Knative : les entreprises montrent un début d’intérêt

Le projet open source est certes naissant mais les experts pensent qu’il pourrait bien s’agit de la prochaine génération d’infrastructure pour les applications cloud natives.

Le serverless est généralement considéré comme un outil pour développeur. Mais pour certains spécialistes IT, le projet Knative a de quoi ouvrir un nouveau champ des possibles, davantage tourné vers l’événementiel.

Knative, un projet initié par IBM et Google en juillet 2018, fournit un ensemble de composants middleware qui gèrent le back-end des containers utilisé pour le serverless et connectent les workloads selon une approche événementielle. Le projet, qui constitue par exemple la base de Pivotal Function Service, a également de quoi servir de framework aux équipes DevOps. Il peut par exemple servir de Lambda sur site et assurer la portabilité des workloads entre les différents environnements serverless dans le cloud.

Google a également mis à jour son support de Knative (version 0.2) dans Google Kubernetes Engine.

« Nous pensons qu’il s’agit là du futur en matière de développement de services cloud natifs », imagine Ram Gopinathan, architecte technologique principal chez T-Mobile. Ce fournisseur de services utilise Knative pour gérer une application de localisation de magasins.

T-Mobile compte également sur Knative afin d’installer  un pipeline de déploiement d'applications centré sur des événements et d'automatiser le chargement vers son service d'analyse Google BigQuery et vers Elasticsearch. Knative pourrait également dimensionner automatiquement les pods et réplica de Kubernetes au rythme de la croissance des bases de T-Mobile. Ce dimensionnement pourrait aussi être appliqué aux ressources de calcul pour traiter de gros fichiers si nécessaire, commente encore Ram Gopinathan dans une session lors de la KubeCon qui s’est déroulée aux Etats-Unis la semaine dernière.

Un fort potentiel

Pour le moment, Knative est encore trop avancé pour la plupart des entreprises, mais les équipes opérationnelles y voient un intérêt pour tester l’automatisation événementielle sur les tâches les plus courantes de gestion d'infrastructure.

« Je l’imagine fonctionner pour des tâches de type " fire and forget ", comme le redimensionnement  d'un volume de stockage », souligne à son tour Mark DeNeve, ingénieur système pour Paychex, une société de services RH américaine, qui utilise Red Hat OpenShift. « Cela pourrait aider nos opérationnels à garder au quotidien une longueur d'avance sur nos développeurs. »

Mark DeNeve s'intéresse également à la possibilité de migrer les fonctions serverless entre infrastructures, sur site et cloud public, même si finalement la société n’est pas encore passée au cloud hybride.

Cette portabilité multi-cloud et entre régions des fonctions serverless est aussi un point d’intérêt chez d’autres entreprises, où DevOps est une priorité. « Nous voyons également des cas d’usage  pour gérer des  opérations IT en interne et automatiser les workloads entre les différentes équipes de direction », déclare de son côté Dale Ragan, ingénieur concepteur logiciel chez Concur Technologies (SAP).

Le serverless doit encore confirmer

Bien que Knative soit prometteur, le marché des solutions open source pour le serverless est encore très fragmenté. On dénombre beaucoup de projets open source, d'Iron.io - maintenant Oracle Fn - à GitLab Serverless, qui promettent également cette portabilité.

« Pour l'instant, l'avantage de Knative est qu’il dispose d’un plus large support des fournisseurs », explique Tom Petrocelli, analyste chez Amalgam Insights. « Cela a aussi une implication dans l’écosystème Kubernetes, ce qui signifie que les utilisateurs de Kubernetes n'ont pas à gérer une plateforme différente. »

Néanmoins, le principal problème avec le serverless n'est pas le nombre d'acteurs sur le marché, ce qui est prévisible dans les premiers stades du développement d'une technologie, rappelle Tom Petrocelli. C'est plutôt la confusion qui persiste sur la définition même du concept. « Je peux demander à 10 personnes ce qu'est le serverless et obtenir 11 réponses différentes. Ces informations contradictoires sont mauvaises pour le marché. »

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