Atos-Origin : Thierry Breton conforté par les actionnaires

Pas de surprise hier lors de l'Assemblée Générale des actionnaires d'Atos, qui ont largement validé le changement de statut de la SSII et la nomination des administrateurs proposés par la direction. A l'issue de cette réunion, Thierry Breton renforce son emprise sur la société en cumulant direction générale et présidence du conseil d'administration. L'ex ministre a dit s'attendre à traverser une crise longue et difficile.

Hier, à l'issue d'une Assemblée Générale, Atos-Origin est devenu une société anonyme avec conseil d'administration, et non plus une SA avec conseil de surveillance. Une façon pour Thierry Breton, le nouveau patron, d'asseoir son pouvoir sur la société qu'il a reprise en main à la mi-novembre. A l'issue de l'AG, l'ex ministre a été - comme prévu - élu président-directeur général du groupe, cumulant les fonctions opérationnelles et la présidence du conseil d'administration.

[Sur le feuilleton Atos-Origin en 2008, lire notre dossier : Atos, un problème de fonds]

Le conseil d'administration compte 11 administrateurs. Six ex membres du conseil de surveillance en place : René Abate (Boston Consulting Group), Behdad Alizadeh (Pardus), Bertrand Meunier, Michel Paris (tous deux représentant le fonds PAI Partners, premier actionnaire d'Atos), Vernon Sankey (Pdg des AGF et jusqu'à la nomination de Thierry Breton, président du conseil de surveillance). Cinq nouveaux membres rejoignent le conseil : Nicolas Bazire (n°2 de LVMH et proche de Nicolas Sarkozy), Jean-Louis Béchat (ex-président du directoire de Safran), Dominique Mégret (PAI Partners) et Pasquale Pistorio (ex-ST Micro) et Thierry Breton donc. Tous ont été élus très largement, Thierry Breton recueillant ainsi plus de 96 % de votes positifs. Rappelons que Centaurus, un des deux fonds activistes qui demandaient le démantèlement d'Atos en 2007 et 2008, a renoncé à être représenté au sein du conseil.

« Une période longue et difficile »

Dans la lignée d'un net ralentissement de l'activité au quatrième trimestre, Thierry Breton dit s'attendre à l'entrée dans « une période longue et difficile ». Tout en affirmant être à même de redresser la rentabilité du groupe dans les années à venir. Ce qui passe, selon le Pdg, par la mise en oeuvre de son plan Top (Total Operational Performance), visant à améliorer le fonctionnement global d'une SSII qui reste aujourd'hui essentiellement une agrégation de filiales. Ce plan a été présenté aux 150 principaux managers du groupe en décembre à Seclin (Nord).

Ce fonctionnement mondialisé était aussi un des objectifs du précédent patron, Philippe Germond (débarqué en novembre), avec son plan 3O3. Mais, selon l'un des managers d'Atos que nous avons interrogé, Philippe Germond n'avait en pratique rien changé sur ce terrain. Le dossier sur l'organisation du groupe - et sa composante offshore - a été pris en main par Thierry Breton lui même et Gilles Grapinet, l'ex directeur de cabinet de l'actuel Pdg d'Atos lorsqu'il était ministre de l'Economie. Ce dernier vient tout juste de rejoindre la SSII en provenance du groupe Crédit Agricole.

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