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SQL Data Warehouse : Microsoft attire sa base d’utilisateurs Big Data vers son Cloud public

Avec la sortie d’Azure SQL Data Warehouse de la phase bêta, Microsoft doit désormais convaincre ses clients on-premise de passer à la gestion des données dans le Cloud et suivre la cadence d’AWS

Et un autre service Big Data et analytique dans le Cloud pour Microsoft. L’éditeur de Redmond a récemment annoncé la disponibilité de son service Azure SQL Data Warehouse, après plus d’un an de test en version bêta, et plusieurs années après le lancement par AWS et Google de services équivalents, respectivement RedShift et BigQuery. En dépit de ce retard, le service Azure dépasse en de nombreux points les offres d’Amazon et vient surtout finaliser la plateforme analytique de Microsoft. Une plateforme dont la vocation est d’accompagner les entreprises vers une solution de gestion des données dans le Cloud.

Avec BigQuery, Snowflake et Panoply, Azure SQL Data Warehouse symbolise la deuxième génération des entrepôts de données Cloud, entièrement managés, qui séparent le stockage et sa consommation des ressources de calculs, analyse Adam Ronthal, directeur de recherche chez Gartner. Amazon RedShift et IBM dashDB se vendent bien, mais représentent davantage la première génération – celle-ci  nécessite un peu de re-factorisation pour de nouvelles options.

« En de nombreux points, AWS RedShift est en retrait, comme avec cette notion de service à la demande », soutient l’analyste. « Il est nécessaire encore d’opérer des ajustements et de disposer de certaines compétences pour que cela fonctionne bien. »

Azure SQL Data Warehouse est certes disponible depuis peu, mais il s’agit déjà d’une plateforme relativement mûre, qui repose sur un service acquis en 2008 avec DATAllegro. Avec une beta plus longue qu’habituellement, Microsoft a eu le temps d’adapter son architecture au Cloud, assure encore Adam Ronthal.

Une rampe de lancement vers le Cloud

Milliman, un spécialiste américain des services financiers, a développé un PaaS sur Azure pour que ses clients puissent, à leur tour, y développer leurs propres applications SaaS. Les clients peuvent provisionner des milliers de cœurs et utiliser plusieurs outils analytiques pour gérer leurs workloads, dont HDInsight, Azure SQL, Data Factury, Azure Batch et Power BI Embedded.

La société considère la solution de Microsoft comme une extension naturelle de ses travaux en matière de gestion des données. Elle suit certes aussi les concurrents de Microsoft, mais il ne voit pas de raison de changer de fournisseur, explique Paul Maher, CTO chez Milliman.

« Nous allons dans la bonne direction en conservant nos relations avec Microsoft et son rythme d’innovation », ajoute-t-il. « Avoir la possibilité de collaborer avec les équipes d’ingénierie dépasse tout ce que l’on peut avoir avec Amazon et Google. »

La BI dans le Cloud était la plus grosse pièce manquante du puzzle Azure – un manque qui rend plus difficile l’usage d’entrepôt de données  dans le Cloud qu’il ne l’est sur site, explique Paul Maher. Milliman peut désormais associer plusieurs services et cela ouvre la porte à d’autres fonctions, comme le Machine Learning.

Ridge Tool, qui fabrique de l’outillage, utilise quant à lui HDInsight et le stockage blob, mais s’est également appuyé sur Azure pour développer certaines de ses applications, comme des scripts de ML et des clusters ElasticSearch. Ridge a également opté pour des services de stockage d’AWS et a rapidement considéré leurs outils de Machine Learning. Toutefois, la société estime qu’ils ne sont pas faciles à configurer, comme l’indique Joey Kushinski, en charge de l’analyse de données chez Ridge.

Selon lui, Azure propose un ensemble de fonctions standard ainsi que des outils pour développer ses propres applications. Sa capacité à se dimensionner (scale-up) abaisse les prix d’entrée et donc l’accès aux outils Big Data.

« Parfois, Amazon peut sembler être plus tourné vers le côté self-service, mais dans ce cas précis, il est difficile de l’être car il n’y a pas de standard »,  soutient Joey Kushinski.

Microsoft construit un écosystème complet autour d’Azure, de la même façon qu’Amazon avec AWS, et d’autres concurrents, comme Google et Oracle, explique Adam Ronthal (Gartner). Pour lui, il s’agit d’une mutation : celle d’une gamme de produits conçue pour faire différentes choses, à des services plus pointus et spécialisés.

« Microsoft doit étendre sa portée, poursuivre sa stratégie d’ouverture et s’extirper de cette image acquise avec Windows », précise l’analyste. Mais au final, sa base d’utilisateurs représente pour lui une belle opportunité.

 

Traduit et adapté par la rédaction

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