VMworld 2020 : VMware désormais disponible dans tous les clouds

À force d’accord avec les hyperscalers, VMware parvient à imposer son architecture sur tous les clouds. Reste la containérisation avec Kubernetes, où les frictions demeurent.

VMware Cloud Foundation (VCF), l’extension de vSphere qui sait le faire fonctionner à cheval entre un datacenter sur site et des ressources en ligne, est désormais compatible avec tous les clouds publics.

« Nous avons finalisé au cours de ce VMworld la première grande étape de notre stratégie du multi cloud qui consiste à faire fonctionner notre solution VCF sur tous les hyperscalers, notamment sur Microsoft Azure, avec Azure VMware solution 2.0, une offre entièrement supportée, opérée et gérée par Microsoft », s’est félicité Éric Marin, directeur technique de VMware France, à l’occasion de l’événement VMworld 2020, évidemment virtuel.

Cette généralisation de VMware sur tous les clouds marque clairement une victoire pour l’éditeur. « À voir VMware Cloud Foundation chez tous les hyperscalers, permet de réunir la puissance de tous les clouds publics », argumente Sanjay Poonen, le COO de VMware. Et de citer en exemple l’opérateur Comcast, qui a pu déplacer ses applications d’un cloud à un autre, sans devoir reconstruire ni modifier sa plateforme initiale.

Mettre à jour rapidement et partout les applications

« Il s’agit à présent de mettre en route et de modifier des centaines d’applications chaque semaine. »
Kit ColbertDirecteur technique, division Cloud Platform, VMware

Lors de son événement, VMware n’a eu de cesse de justifier la nécessité d’un cloud hybride universel pour bénéficier aux applications, avec pour arrière-plan la pandémie de Covid-19. « Il s’agit à présent de mettre en route, de modifier des centaines d’applications chaque semaine. C’est un défi pour nos clients et nos entreprises », a martelé Kit Colbert, le directeur technique de la division Cloud Platform chez VMware. Et pour y parvenir, VMware se doit, selon lui, d’être indispensable et disponible partout.

Indispensable, car la solution de VMware n’aurait pas son pareil pour mettre à jour les applications, grâce à la virtualisation. Anthony Cirot, le Directeur général de VMware France, a cité l’exemple de Thales Alenia Space : « nous pouvons déployer tout type d’équipements. Les satellites étaient auparavant codés matériellement, au niveau de leur électronique. Aujourd’hui, Thales Alenia Space a mis en place avec VMware une architecture Software-Defined – un projet long de 3 ans – qui permet de rajouter des fonctions à la demande de ses clients, par exemple des fonctions qui serviront dans le domaine du broadcasting ».

Et disponible partout pour servir les activités internationales. Netflix a été pris en exemple pour illustrer cette nécessité qu’ont les entreprises à lancer ou modifier leurs applications des centaines de fois par semaine, partout dans le monde en même temps, c’est-à-dire avec le défi d’avoir habituellement des instances plutôt installées dans tel format cloud pour telle partie de la planète et dans tel autre format pour une autre zone géographique. De son côté, Kit Colbert a volontiers reconnu que le marché français était différent de celui des États-Unis, notamment avec la nécessité d’un support local et de données stockées dans l’Hexagone, ou à minima en Europe.

Oui, mais Tanzu n’est pas encore disponible sur tous les clouds

Problème, si cette universalité fonctionne bien pour les machines virtuelles, le cas des applications en containers, sous l’environnement Kubernetes, est plus délicat. La disponibilité générale de VMware, y compris pour les applications en containers, doit passer par Tanzu, la dernière version de la solution de virtualisation vSphere qui gère les environnements Kubernetes, mais tous les fournisseurs ne sont pas à la même enseigne.

Le support de Tanzu est d’ores et déjà assuré sur AWS – qui apparaît comme un partenaire privilégié sur Kubernetes. Seule une préversion est disponible pour GCP (Google Cloud Platfom). Tandis que pour Oracle et Microsoft, ce sera pour plus tard. D’ici là, chacun propose de son côté sa propre implémentation de Kubernetes, celle que les entreprises utilisent aujourd’hui par défaut.

Normalement, les différentes implémentations de Kubernetes sont censées favoriser l’interopérabilité. Mais Tanzu ne fournit pas un Kubernetes véritablement universel. La solution reste packagée avec des outils propres à VMware, de sorte que Tanzu n’est pas strictement compatible avec du Kubernetes « pur ». Reste à savoir si cela sera une contrainte dans les déploiements des entreprises.

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