanges d'une entreprise avec son écosystème, qu'il s'agisse d'administrations ou de sous-traitants. Le problème des DSI aujourd'hui réside dans le pilotage de tous ces processus d'échange.

Sur ce segment, en plus de renforcer notre présence outre Atlantique, Tumbleweed nous apporte ses solutions dans le transfert de fichiers, particulièrement autour de l'e-mail, ainsi que ses offres de sécurisation, que nous n'avions pas en porte-feuille. Nous sommes d'ailleurs en train de déployer ces offres en Europe.
Techniquement, nous avons déjà connecté les composants de Tumbleweed à ceux d'Axway. Et mis en route un projet sur trois à quatre ans pour faire migrer leurs offres sur notre plate-forme.

Ces échanges ne sont-ils pas appelés à se standardiser par exemple autour d'une plate-forme comme l'Internet des objets ?

C.F. : Voilà 20 ans que nous sommes dans ce métier et qu'en permanence, on nous annonce l'arrivée d'un standard pour les échanges B2B. Cette prédiction ne se réalise jamais.

Lors de la conférence sur les résultats annuels de Sopra (la maison mère d'Axway), la direction du groupe a annoncé travailler à l'autonomie d'Axway. Pourquoi ?

C.F. : Axway est déjà une filiale depuis au moins trois ans. Mais nous allons renforcer notre autonomie, en nous dotant d'un service juridique, d'une direction financière, d'une informatique propre, etc. Si nous lançons un projet de cotation en bourse par exemple, hypothèse qui a été évoquée, il faut que notre activité soit bien séparée de la maison mère.

Dans le contexte actuel de crise, quelles sont vos perspectives ?

C.F. : On ne s'engage pas sur des chiffres. Car si notre activité avant-vente est solide, certains projets sont bloqués au niveau de la direction générale ou financière. Il est très difficile de faire des prévisions en se basant sur nos perspectives d'affaires (le "pipe").

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