Le paradoxe Microsoft : des résultats historiques et une activité Online toujours aussi faible

D’un côté des résultats historiques, un modèle de plus en plus rentable, un produit phare – Windows – qui s’offre une nouvelle jeunesse. De l’autre, une stratégie qui peine à s’imposer et s'incarner et du retard sur les deux vagues d’avenir, le cloud et la mobilité. Enfin, à l'heure d'internet l'activité online est désormais au fond du trou. Microsoft brille au présent mais ne convainc pas encore sur l’avenir.

Les temps sont plein de paradoxes pour Microsoft. Le numéro un mondial des éditeurs de logiciels vient de présenter le plus solide des premiers trimestres de son histoire avec un bénéfice net en hausse de 51 % à 5,41 milliards de dollars pour un chiffre d’affaires qui a atteint le niveau record pour cette période de 16,19 milliards de dollars, au delà de ce qu’escomptaient les analystes. Reste un problème de taille à résoudre : alors que, depuis un an, l’éditeur ne parle que de cloud et de services en ligne et quelques jours après l’annonce de la bascule d’Office – l’une de ses suites clé – sur le web avec sa version 365, l'éditeur peine à convaincre de sa stratégie et à incarner une vision.

Pire l’activité Online, même si elle ne concerne pas le cloud, est toujours aussi faible et source de pertes pour Redmond là où elle devait consacrer la conversion du groupe au modèle Internet. Le chiffre d’affaire de la division Online Services n’a progressé que de 8,2% au 1er trimestre à 527 millions de dollars pour des pertes qui se creusent trimestre après trimestre et atteignent cette fois 560 millions de dollars.


Le secteur entier pariant ces temps ci sur un changement de paradigme de l’informatique – notamment en entreprise – dans les années à venir avec les architectures cloud et les logiciels distribués en mode Saas d’une part et la mobilité d’autre part, Microsoft a quand même du souci à se faire sur deux segments où il est très loin d’être dominant dans l’offre. Loin également au niveau culturel. Il doit encore trouver sa voie. Ray Ozzie, stratège en chef de l’éditeur depuis quelques années et père de sa conversion au cloud computing, a bien une idée et vient de la diffuser dans un mémo interne. Le problème est que ce document d’orientation quinquennal prend la forme d’un testament puisque son auteur quitte le groupe. Aux dernières nouvelles, il ne serait pas remplacé.


Du coup, le doute commence à s’immiscer chez les « Microsoftologues » en témoigne un long article d’analyse publié par Reuters qui explique que si Apple - autre vieux de la vieille du secteur - est parvenu à trouver une place dans le nouveau monde IT à grand coup de milliards de dollars Microsoft est un peu entre deux portes. Et de poser la question qui fâche : même s’il a fait largement ses preuves Steve Ballmer, le CEO du groupe – désormais seul à toute les commandes après le départ d’Ozzie - convient-il encore ?

Pour gérer le présent sans aucun doute, car pour quelques temps encore Microsoft profite à plein d’un modèle qu’il maîtrise sur le bout des doigts. Fort de la sortie de crise et de Windows 7 – lancé à l’automne 2009 et qui a déjà fait oublié le catastrophique Vista -, Microsoft est porté par le renouvellement du parc PC. Sa division Windows explose les compteurs avec un chiffre d’affaires en hausse de plus de 66% à 4,785 milliards de dollars pour un bénéfice qui fait plus que doubler à 3,323 milliards de dollars. L’éditeur explique que les ventes auprès du grand public ont progressé bien plus vite que celles des entreprises. Ce qui laisse augurer de trimestres fructueux une fois que celles-ci auront finalement opéré le renouvellement de parcs attendu.

Derrière, les ventes d’outils de développement et de logiciels serveurs se portent également très bien avec un chiffre d’affaire qui tangente les 4 milliards de dollars (+11%). Les ventes de logiciels d’entreprises progressent aussi pour atteindre 5,126 milliards de dollars pour un bénéfice opérationnel de 3,388 milliards de dollars.

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