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Le partenariat SAP/Apple ouvre de nouvelles perspectives aux applications iOS

Apple mise sur la puissance des plateformes HANA et Fiori pour encourager les 2,5 millions de développeurs SAP à créer des applications iOS d’entreprise.

Apple et SAP associent leurs forces dans un partenariat conçu pour apporter à iOS une nouvelle génération d’applications d’entreprise. Ce rapprochement profite aux développeurs qui construisent des applications sur la plateforme SAP HANA, mais Apple peut aussi espérer ainsi revigorer les ventes d’iPad et d’iPhone en entreprise. Et compte tenu de l’état actuel des ventes de tablettes, le moment est peut-être parfaitement bien choisi. Ainsi, selon IDC, les ventes d’iPad au quatrième trimestre 2015 ont reculé de près de 25 % sur un an. Les ventes d’iPhone elles-mêmes ont reculé au premier trimestre 2016, une première dans l’histoire de l’appareil.

Ce partenariat doit notamment permettre la création d’un environnement de développement pour applications iOS natives s’appuyant sur la plateforme analytique SAP HANA. A ce nouvel SDK pour iOS doit s’ajouter un programme de formation pour les développeurs. SAP prévoit de développer ses propres applications pour iOS, ainsi qu’à ouvrir l’environnement aux développeurs indépendants et en entreprise.

Un partenariat gagnant-gagnant

Cet accord doit profiter aux deux groupes. « C’est une bonne nouvelle pour les clients SAP qui ont peiné au travers de nombreuses incarnation de la stratégie mobile de SAP », explique Jeffrey Hammond, vice-président de Forrester et analyste principal chargé du développement applicatif. « Fiori [l’ensemble d’outils SAP pour l’expérience utilisateur] a reçu un bon accueil, mais nous avons vu des clients SAP frustrés par le reste de sa stratégie d’applications mobiles ».

Sam Yen, patron du design chez SAP, reconnaît que Fiori va jouer un rôle clé dans le développement d’applications mobiles iOS : « Nous cherchons à remonter d’un cran l’expérience en entreprise et à capitaliser sur ces personnes qui utilisent leurs applications professionnelles sur leur iPhone à domicile et apprécient l’expérience qu’elles en retirent ». Alors, avec Fiori, « nous voulons optimiser les scénarios mobiles ».

Du point de vue de la conception d’applications et de la gestion de leur cycle de vie, Yen estime que les applications d’entreprise sont très différentes des applications grand public : « l’idée est de conserver une expérience utilisateur simple, comme dans l’univers grand public, mais avec la flexibilité d’administration et de configuration nécessaires en entreprise ».

A cette fin, le SDK doit préserver la simplicité du processus de développement d’applications mobiles iOS, en cachant la complexité liée aux protocoles de communication et à la connectivité, grâce au kit de développement Xcode d’Apple et à son langage Swift.

Le kit de développement, attendu dans le courant de l’année, doit s’adresser à une audience de 2,5 millions de développeurs spécialistes de la plateforme SAP, et de 10 millions d’autres experts dans le développement d’applications iOS natives : « ce sont deux mondes très différents que l’on va rapprocher avec le SDK », estime Yen.

Former les développeurs

C’est une chose d’avoir les outils à disposition, mais en tirer profit en est une autre. La formation des développeurs va donc faire l’objet d’un effort spécial, en particulier pour ceux familiers des technologies SAP mais avec une expérience limité d’iOS, afin de faire émerger « de belles applications, plaisantes à utiliser, et cachant la complexité », souligne Yen.

Hammond relève de son côté les bénéfices, pour Apple, d’un partenariat qui améliore les chances de ses produits en entreprise : « chacun compense les faiblesses de l’autre », estime-t-il ainsi, soulignant au passage que cet accord rappelle celui noué précédemment entre Apple et IBM, tout en allant plus loin.

Et pour John Rymer, autre analyste de Forrester, spécialiste du développement applicatif en entreprise, ces deux partenariats constituent une reconnaissance du fait qu’Apple ne sera jamais un éditeur de logiciels pour entreprises : « c’est une façon pour le groupe de vendre plus d’équipements pour le domaine des applications d’entreprise. C’est à IBM et à SAP de se charger des processus d’intégration tandis que les matériels Apple renforcent leurs positions sur les marchés verticaux. Cela me semble totalement pertinent ».

Adapté de l’anglais.

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