Cebit 2009 : les premiers serveurs Xeon Nehalem ne se cachent plus

Même si le processeur n'est toujours pas officiellement annoncé, malgré sa disponibilité dans les MacPro d'Apple, le Xeon 5500 "Nehalem" ne se cache plus. Sur le stand d'Intel, nous avons ainsi pu le voir fonctionner dans des serveurs lames d'IBM et de Nec. Bull, HP et Sun devraient se joindre à la fête dès l'annonce officielle de la puce, le 29 mars prochain.

Si Intel ne devrait officiellement annoncer ses nouvelles puces Xeon 5500 « Nehalem » que le 29 mars prochain - un paradoxe alors que la puce est commercialement disponible dans les MacPro d'Apple -, les constructeurs ne se cachent plus guère pour montrer leurs premiers designs utilisant la puce du fondeur. Il en va de même des grands fabricants OEM taïwanais, qui présentent tous des cartes mères conçues pour le dernier-né d'Intel. Celui-ci devrait être disponible à des fréquences allant de 2 GHz à 3,2 GHz et devrait être vendu sensiblement plus cher que les actuels Xeon 5400, Intel entendant profiter de l'écart de performances entre ses nouvelles puces et les Opteron pour doper ses prix de vente.

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NEC et IBM sortent leurs premières lames Xeon 5500

Au Cebit, nous avons ainsi pu découvrir une lame Xeon Nehalem conçue par Intel pour son chassis pour serveurs lames Intel Modular Design, qui est à la base du FlexPower vServer commercialisé par Nec pour les PME. La lame, qui supportera à la fois les versions basses consommation et les versions traditionnelles de la puce, est d'une surprenante compacité et pourra s'insérer en lieu et place des actuelles lames serveurs Xeon 5400.

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IBM est lui aussi prêt pour le lancement de ses nouveaux serveurs Nehalem. Sur son stand au Cebit, le constructeur montre ainsi une lame bi-socket Xeon 5500 qui pourra accueillir jusqu'à 96 Go de mémoire grâce à la présence de 12 emplacements pour barrettes DIMM DDR3. La lame est conçue pour s'insérer dans les chassis BladeCenter-H et BladeCenter-C. Elle devrait elle aussi être déclinée en version basse consommation.

Si l'introduction des serveurs Nehalem bi-socket devrait être relativement indolore pour Big Blue, la grande question se posera ensuite de savoir si, ou plutôt comment, le constructeur mettra à jour ses grands serveurs x-Series lorsqu'arriveront les Xeon Nehalem pour serveurs quadri-socket, prévus pour la fin de l'année. L'actuel chipset x-architecture est conçu pour tirer partie du vieux bus partagé des Xeon et ne pourra donc être appliqué sans changement aux Xeon Nehalem. Si Big Blue souhaite rénover son offre de grands serveurs x86, il lui faudra sans doute concevoir un nouveau chipset cc-NUMA à même de tirer parti du bus QuickPath des Xeon "Nehalem", un travail auquel s'est déjà attelé Bull pour sa future architecture Mesca et que NEC et Unisys devraient mener conjointement pour leurs futurs grands serveurs 

Bull, HP et Sun dans les starting-blocks

Pour ce qui est de l'immédiat, et des Xeon "Nehalem" bi-socket, Bull ne fait pas mystère du lancement à venir d'un nouveau châssis pour serveurs lame, nom de code Inca, qui s'appuiera sur les nouvelles puces Xeon 5500 et offrira un niveau de densité jusqu'alors inconnu dans le monde des serveurs lames (nous reviendrons sur ces serveurs dans le courant de la semaine prochaine). HP et Sun, enfin, devraient préannoncer leurs nouveaux serveurs Xeon 5500 avant la fin du mois et commencer leur commercialisation dans le courant du mois d'avril. 

Les Xeon Nehalem devraient permettre à Intel de reprendre une longueur d'avance sur les Opteron d'AMD en matière de performances, notamment en environnements virtualisés. Les premiers grands comptes qui ont pu tester le dernier-né d'Intel ne tarissent d'ailleurs pas d'éloge sur la puce et indiquent que ses performances dépassent de loin tout ce que peut offrir AMD à ce jour. La riposte du fondeur texan sera donc intéressante à suivre et il faudra notamment voir si AMD est capable d'avancer le lancement de ses puces hexa-coeur Opteron, en principe attendues pour la fin de l'année, afin de riposter à Intel. Ces puces Opteron, connues pour l'instant sous le nom de code « Istambul » pourront s'insérer dans les designs actuels de serveurs, puisqu'elle conservent le socket des actuels Opteron « Shanghai ».

La virtualisation d'entrées/sorties à maturité ?

Un dernier point intéressant observé par LeMagIT sur le stand Intel réside dans  l'arrivée à maturité du standard de virtualisation de cartes d'entrées/sorties SR-IOV (Single Root I/O Virtualization), qui va permettre aux hyperviseurs de mutualiser les ressources de cartes I/O (Infiniband, Fibre-Channel, et Ethernet) sans recourir à l'émulation. Intel montrait ainsi sur son stand sa dernière génération de cartes 10Gigabit Ethernet (les abominablement nommées E1G42EF, E1G42ET et E1G44ET) supportant la technologie. Il ne reste désormais plus qu'à attendre les dernières versions des hyperviseurs de VMware, Citrix et Microsoft supportant la technologie pour pouvoir la mettre en oeuvre. La promesse : une souplesse d'utilisation accrue et des performances en nette hausse.

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