Une seule application pour tous les terminaux ? Adobe promet un code Flash universel

En sortant le lecteur Flash 10.1 optimisé pour tous les scénarios d'utilisation, pour toutes les plates-formes, et pour tous les terminaux, Adobe pose la question de l'universalité des applications Flash : peut-on développer une unique application pour tous les terminaux ? Sur Max 2009, la conférence développeurs de l'éditeur, on se plaît à penser que oui, même s'il faut changer certaines habitudes.

Alors qu'Adobe transforme son lecteur Flash en un lecteur universel multi-plateforme, multi-terminaux grâce notamment aux efforts de l'Open Screen Project, une question se pose : peut-on oui ou non développer une seule application et la diffuser telle quelle sur n'importe quel terminal ?

Cette problématique, Adobe l'a posé lors de la première journée de Max 2009, la conférence que le groupe réserve à ses développeurs. L'éditeur qui mène une stratégie fortement tournée vers la mobilité, a annoncé la version 10.1 du lecteur Flash. Une mouture issue des travaux de l'Open Screen Project, un vaste rassemblement d'industriels du secteur (une cinquantaine) dont l'un des objectifs est notamment d'optimiser le lecteur pour toutes les plates-formes, tous les usages et, bien sûr, tous les appareils. Que ce soit sur le navigateur, la TV ou encore le téléphone mobile. Bref, donner la capacité au lecteur Flash de lire les applications, quel que soit l'environnement dans lequel elles sont exécutées.

Blackberry et Android dans un second temps

Et les innovations vont bon train, rappelle Kevin Lynch, directeur d'Adobe devant un auditoire entièrement acquis à la cause Flash. Le lecteur 10.1, dont la sortie est prévue pour la mi-2010, a notamment été optimisé pour délivrer sur les téléphones portables de la vidéo HD « tout en préservant l'autonomie de la batterie », explique-t-il. Des travaux sur la gestion de la mémoire ont été également réalisés, ainsi que sur le support du multi-touch, la sécurité et le streaming via HTTP. Le segment des netbooks - portables low-cost - a également été pris en compte, rappelle-t-il. Et d'ajouter que le groupe a travaillé de concert avec les constructeurs comme HP, Intel ou encore nVidia pour optimiser son lecteur.

Bref, une optimisation et un tuning qui, dès sa version bêta (attendue plus tard dans l'année), seront portés sur Windows Mobile, Palm webOS ainsi que sur Windows, Macintosh et Linux. Puis, début 2010 sur Blackberry et Android, RIM et Google ayant également rejoint l'Open Screen Project.

Mobilité : une méthode de développement à adapter

A cette date, Flash ratissera donc large. Mais toujours pas du côté de l'iPhone, précise-t-on chez Adobe, même si finalement Flash peut désormais être compilé pour la plate-forme d'Apple, comme annoncé également lors de Max 2009. C'est également à cette période que les développeurs devront affuter leurs applications pour exploiter la puissance du lecteur 10.1.

« Le projet livré par l'Open Screen Project donne vraiment la possibilité de développer son propre lecteur ; ce qui est aujourd'hui difficile surtout avec la multiplication des codecs, explique Lou Barber, président du club de développeurs FDUG (Flash Development User Group). Actuellement, nous devons tester autant que si nous développions dans un environnement HTML lié au navigateur ».

En ce qui concerne les méthodes de développement, Flash est complétement indépendant du navigateur. Mais il apparaît toutefois que développer pour un mobile suppose d'adopter une approche différente. « L'ActionScript [le langage de Flash, NDLR] doit pour le coup être allégé », précise Lou Barber.

Pour un autre développeur rencontré sur Max 2009 et qui tient à garder l'anonymat, « ce projet vise également à proposer un canal de diffusion vers de multiples plateformes et terminaux, pour une base de code unique ». Un gain de productivité évident selon lui, même s'il admet que cela nécessite de « redoubler d'efforts » pour ajuster les applications. Mais d'ajouter que lesdits ajustements ne seront toutefois pas si nombreux.

Cibler les terminaux mobiles dès le départ

Pour faire fonctionner une application sur tous les terminaux, Adobe, qui entend pousser Flash vers les téléphones portables, a décidé de revoir ses méthodes d'ingénierie il y a un an, nous confirme Kevin Lynch. Pour adresser le plus vaste éventail de terminaux et de plateformes, l'éditeur débute désormais ses processus en ciblant dès le départ la plate-forme mobile. En ressort alors un code optimisé – du fait des ressources dont disposent les téléphones – qui peut ensuite être porté vers d'autres plateformes, comme le poste utilisateur.

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