AWS installe officiellement EC2 dans le « on-premise » des entreprises

AWS a présenté Outposts, une appliance maison qui installe directement l’infrastructure cloud du groupe dans les datacenters des entreprises. Une initiative qui rappelle celle de Microsoft avec Azure Stack.

Le jour où AWS devint on-premise et mit pleinement les pieds dans les datacenters des entreprises. Dans  un contexte mondial où le cloud s’oriente davantage vers des environnements hybrides voire multi-cloud, AWS a annoncé détacher les composants clés de sa puissante infrastructure pour permettre aux entreprises de les installer et de les opérer dans leurs propres datacenters. AWS, qui depuis son origine, misait sur la migration des systèmes vers le cloud public, fait désormais l’éloge du cloud hybride.

Cela se traduit par AWS Outposts, dont la commercialisation débutera en 2019. Outposts correspond en fait à une extension du partenariat qui unit VMware à AWS autour de VMware on AWS. Présentée en 2017, cette offre, dont la raison d’être est bien l’hybridation de systèmes, consiste à tirer une passerelle entre les datacenters VMware des entreprises et le cloud public d’AWS en proposant d’héberger les technologies VMware sur des serveurs bare-metal d’AWS, dans les datacenters d’AWS. Avec les mêmes outils VMware, les entreprises peuvent donc exécuter des workloads sur AWS.

Outposts propose aux entreprises d’acheter le même hardware et les mêmes instances et services qu’utilise AWS et de le faire tourner dans leur propre datacenter, dans une appliance conçue par le groupe –  AWS est resté très discret sur les spécifications.  « Les clients veulent de la cohérence entre le on-premise et le cloud. Ils veulent utiliser les mêmes API et les mêmes outils », assure Andy Jassy, le CEO d’AWS, expliquant la raison d’être d’Outposts.

Outposts sera commercialisé en deux options : une première qui embarquera VMware Cloud on AWS, et une seconde dite « Native AWS » qui formera le véritable AWS sur site. « Certains clients pensent qu’ils ne migreront pas certaines applications pour des raisons de latence ou de criticité » , lance le CEO, rappelant que l’intégration entre les deux mondes sera – logiquement – étroite.

« Notre objectif est de rendre ces choix d’infrastructures invisibles et les intégrer de façon fluide », a lancé à son tour Pat Gelsinger, Pdg de VMware, qui avait fait le déplacement. Il insiste sur le fait que les entreprises, séduites par le précédent partenariat, souhaitaient également retrouver la même expérience dans leur propre datacenter, mais dans un environnement hybride, avec de fortes connexions vers le cloud d’AWS.

A son lancement, Outposts ne renfermera qu’une sélection de composants AWS, a tenu à préciser Andy Jassy, listant le compute, le stockage et la base de données. Il ne sera proposé que certaines familles d’instances EC2.

Accélération de l’hybride

Pour AWS, Outposts représente un autre pas vers le modèle hybride. Le groupe a certes mis à son catalogue des outils pour rapprocher son cloud des systèmes sur site comme Amazon VPC, Direct Connect, Directory Services ou encore Storage Gateway. Mais la première initiative qui consiste à décloisonner EC2 du cloud public est venue de Snowball Edge, présenté en août dernier. Cette appliance, destinée aux environnements de proximité (Edge Computing) avec une connectivité limitée, embarque des instances EC2 et des AMI (Amazon Machine Image) pré-configurées.

Mais jusqu’alors, AWS ne s’était frotté au cloud hybride qu’avec VMware, et sans commercialiser du hardware maison pour ce cas d’usage. Avec Outposts, AWS apparait désormais dans la catégorie d’Azure Stack, la déclinaison d’Azure pour les datacenters des entreprises. Google, autre concurrent d’AWS dans le cloud public, a également fait son entrée dans le modèle hybride, via un partenariat avec Nutanix.

D’ailleurs, c’est bien Microsoft qu’AWS vient titiller avec Outposts. Dans son discours de présentation, Andy Jassy n’a pas hésité à montrer combien AWS était loin devant Microsoft, qu’il qualifie ironiquement de « concurrent le plus près ». Affichant en toile de fond ces chiffres : AWS détient 51.80 % du marché contre 13.30 % pour Microsoft.

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