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Oracle et Microsoft font ami ami dans le cloud

Oracle et Microsoft vont rendre leurs clouds plus interopérables pour donner à leurs clients communs davantage d'options de migration. L'accord témoigne de la compétition acharnée dans le cloud qui crée des alliances improbables.

Les entreprises qui utilisent les produits (logiciels et bases de données) des deux éditeurs vont pouvoir exploiter de nouveaux scénarios comme la possibilité de relier des services d'IA d'Azure à la base de données autonome d'Oracle, ou encore d'exécuter des ERP Oracle sur Azure mais avec un backend Exadata hébergé par Oracle.

Ces configurations peuvent sembler contre-intuitives et créer des problèmes de latence. Mais le partenariat prend également en compte cette dimension avec une interconnexion directe entre le datacenter d'Oracle cloud Infrastructure d'Ashburn et la région US Est d'Azure.

Oracle et Microsoft prévoient d'ajouter d'autres régions.

L'accord prévoit aussi une authentification unique entre les deux clouds. Dans l'intégration de la gestion des identités, il existait déjà un processus manuel. Mais Oracle et Microsoft vont entièrement le prendre en charge et l'automatiser, explique Ed Anderson, du Gartner.

Enfin, (et surtout ?), les deux éditeurs prévoient un support commun, bien qu'ils ne donnent que peu de détails sur ce point.

Dans l'ensemble, les analystes considèrent l'opération comme profitable à la fois pour les deux géants de l'IT et pour leurs clients communs.

« Les entreprises vont avoir ce qu'elles veulent - elles vont pouvoir utiliser leur base Oracle de la manière la plus efficace [dans le cloud] et faire tout le reste avec Azure », avance Holger Mueller, analyste chez Constellation Research.

« Les entreprises vont avoir ce qu'elles veulent - elles vont pouvoir utiliser leur base Oracle de la manière le plus efficace [dans le Cloud] et faire tout le reste avec Azure »
Holger Mueller, Constellation Research

Pour Oracle et Microsoft, ce partenariat complète leurs technologies et leurs bases clients respectives et cible clairement AWS.

AWS représente une plus grande menace pour Oracle au niveau de la base de données que Microsoft SQL Server, constate Ed Anderson. Quant aux applications, les ERP d'Oracle s'adressent au haut du marché, tandis que Dynamics est plus populaire auprès des PME.

« Microsoft n'est pas une vraie menace pour Oracle [dans beaucoup de domaines] donc ils voient beaucoup de synergie », avance l'analyste.

Le pacte reste - à ce jour - une déclaration d'intentions qui restent à mettre en musique. Le partenariat aurait aussi pu aller plus loin. Par exemple, Oracle aurait pu placer un Exadata directement dans les centres de données Azure, constate Ed Anderson. « Mais il y a de la valeur dans ce que [Microsoft et Oracle] font », dit-il.

Compagnons de route

Oracle et Microsoft ont tous les deux une présence bien établie dans les grands comptes, contrairement à AWS ou à Google, ajoute Holger Mueller de Constellation.

Microsoft  court derrière AWS avec Azure. L'éditeur progresse mais pas assez vite pour rattraper le leader. Le partenariat avec Oracle, qui est un autre fournisseur IT bien établi et avec peu de chevauchements significatifs sur sa ligne de produits, ne peut que renforcer Microsoft.

Un accord similaire entre Oracle et AWS est en effet hautement improbable étant donné les piques publiques que se sont lancés leurs dirigeants.

Larry Ellison, président et CTO d'Oracle, martèle que sa base cloud est beaucoup plus rapide que celles d'AWS, tandis que Jassy, PDG d'AWS, a dit tout son soulagement et son bonheur d'avoir migré Amazon depuis Oracle vers Redshift - prouvant ainsi selon lui que son entrepôt de données est une alternative viable.

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