Sopra nie un déplacement brutal du marché français vers l'offshore

Très présent sur le marché de la TMA, Sopra ne croit pas à un mouvement brutal des donneurs d'ordre vers des prestations offshore. Même si la SSII se prépare à porter ses effectifs dans les pays à bas coût à 15 % du total.

La pression sur les prix exercé par les donneurs d'ordre va-t-elle se traduire par une accélération brutale de l'offshore ? C'est l'idée que développait hier Capgemini, qui, lors de sa conférence de présentation des résultats annuels, n'avait pas fait mystère de sa recette pour traverser la crise : "notre réponse à la pression des donneurs d'ordre sur les prix consiste à augmenter la part d'activité réalisée en offshore, tout en tenant nos prix dans les pays développés", avait expliqué Paul Hermelin.

Ce matin, Pierre Pasquier, Pdg de Sopra, a lui estimé que ce mouvement reste au contraire très progressif en France et que ses effectifs en Inde actuellement sont "bien calibrés". La SSII, qui vient de signer un exercice 2008 concluant mais se dit dans l'impossibilité d'émettre toute prévision pour 2009, réalise près de 30 % de son CA dans l'outsourcing applicatif et figure dans le Top 5 en France sur ce créneau. Un domaine où les donneurs d'ordre hexagonaux ont de plus en plus tendance à regrouper leurs TMA, pour passer d'un mode régie à une exécution du contrat au forfait depuis des centres de services. Une fois cette transition effectuée - ce qui est loin d'être aisé -, il est alors possible d'envisager un transfert d'une bonne part de l'activité dans un pays low cost.

Partenariat avec les Indiens Wipro et Mindtree

Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si ces contrats de TMA sont vus par les SSII indiennes, notamment TCS ou Wipro, comme une façon de pénétrer le marché français. De même, Paul Hermelin a indiqué hier avoir récemment remporté des contrats de TMA en France, avec une part d'offshore allant de 70 à 90 % du total.

De son côté, Sopra ne compte que 1 200 personnes en nearshore ou offshore, dont 850 sur ses activités de services (200 en Espagne, 50 au Maroc et 600 en Inde). "C'est dans ce dernier pays que nos effectifs augmentent le plus vite", précise Dominique Illien, le directeur général délégué de Sopra. Si la SSII compte moins de 10 % de ses effectifs offshore pour l'heure - contre 36 % par exemple pour Capgemini -, elle prévoit de faire passer ce taux à 15 % fin 2009, avec 1 900 personnes dans les pays low cost.

Bref, la SSII développe moins rapidement que d'autres ses centres de services en Inde ou en Afrique du Nord - un décalage logique car Sopra reste centré sur la France, hormis sur son activité d'édition (Axway). Mais elle projette d'effectuer l'essentiel de la croissance de ses effectifs dans ces pays. La SSII ajoute pouvoir s'appuyer sur des partenariats (avec les Indiens Mindtree et Wipro) pour les projets nécessitant un fort développement offshore.

Par ailleurs, signalons que Pierre Pasquier a annoncé préparer l'autonomie fonctionnelle de son activité d'édition, Axway (171 millions d'euros de CA en 2008) : "Axway pourra alors être séparé de Sopra, ce qui ne veut pas dire que ce sera le cas", a précisé le Pdg.

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