OpenWorld : Oracle dévoile Autonomous Linux (et se prend à rêver d’un cloud entièrement automatisé)

Lors de l’OpenWorld, Larry Elison a dévoilé un Linux qui se met à jour sans aucune intervention humaine, suivant le modèle d’Autonomous Database et préfigurant le futur de son cloud OCI.

AWS laisse tomber ses clients et Microsoft fournit d’excellentes technologies. Lors de sa keynote d’ouverture à l’Oracle OpenWorld – qui se tient cette semaine à San Francisco – le CTO Larry Ellison a livré comme souvent ses bons et mauvais points.

Comme l’année dernière, le fondateur d’Oracle qui vient de reprendre le gouvernail de sa société, pour suppléer temporairement Mark Hurd, a tiré à boulets rouges sur AWS, au risque, peut-être, de lasser un public pourtant acquis à sa cause.

Ces incessantes diatribes contre AWS ont en effet presque caché les nouveautés annoncées en matière d’infrastructure cloud.

Oracle compte capitaliser sur le succès de sa base Autonomous Database, succès qu’il présente comme indéniable. « Les entreprises n’ont pas fait une simple mise à jour : la moitié d’entre elles développent de nouveaux workloads, autour de l’analytique notamment », avance Steve Daheb, Senior Vice President d’Oracle Cloud. Oracle entend aujourd’hui étendre l’automatisation à l’ensemble de son offre cloud Oracle Cloud Infrastructure (OCI) Gen 2. À commencer par un des fondements de celui-ci : Linux.

Sans surprise, la version automatisée du système d’exploitation mise au point et présentée par l’éditeur a été baptisée Autonomous Linux.

150 millions de patches en 4 heures

Par automatisation, il faut comprendre mises à jour, gestion des patches, mise à l’échelle sans intervention humaine et surtout sans redémarrage.

Larry Ellison a illustré son propos en revenant sur les failles des processeurs Intel (Spectre et Meldown). « Nous avons patché notre cloud ; 150 millions de rustines. Et 1,5 million de processeurs. Cela nous a pris 4 heures. Pas de temps d’arrêt. Personne d’autre que nous n’est capable de faire ça ».

Et de rappeler qu’Oracle s’intéresse à Linux depuis 1998. « Pour faire tourner notre base de données, nous n’avions pas de système d’exploitation très fiable, scalable, ni hautement disponible. Nous avons maintenant un Linux très fiable, scalable et hautement disponible ».

Larry Ellison s’engage sur une compatibilité à 100 % avec Red Hat Linux. Il souligne qu’Autonomous Linux est entièrement gratuit, et que par nature il n’a pas besoin de support. Sous-entendu, avis aux clients payants de Red Hat Linux…

Du gratuit chez Oracle ?

Revenant sur Autonomous Database, le fondateur d’Oracle a martelé que ses performances étaient supérieures d’un facteur 7 à 8 dans les domaines analytique et transactionnel, comparé respectivement à AWS Redshift et Aurora.

Déjà hautement sécurisée, la base le sera d’autant plus avec une nouvelle version estampillée « Dedicated ». En clair, l’entreprise cliente dispose de matériels dédiés auxquelles elle seule a accès, même les serveurs en charge du contrôle et de l’administration étant situés sur du hardware séparé.

À l’autre extrémité en termes de coût, Autonomous Database est maintenant disponible en version gratuite à des fins de test et de développement. Si la plupart des éditeurs proposent une version gratuite de leurs logiciels aux développeurs, « Oracle » et « gratuit » frisaient jusqu’à maintenant l’oxymoron. L’éditeur change donc son fusil d’épaule avec une version comprenant 2 bases de 20 Go, 2 VM avec 1 Go de Ram, du stockage en mode bloc et objet (100 Go et 10 Go respectivement), le réseau et l’équilibrage de charge ainsi que les outils de monitoring et de développement.

Surtout, « ce qui nous différencie des autres éditeurs, c’est que cette version gratuite est illimitée dans le temps », précise Clay Magouryk, Senior Vice President Software Development d’Oracle.

Rapprochement avec Microsoft

La deuxième génération du cloud d’Oracle, OCI Gen 2, est disponible on premises pour les entreprises qui en auraient besoin « pour des questions légales, de latence réseau ou d’exigence business », précise Steve Daheb.

Avec un discours alambiqué expliquant que l’activité de fournisseur d’infrastructure était différente de celle d’éditeur d’application, Larry Ellison a justifié la disponibilité de Microsoft SQL Server sur OCI Gen 2. De fait, le partenariat avec Microsoft s’intensifie en termes d’interconnexions de datacenters, notamment ceux disponibles pour les clients de type gouvernementaux.

Enfin, et on l’aurait presque oublié, Oracle commercialise encore du hardware, notamment ses baies Exadata. Outre les habituelles mises à jour processeur et stockage de ces Exadata X8, une nouvelle version est disponible, la X8M. Elle embarque les mémoires persistantes Optane d’Intel.

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