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IA : les entreprises manquent de compétences et ne comprennent pas les modèles

Une étude d’IBM estime que 2020 sera l’année pendant laquelle les dirigeants voudront déployer des applications d’intelligence artificielle dans le monde réel malgré des obstacles importants à franchir.

Le manque de talents en intelligence artificielle est l’une des raisons principales qui retiennent les responsables d’entreprise de mettre en œuvre cette technologie, selon un sondage dirigé par IBM.

« Un barrage à franchir : le sprint mondial vers l’IA » est une étude basée sur des questions posées à 4 514 décideurs qui ont une certaine connaissance/influence sur les choix en matière d’IT. Ces responsables ont mentionné l’existence d’un manque de talents formés, ce qui représente un obstacle au déploiement à grande échelle de l’IA en entreprise. Par ailleurs, les silos de données entraveraient l’avancement des projets d’intelligence artificielle.

Une adoption freinée par le manque de talents et d’outils adaptés

L’étude conduite par Morning Consult pour IBM montre que 37 % des cadres interrogés sont préoccupés par le fait qu’une expertise ou des connaissances limitées entravent l’adoption réussie de l’IA dans leur entreprise. Parmi les autres obstacles cités, mentionnons la complexité croissante des données et des silos qui les contiennent (31 %) ainsi que le manque d’outils pour élaborer les modèles algorithmiques (26 %).

Dans l’ensemble, 22 % des sondés ont déclaré qu’ils n’utilisent pas actuellement l’IA ou qu’ils n’en explorent pas les capacités. Cependant, les organisations qui déploient cette technologie sont beaucoup plus susceptibles de se vanter d’un investissement généralisé.

L’enquête révèle également que les grands groupes seraient en tête de l’adoption de l’IA. Environ 45 % des entreprises de plus de 1 000 employés annoncent qu’elles sont en cours d’adoption, contre 29 % pour les sociétés de moins de 1 000 salariés. Parmi celles qui déploient des cas d’usage d’intelligence artificielle, 40 % d’entre elles développent des POC spécifiques, basés ou assistés par l’IA. Par ailleurs, 40 % des sondés déclarent que leur entreprise utilise des applications préconstruites telles que des chatbots.

L’IA appliquée à la sécurité serait le cas d’usage le plus populaire

Les recherches de Morning consult pour IBM tendent à montrer que les sociétés qui déploient des technologies « intelligentes » sont plus susceptibles d’utiliser le cloud hybride (38 % d’entre elles l’auraient adopté) ou le multicloud « hybride » (17 %). De plus, les entreprises qui installent en ce moment même des outils d’IA sont plus susceptibles d’utiliser les services d’un fournisseur cloud que celles qui ne font que piloter des projets d’IA. Ces chiffres sont évidemment mis en valeur par IBM pour conforter sa position sur le marché.

Il est intéressant de noter que la sécurité des données est considérée comme le domaine d’application le plus populaire (36 %), et un peu moins d’un tiers des dirigeants (31 %) ont déclaré qu’ils installaient des solutions d’IA pour automatiser les processus d’entreprise.

Le troisième cas d’usage le plus en vogue est l’assistant virtuel/le chatbot. Plus d’un quart (26 %) des sondés affirment qu’ils déploient de telles technologies. Les autres domaines d’application comprennent l’optimisation des processus d’entreprise (24 %) et l’analyse des données des capteurs IoT (24 %).

Par ailleurs, 78 % des cadres interrogés ont déclaré qu’il est très important ou crucial qu’ils puissent avoir confiance dans le fait que les résultats de leur IA sont justes, sûrs et fiables. L’explicabilité de l’IA est une priorité pour 83 % des répondants à l’échelle mondiale.

« Sur la base de nos interactions et des observations issues de cette étude, nous nous attendons à ce que les organisations adoptent non seulement l’IA, mais qu’elles la fassent évoluer dans toute leur entreprise, en développant leur propre modèle ou en mettant en œuvre des applications d’IA prêtes à l’emploi », prédit Rob Thomas, directeur général IBM Data and IA.

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