Reprise de la danse des prétendants autour de Yahoo

Un rapprochement avec AOL est évoqué mais Microsoft demeure dans toutes les têtes. Sans compter sur l’option solitaire, si chère à Jerry Yang. Et Google demeure un partenaire encombrant. En panne de stratégie et vu comme une petite chose fragile, Yahoo aura bien du mal à finir l’année non accompagné.

Le feuilleton continue. Après une courte pause succédant au psychodrame évité de l’assemblée générale en août dernier, les tergiversations autour de Yahoo se poursuivent. Alors que la nouvelle version du portail est attendue et que l’ouverture du service à des applications tierces semblent être la dernière carte de la direction et,  notamment, de Jerry Yang, les rumeurs de rachats ou d’opérations capitalistiques vont bon train. Cette fois Microsoft ne tient pas la corde mais AOL serait bien placé, selon le Financial Times. On se souvient qu’en avril dernier, au plus fort de la pression de Microsoft et alors que Yahoo pactisait – contraint – avec Google les deux portails avaient pris langue. Time Warner cherche également une solution pour des activités Internet qu’il n’a jamais réellement rentabilisées. Du coup une fusion des deux groupes avec une participation de Time aurait du sens, au moins en consolidant une  audience sur le marché américain qui permettrait à Yahoo de retrouver son leadership alors que Google – déjà loin sur la recherche – vient de prendre la tête dans ce secteur.

Quoiqu’il en soit le suspens pourrait durer. Si l’option AOL est bien sur la table du conseil d’administration de Yahoo, qui se réunissait ces jours-ci pour la première fois depuis sa réorganisation, le spectre de Microsoft n’est jamais bien loin. Vendredi dernier, dans un entretien à CNBC, Carl Icahn – désormais au board du portail avec quelques affidés – expliquait que « Yahoo est vraiment une belle entreprise mais il faut que ses dirigeants fassent quelque chose avec Microsoft ou bien Google risquent de les tuer ». Il n’en fallait pas beaucoup plus pour réveiller le spectre d’un nouveau raid du numéro un mondial du logiciel en mal de leadership sur Internet où Google joue le premier rôle. La plupart des analystes ont vu un signe dans la décision de Microsoft de se lancer dans une opération de rachat de ses propres actions à hauteur de 40 milliards de dollars. Si l’opération est la seconde du genre, elle intervient cette fois dans un contexte où tout le monde s’attend à voir les choses bouger. Il pourrait donc s’agir d’un signe envers la direction de Yahoo sur l’air de « j’ai le cash mais pas pour toujours, si on doit faire quelque chose c’est maintenant ou jamais ». D’autant que le montant est quasiment le même que celui proposé en première intention en février dernier pour le rachat de Yahoo.

Les analystes s’accordent à penser que la meilleure option pour ce dernier serait de se vendre en entier ou partiellement à Microsoft. Surtout si l’antitrust, qui est monté au créneau sur l’accord avec Google, venait à l’annuler.

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