USF et SAP : après la drôle de guerre, l'entente cordiale... en tout cas ses apparences

Les bisbilles, c'est fini. En s'affichant ensemble devant la presse, le club des utilisateurs SAP francophones et l'éditeur allemand entendent tirer un trait sur les bisbilles occasionnées par la mise en place du nouveau contrat de maintenance de l'éditeur. Quitte à surjouer un peu les retrouvailles.

Jean Leroux, président de l'USF, le club des utilisateurs SAP francophones, et Pascal Rialland, le directeur général de SAP en France, ensemble. Pour son vingtième anniversaire, et sa convention annuelle organisée au Cnit (Paris-La-Défense) les 14 et 15 octobre, l'association, qui fédère nombre de grands comptes, a choisi de jouer l'apaisement avec l'éditeur. A l'opposé de l'ambiance tendue de l'édition 2008, en plein feuilleton sur l'Enterprise Support, le nouveau contrat de maintenance de SAP qui impose une augmentation des coûts aux entreprises (de 17 à 22 % du coût de licence) étalée jusqu'en 2015.

"Nous sommes réunis pour dire que nous ne sommes pas fâchés", a lancé Jean Leroux, en introduction de cette conférence de presse à deux voix. "Le club et l'éditeur ont même le projet de rédiger une charte commune de "bonnes manières", notamment en matière de communication. "Il s'agit de rétablir un cadre de dialogue entre l'USF et l'éditeur", a dit Jean Leroux. Des mots qui montrent toutefois que des choses restent à corriger.

Fusion BO-SAP : l'USF voudrait y voir plus clair
Dans la fusion de ses gammes BI, consécutives à l'intégration des produits BO à son portefeuille, SAP avance... mais avec quelques décalages par rapport aux dates préalablement annoncées. C'est en tout cas la vision de Jean Leroux, le président du club des utilisateurs SAP francophones (USF). Surtout, "on a du mal à y voir clair", ajoute le DSI, qui attend une clarification de la part de l'éditeur. Des questions se posent notamment autour de BW, le module décisionnel qui préexistait dans l'ERP, et du rythme de migration depuis cet outil, sur lequel SAP a choisi de ne plus investir, vers les couches de restitution héritées de BO.
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Une "machine en marche"... mais aussi "un défi"

Jean Leroux a témoigné des efforts de l'éditeur pour tenir les promesses faites pour faire passer la pilule de l'augmentation des coûts : "Enterprise Support est une machine en marche, pas juste un plan de communication", a-t-il martelé, en se basant sur son expérience de DSI d'Aelia. Mais, selon lui, les engagements pris en avril dernier par SAP, n'en demeurent pas moins "un défi".

Rappelons que, suite à la grogne des clubs utilisateurs dans le monde entier, l'éditeur de PGI a pris l'engagement de mesurer les gains qu'amène Enterprise Support, une façon pour les utilisateurs de demander à l'Allemand de prouver ce qu'il avance. Ce dernier ayant, dès le début, tenté de justifier la hausse des coûts de maintenance par les services d'Enterprise Support censés abaisser le coût de revient de ses progiciels. Résultat : la naissance d'indicateurs, qui conditionnent l'application de la hausse de la maintenance, et qui doivent mesurer les bénéfices réellement apportés par Enterprise Support. Ces KPI ont été définis au terme d'un dialogue entre SAP et le Sugen, association fédérant les grands clubs utilisateurs dans le monde,

Progrès des indicateurs : il faudra encore patienter

Sur les quatre prochaines années, l'éditeur a pris l'engagement d'atteindre des objectifs associés à ces indicateurs avec, en point de mire, la volonté d'atteindre 30 % d'économies sur le coût de revient des solutions de l'éditeur en 2012. Cette économie devant être validée par lesdits indicateurs, au nombre de 11 (indisponibilité, nombre d'incidents, délai de réponse, tests après migration, stockage des données...). Reste que, ce matin, SAP n'a communiqué aucun résultat intermédiaire des progrès de ces KPI. Selon l'USF, ces premiers résultats sont attendus en novembre : ils seront scrutés à la loupe par la base installée, car ils conditionnent l'augmentation effective des budgets de maintenance.

Une partie des promesses de l'éditeur autour des bénéfices d'Enterprise Support réside dans la généralisation des "Enhancement Packages", ces mises à jour logicielles proposées tous les six mois par SAP pour amener l'innovation chez ses clients sans en passer par de longues (et coûteuses) migrations. Pour Pascal Rialland, une des façons trouvées par SAP pour montrer que "la machine à innover de notre groupe accouche de quelque chose de digeste".

C'est précisément le risque d'indigestion que pointe un livre blanc écrit par IBM et BearingPoint, distribué sur la convention. Les deux intégrateurs mettent en cause les lourdeurs amenées par un autre outil vanté par l'éditeur, Solution Manager, appelé à devenir le système de supervision central des ERP de l'Allemand. "Beaucoup de questions se posent sur ce sujet chez nos adhérents", explique Jean Leroux. "C'est, qui plus est, un projet difficile à vendre à une direction générale dans le contexte actuel". L'USF travaille à la rédaction d'un livre blanc sur le sujet, attendu pour mars prochain. Mais, pour Pascal Rialland, "à chaque fois que l'on vend 10 euros de logiciel SAP, 50 à 60 euros de services sont dépensés par la suite. Nous travaillons à réduire ce ratio de 5 ou 6, pour le ramener aux environs de 1, par exemple avec des outils comme Solution Manager. Voir les intégrateurs critiquer cette solution n'est donc pas une surprise." De nouveaux nuages à l'horizon ?

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