Maintenance, fusion avec BO : les utilisateurs SAP ne sont qu'à moitié rassurés

Hausse des coûts de maintenance, arrêt de produits à la faveur de la fusion avec BO... Autant de raisons de s'inquiéter pour les utilisateurs de SAP. Leur club francophone monte donc au front, mais s'attend à traverser une période de transition.

Rassurer. C'est la priorité que semble s'être fixée SAP auprès de sa base de clients. Logique, car les questions s'accumulent dans les entreprises utilisatrices du PGI de l'éditeur... ou des outils de Business Objects (BO), racheté par la firme allemande en octobre 2007. Premier dossier : le taux de maintenance. Jusqu'à récemment, l'éditeur allemand proposait un taux de 17 % dans un contrat appelé Basic. Sauf que, début février, à la faveur de l'apparition d'un nouveau contrat (Enterprise au taux de 22 %), SAP a annoncé la disparition de Basic pour les nouveaux clients. Inquiétude du côté de la base installée, qui craint de devoir rapidement passer elle aussi à la caisse. Notamment à la faveur des montées de version.

« 17 % : maintenu pour les clients existants »

« Nous avons été surpris par cette annonce, explique Jean Leroux, le président du club des Utilisateurs SAP francophones (USF). Aucun utilisateur n'avait été prévenu, nous avons été informés par la presse. » Les officiels de l'éditeur ont donc été priés de venir s'expliquer devant les responsables du club. Chose faite jeudi 17 avril. « Nous avons eu la garantie que les clients possédant une maintenance à 17 % pourront continuer à en bénéficier, explique le président du club. Y compris lors des montées de version. » Même si l'USF n'est pas dupe, Jean Leroux expliquant que « compte tenu de la complexité des systèmes et de la criticité des applications, l'augmentation des taux de maintenance va dans le sens de l'histoire ». Mais se réjouit de n'avoir pas, en la matière, le couteau sous la gorge.

Des outils sacrifiés sur l'autel de l'homogénéisation des gammes

L'urgence est plus perceptible sur l'autre dossier clef qui occupe l'USF : la fusion des gammes décisionnelles de SAP avec les outils de BO. « Nous traversons une phase de transition que les éditeurs tentent de réduire, note Jean Leroux. Clairement, il ne faut pas se lancer aujourd'hui tête baissée dans un projet ». Certes, SAP a fait ses premiers choix technologiques dans la fusion des deux gammes, sacrifiant au passage certains outils redondants. Mais des questions restent en suspens : « des précisions sur le volet commercial, notamment pour les entreprises qui voient les produits qu'elles utilisent abandonnés, sur la convergence des deux plates-formes technologiques, sur les prérequis nécessaires avant les mises à jour vers la gamme née de la fusion, sur l'homogénéisation du support », énumère Jean Leroux, qui a recensé les interrogations et les crispations des membres de l'USF.

Déjà, début avril, LeMagIT soulignait le manque de clarté de SAP, notamment sur le plan commercial. Pour les outils abandonnés dans la fusion des gammes, l'éditeur promet certes un effort, mais pour l'instant en direction des titulaires de licences non déployées. Pour mener les discussions avec l'éditeur sur tous ces points, l'USF s'est rapproché du club des utilisateurs de BO. Les deux associations attendent des « réponses claires » sur ces questions : une façon de dire que les utilisateurs, s'ils applaudissent les « choix courageux et les décisions rapides de SAP », attendent encore d'être rassurés sur la pérennité de certains de leurs investissements.

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