Forces et faiblesses du logiciel libre, par l’exemple

Après la Gendarmerie Nationale, c'est au tour du Parc Naturel Régional du Vexin Français (PNRVF) de céder aux sirènes du logiciel libre. Modeste à certains égards, le projet du PNRVF a le mérite d'être complet, concernant infrastructures et postes de travail, et de mettre en évidence tant certaines forces que certaines faiblesses de l'offre libre face au propriétaire.

 

Après la Gendarmerie Nationale, c'est au tour du Parc Naturel Régional du Vexin Français (PNRVF) de céder aux sirènes du logiciel libre. Modeste à certains égards, le projet du PNRVF a le mérite d'être complet, concernant infrastructures et postes de travail, et de mettre en évidence tant certaines forces que certaines faiblesses de l'offre libre face au propriétaire. 

Le Parc Naturel Régional du Vexin Français (PNRVF) a fait migrer son système d’information vers le logiciel libre, fin 2007. Dans un communiqué, Tranquil IT Systems, le prestataire chargé du projet, précise que Le PNRVF cherchait à refondre son outil informatique et choisir une société spécialisée pour en assurer le maintien opérationnel. Mais pas question pour le parc de renouveler tout son matériel et toutes ses licences.

Avec une offre à 55 000 € HT, formation comprise, c’est donc Tranquil IT Systems qui a remporté en septembre dernier l’appel d’offre pour un projet concernant 40 postes utilisateurs et quatre serveurs : deux baies de stockage SAN en mode redondant pour les données, et deux serveurs pour les applications. Le modèle technique retenu est celui du client léger, avec reconversion des ordinateurs pré-existants, des PC sous Windows 95, 98, 2000 et XP animés par des processeurs allant du Pentium II MMX au Pentium IV de génération récente. Annaïg Denis, au service communication de Tranquil IT Systems explique que le PNRVF voulait emmener ses machines existantes jusqu’au terme de leur vie, observant la facture environnementale de manière globale et pas simplement sous l’angle de la consommation électrique. Quatre des 40 postes utilisateurs existant ont néanmoins dû être remplacés.

Le déploiement de la nouvelle infrastructure a eu lieu au mois d’octobre dernier. Dix jours de formation ont été dispensés aux équipes utilisatrices début décembre, à raison de deux jours par groupe de cinq utilisateurs. Jean-Michel Boulet, de la société 2I2L, a assuré cette formation. Interrogé par nos soins, il revient sur cette question, et son coût, fréquemment présentés comme des obstacles à la migration vers des logiciels libres : « De manière générale, les utilisateurs ne sont pas formés à l’outil informatique et aux outils bureautiques qu’ils utilisent tous les jours » ; partant de ce constat, il estime que le passage au logiciel libre, avec la formation qui l’accompagne, peut être l’occasion de former véritablement les utilisateurs pour obtenir, au final, de nouveaux gains de productivité liés à l’informatisation. De quoi hérisser le poil de nombreux défenseurs du logiciel propriétaire.

Qu’ils se rassurent : le logiciel libre n’a pas encore réponse à tout. La migration du PNRVF en est une nouvelle démonstration, si tant est qu’elle fut nécessaire. Comme le reconnaît sans peine Tranquil IT Systems, le PNRVF conserve quelques logiciels propriétaires, à commencer par l’interface Access d’accès à la base de données libre PostgreSQL. Mais c’est aussi le cas de l’outil ArcGIS, un ensemble de logiciels d’information géographique, et de Civitas, un outil de comptabilité répandu dans les collectivités locales, au moins temporairement.

A terme, mais sans calendrier précis – on parle au mieux de deux à trois ans – ArcGIS pourrait être remplacé « dès qu’un équivalent fonctionnel aura été validé sous GNU Linux. » Les interfaces Access ont quant à elle vocation à être migrées vers une interface Web utilisant PHP.

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