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Dropbox rachète HelloSign pour faire signer plus d'entreprises

Avec l'acquisition de la startup HelloSign, Dropbox continue à se construire une image B2B en ajoutant la e-signature et la gestion des formulaires à son offre. Le but est de séduire les clients professionnels de son principal concurrent.

L'acquisition de HelloSign pour 230 millions de dollars en cash offre à Dropbox un outil de signature électronique de document qui pourrait faire de sa plate-forme cloud de partage de fichiers une option plus adaptée aux besoins des entreprises.

Traditionnellement, Dropbox est catalogué comme un « File Sync & Share » (FSS) de référence. Il a même donné son nom au marché (Dropbox-like). Mais une image « grand public » lui colle aussi à la peau. A l'inverse, Box ou OneDrive (Microsoft), voire Google Drive ont ciblé les utilisateurs professionnels. L'ajout de fonctionnalités de signature électronique natives dans Dropbox pourrait le rendre un peu plus attrayant pour les entreprises.

Les fournisseurs de e-signatures comme HelloSign, Adobe Sign et DocuSign s'intègrent avec différentes plates-formes de partage de fichiers et de gestion documentaire. Mais une intégration plus poussée pourrait différencier Dropbox.

« Si tout le monde a des partenariats d'intégration et que vous en avez un... cela ne vous fait pas sortir du lot », constate Alan Lepofsky, analyste chez Constellation Research. « Avoir plus de ces fonctionnalités nativement, et les intégrer sans couture dans un processus métier, peut en revanche être un facteur de différenciation pour Dropbox. Box n'a pas cette fonctionnalité ».

Signature électronique... et gestion des documents contractuels

L'acquisition de HelloSign - si elle débouche sur une intégration forte - éliminera le besoin de recourir à un outil tiers, ce qui permettra aux utilisateurs de rester dans Dropbox.

« L'objectif de Dropbox est de trouver le moyens de les garder dans son écosystème. Dropbox veut être plus qu'un simple dépôt de fichiers, il veut faire partie des workflow de l'entreprise », analyse Alan Lepofsky.

Bien que Dropbox a dépensé une somme importante pour HelloSign, le produit devrait rester indépendant et garder ses API ouvertes aux autres éditeurs, assure un porte-parole de Dropbox. A l'inverse, Dropbox « continuera à supporter d'autres signatures électroniques, par exemple via des extensions, comme celles de DocuSign ou de Adobe Sign ».

HelloSign ne se limite cependant pas à la signature. Son catalogue de produits se compose également de HelloWorks, un outil mobile qui vise à simplifier le remplissage des formulaires (internes ou autre) et les contrats. Plutôt que compléter un PDF, HelloWorks propose de remplir des champs prédéfinis - ce qui permet de surcroît d'injecter automatiquement les données dans d'autres systèmes (CRM, SIRH, comptabilité, BI, etc.).

UI HelloWorksHelloWorks, l'autre apport de HelloSign à Dropbox

« Dropbox veut aussi apporter la même simplicité que les signatures électroniques dans la saisie de documents métiers », remet en perspective Alan Lepofsky. « Ce rachat [avec HelloWorks] permet à Dropbox de dire à ses clients qu'il peut faire partie de leurs processus métiers ».

Vers une intégration intime

A priori et bien que HelloSign reste ouvert en produit indépendant, une intégration étroite avec DropBox devrait avoir lieu pour améliorer l'expérience utilisateur.

« La signature électronique est un service important dans les flux de travail centrés sur le contenu », explique Holly Muscolino, vice-présidente de la recherche chez IDC. « L'acquisition débouchera probablement sur une intégration beaucoup plus étroite et en fin de compte, sur une UI plus cohérente ».

L'option B2B française : Oodrive

L’éditeur français Oodrive, au travers de sa filiale CertEurope, offre également une solution de signature électronique (CertSign), conforme à la réglementation européenne eIDAS, pour signer des documents contractuels, « tout en assurant leur valeur légale » ajoute Oodrive.

CertSign est disponible soit sous la forme d’une application web clef en main ou sous la forme d’une API ce qui « permet l’intégration de la fonctionnalité de signature électronique dans le SI des entreprises », ajoute l'éditeur français.

Holly Muscolino ajoute que, lorsque HelloSign n'était qu'une extension de Dropbox parmi d'autres, les clients devaient acheter une licence pour accéder à la signature, et lancer l'application pour configurer les paramètres et ajouter une signature. A l'inverse, un processus intimement intégré à Dropbox facilitera beaucoup l'expérience l'utilisateur - surtout si Dropbox intègre les fonctionnalités de HelloSign dans une ou plusieurs de ses licences.

DropBox récupère une tête de Box

L'acquisition de HelloSign s'inscrit dans la continuité de la campagne de Dropbox pour convaincre le monde de l'entreprise. Après son introduction en bourse en 2018, Dropbox a ajouté Dropbox Extensions, un ensemble d'intégrations à des outils tiers (dix pour commencer) pour éditer - et signer - des documents stockés dans Dropbox sans les transférer. Il s'agissait d'une réponse à Box et à ses Skills.

Avec HelloSign, Dropbox récupère une ancienne haute gradée de Box, Whitney Bouck, SVP Global Marketing & GM Enterprise de 2013 à 2015. Pour Alan Lepofsky, même sans elle, Dropbox aurait été intéressé par HelloSign, mais le fait de récupérer un profil aussi expérimenté que Whitney Bouck est un atout supplémentaire qui ajoute encore à l'intérêt stratégique de cette transaction.

Les prix, les licences et les nouveaux modes de commercialisation de HelloSign (et HelloWorks) pour les clients Dropbox n'ont pas encore été précisés.

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