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Collaboratif souverain : Collabnext veut équiper « plusieurs centaines d’organisations » d’ici 2026
La suite collaborative, fruit d’un appel à projets dans le cadre de France 2030, a choisi une stratégie freemium et de guichet vers d’autres services cloud (IaaS et PaaS), pour séduire le secteur public. Ses promoteurs se montrent confiants sur son succès face à Microsoft.
L’État le voulait absolument. Pour réduire la dépendance du pays aux suites américaines de Microsoft (Office 365) ou de Google (Workspace), il lui fallait des alternatives locales. Certaines existaient déjà (comme Oodrive, ou des options open source comme Nextcloud), mais pour en créer de nouvelles – suivant la philosophie « du mieux vaut trop que pas assez » – il avait lancé un appel à projets en avril 2023.
Trois « attelages » d’éditeurs avaient alors été retenus, dont celui de Collabnext. Ce dernier vient de concrétiser ses investissements en passant « en phase 2 » avec une offre disponible pour « un prix forfaitaire qui sera à 9 € par mois et par utilisateur en version de base hors options », confie au MagIT Alain Garnier, président de Jamespot, un des participants majeurs au consortium. « C’est une avancée du projet qui devient un produit packagé », résume-t-il.
Aussi un guichet unique pour le IaaS et le PaaS
Le projet a également augmenté son périmètre. Il ne s’arrête plus à la suite de productivité (le SaaS). Il lorgne à présent aussi vers le IaaS et le PaaS, toujours dans un cadre souverain et SecNumCloud.
« Ce sont les DSI qui achètent CollabNext. Ils ont maintenant un “one stop shopping” pour acheter aussi du IaaS et du PaaS pour leurs besoins propres en dehors de l’usage SaaS (qui bien sûr est sur le IaaS d’Outscale) », explique Alain Garnier. « C’est une demande des DSI pour leur simplifier la vie : achat, facturation, sécurité, support sont gérés par un seul acteur ».
Une suite collaborative « écoresponsable »
En plus de la souveraineté, CollabNext revendique une démarche de durabilité pour répondre aux exigences européennes de réduction de l’impact environnemental.
« L’hébergement se fait sur des infrastructures locales à faible empreinte carbone. La plateforme repose sur des partenaires européens (comme Outscale et Clever Cloud), qui privilégient des centres de données conformes aux normes les plus strictes en matière d’efficacité énergétique », assure le consortium.
« Ces infrastructures réduisent la consommation énergétique globale […] elles sont certifiées ISO 50001 pour leur management de l’énergie, ISO 14001 pour leur management environnemental et LEED qui atteste que les bâtiments sont construits et entretenus selon des normes de durabilité ».
Au catalogue de l’UGAP
Dans sa stratégie de conquête de nouveaux clients, Collabnext a également opté pour un modèle freemium. En clair : une offre d’entrée de gamme gratuite.
« En quelques clics, les utilisateurs peuvent créer un compte, partager un document ou lancer une visioconférence, et découvrir ainsi toute sa puissance et sa simplicité » vante le consortium. « Cette première étape permet aux organisations d’évaluer les fonctionnalités de CollabNext sans engagement ».
En plus de son site officiel, CollabNext est également disponible via les catalogues de l’UGAP, du Groupe Logiciel (universités), et de Resah (santé).
Une logique de diversité dans le collaboratif
L’objectif de Collabnext est ambitieux. Il veut séduire massivement et rapidement.

fondateur de Jamespot
« Nous visons à équiper rapidement plusieurs centaines d’organisations d’ici fin 2026 », chiffre Alain Garnier. « Et vu le marché, aujourd’hui très peu équipé en solutions cloud bureautiques, c’est tout à fait atteignable ».
Le dirigeant fondateur de Jamespot ne se montre pas non plus inquiet de la multiplication des concurrents français à Microsoft. Au contraire même.
« On peut se réjouir de voir que face à un seul acteur hégémonique, nous avons plusieurs solutions qui apportent une logique de diversité », répond-il quand on lui pose la question. « Dans le CRM, les ERP ou les outils RH, il existe des dizaines d’acteurs en France. Pourquoi dans la collaboration n’aurait-on pas le droit à trois ou cinq acteurs majeurs ? »
Quant à une éventuelle dispersion, « l’État a déjà mis en avant trois suites (N.D.R. : dont Collabnext, cf. encadré ci-après), ce qui restreint le scope et consolide ces offres », conclut-il.
Les trois projets retenus
L’appel à projets « Suites bureautiques Collaboratives Cloud » du plan « France 2030 » a retenu les trois suites collaboratives souveraines suivantes :- « CollabNext » : Jamespot, 3DS Outscale, Alinto, Clever Cloud, Datakeen, Glowbl, Wallix, XWiki et l’ENS Paris-Saclay.
- « IS Suites » : Interstis, 3DS Outscale, Blue Mind, Scille (Parsec), Belledonne communication, Tranquil IT System et XWiki.
- Et un projet porté par Wimi avec Watoo, Seald, XWiki et Linagora.