Le point sur l'intégration d'Orsyp dans Automic avec Todd de Laughter

Suite à l'acquisition du Français Orsyp en mai 2014, Todd de Laughter (CEO d'Automic) revient sur les ambitions de l'autrichien sur le marché de l'automatisation.

L’an passé, l’éditeur autrichien Automic a fait l’acquisition d'Orsyp, le spécialiste français de l’automatisation et de la gestion des performances , pour donner naissance à un acteur européen de taille sur le marché de l’automatisation des datacenters.

Le rachat a permis à Automic d’étendre sa couverture européenne – Orsyp était plutôt présent en Europe du Sud et Automic sur la zone dite Dach (Allemagne, Autriche, Suisse). Il a également conforté sa présence mondiale. La firme devrait ainsi réaliser un chiffre d’affaires de l’ordre de 140 M€ sur l’année 2015, dont environ 40 à 45% en Europe, 40 à 45% aux États-Unis et le solde en Asie.

Todd De Laughter, CEO d'AutomicTodd De Laughter, CEO d'Automic

À l’occasion du passage récent à Paris de Todd de Laughter, le CEO de la firme, LeMagIT a pu s’entretenir avec lui des challenges qui attendent la firme et de ses ambitions sur un marché de l’automatisation en pleine ébullition. L’occasion aussi de faire le point sur l’intégration des solutions d’Orsyp dans le portefeuille d’Automic.

Un portefeuille d’outils complet pour automatiser les datacenters

Todd De Laughter n’est pas un nouveau venu sur le marché de l’automatisation. Il était le CEO d’Opalis lors de son rachat par Microsoft et il avait précédemment dirigé la division OpenView d’HP.

Selon lui la fusion entre Automic et Orsyp  - qui lui apporte son logiciel phare d’ordonnancement Dollar Universe, ainsi que les outils de gestion de la performance de Sysload et les plates-formes d’optimisation réseau de StramCore - permet à Automic de proposer un portefeuille complet de solutions.

« On peut désormais offrir au client la possibilité de définir un service, de provisionner l’infrastructure sous-jacente et de monitorer cette infrastructure pour voir comment le service se comporte. On peut mesurer la performance applicative, la performance réseau et même agir sur cette performance ». 

De l’ordonnancement à l’automatisation

Si le cœur historique du marché des deux sociétés est l’ordonnancement, les opportunités sur ce marché sont désormais incrémentales.

« Les entreprises abandonnent peu à peu le Mainframe et les grands serveurs, et le marché ne progresse pas énormément » explique Todd De Laughter. Cela ne veut pas dire pour autant que la firme entend abandonner ses clients. Ainsi, le développement de Dollar Universe, l’outil d’ordonnancement d’Orsyp, se poursuivra au moins jusqu’en 2020 pour les clients qui souhaitent continuer à utiliser cet outil de façon autonome.

Dans le même temps, Automic travaillera à la convergence de Dollar Univers et de sa plate-forme d’automatisation One Automation. Il encouragera ses clients à migrer vers cette plate-forme. « Les entreprises vont migrer de façon incrémentale vers le Cloud. Nous allons les accompagner dans leur transformation », promet le CEO d’Automic.

Les opportunités, selon lui, sont à chercher du côté de l’automatisation des datacenters et de l'approche dite ‘devops’. «  On s’ouvre au marché devops. Il y a une opportunité pour des acteurs comme Automic car l’automatisation est le futur de l’informatique ».

Pour Todd De Laughter, la force d’Automic face aux acteurs historiques de l’administration de systèmes et de l’orchestration est sa neutralité.  « Nous sommes la Suisse des outils d’automatisation, compare-t-il. Nous n’avons pas d’attachement à une plate-forme particulière ou aux solutions d’un éditeur en particulier. »

Le CEO d’Automic met aussi l’accent sur la « scalabilité » de ses plates-formes.  « Nos solutions sont déployées chez de grands clients qui ont des contraintes extrêmes de taille et de disponibilité. One Automation est ainsi utilisé par eBay et par Netflix, qui utilise la plate-forme de l’éditeur pour automatiser son environnement analytique Hadoop. »

Pas de menace des outils libres comme Puppet ou Chef

Il y a une question de budget pour la maintenance d'édifices construits sur de l'open source

Todd De Laughter, Automic

Interrogé sur la menace que pourraient constituer des plates-formes d’automatisation open source comme Puppet et Chef pour les outils d’automatisation commerciaux, Todd de Laughter se veut pragmatique.

S’il reconnaît le succès de ces outils chez les grands faiseurs de Cloud, il pense que leur adoption par les entreprises sera plus compliquée.

« On voit des clients qui utilisent Puppet et Chef venir vers nos outils car ils souhaitent bénéficier du support d’un éditeur et d’un produit qui ‘scale’. Dans le monde des entreprises, il y a une question de budget pour la maintenance des édifices construits autour de solutions open source comme Puppet ou Chef. Ce n’est pas que la technologie est mauvaise. Le problème est que le coût pour la supporter à long terme ne correspond pas au monde des grandes entreprises ».

Puppet et Chef séduiront sans doute nombre de clients, mais cela n’inquiète donc guère Todd De Laugther. « Le marché de l’automatisation est aujourd’hui assez grand pour tout le monde ».

StreamCore et ses passerelles d’optimisation WAN retrouvent leur autonomie

Pour Todd De Laughter, l’un des apports clés d’Orsyp à Automic est Sysload, sa technologie de gestion de la performance applicative « qui est très complémentaire de ce que fait  Automic ».

Streamcore , qui développe les appliances d’optimisation et d’analyse de trafic réseau WAN StreamGroomers est aussi vu par Todd De Laughter comme une pépite dont la croissance pourrait être forte. La société acquise par Orsyp fin 2012 va donc être gérée comme une division autonome. « StreamCore va être gérée comme une division séparée. Nous ne souhaitons pas limiter son aptitude à se développer sur le marché. Son Challenge sera de devenir notre Procurve – le nom de l’ex-division réseau d’HP, N.D.L.R. – c’est-à-dire une pépite à forte croissance et rentable ».

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