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ERP : IFS joue les cartes cloud, verticalisation et FSM pour séduire la France

Les géants SAP et Oracle ne règnent pas sans partage sur les terres de l’ERP en France. C’est ce que l’éditeur suédois IFS entend démontrer grâce au cloud, au FSM et à l’EAM, et à une stratégie très verticalisée.

Sur le marché des ERP, la guerre des mots et des chiffres oppose régulièrement Oracle et SAP. Chacun revendique sa suprématie, en particulier en ce qui concerne la croissance sur le cloud. Mais d’autres éditeurs parviennent à tirer leur épingle du jeu. C’est le cas de l’éditeur suédois IFS qui ne cache pas ses visées pour la France.

Comme pour les deux poids lourds du secteur, le cloud est le principal moteur de croissance de cet outsider. En 2020, IFS réalisait 868 millions de dollars de chiffre d’affaires. Depuis, sa croissance est « trois fois supérieure à celle du marché », indique au MagIT son directeur général France, Alexandre Révol.

Un ERP cloud et sur site, mais plutôt cloud

Cette performance, IFS l’explique donc par la hausse de ses revenus cloud. La progression est de 60 % sur un an. Et sur le seul 3e trimestre 2021, cette croissance du CA cloud grimpe de 104 % par rapport au même trimestre de 2020.

Pour générer ces résultats, l’éditeur n’a en revanche pas fait le choix de basculer intégralement sa plateforme (réunissant trois solutions) dans le cloud. Il continue de la proposer dans ses deux déclinaisons et « sans différence fonctionnelle » : on-premise et SaaS (hébergée sur Microsoft Azure).

« IFS laisse le choix et maintient cette position », insiste son responsable France. À chaque client ses spécificités et ses exigences, et donc son mode d’hébergement.

Mais la hausse marquée des revenus cloud traduirait bien une préférence des entreprises. « L’adoption de l’offre cloud est souvent justifiée par des raisons de compétences internes, de TCO ou simplement de sécurité », détaille Alexandre Révol. Et si l’éditeur n’entend pas décourager ses clients et prospects d’adopter un ERP on-premise, l’accompagnement vers l’offre cloud constitue une des priorités stratégiques d’IFS.

Capture d'écran de l'ERP d'IFS
Exemple d'interface dans l'ERP d'IFS

Cinq industries et du Field Services Management

La stratégie, pensée au global, se focalise également sur cinq industries clefs : l’ingénierie-construction-infrastructure, le manufacturing, le service, les énergies (utilities & ressources), et l’aéronautique/défense.

Pour ces cinq verticaux, IFS estime disposer d’une réelle « valeur ajoutée » grâce à ses trois grandes solutions : l’ERP, le Field Service Management (FSM) à destination des techniciens de terrain, et la gestion des actifs d’entreprise (EAM).

En France, ces applications seraient déployées auprès d’une centaine de clients, ce qui permet à l’éditeur (120 collaborateurs hexagonaux) de revendiquer une croissance à deux chiffres – cohérente avec celle du groupe, nous précise-t-on.

En 2022, sur le marché local, IFS mettra particulièrement l’accent sur le Field Service Management. Le développement commercial de cette solution fait partie des priorités stratégiques du groupe partout dans le monde. C’est aussi historiquement le domaine où l’éditeur est le plus présent avec un rang de « leader » d’après la matrice Gartner.

Photo d'Alexandre Révol, Country Manager France chez IFS
Alexandre Révol, Country Manager France chez IFS

La demande pour les applications FSM serait particulièrement soutenue en France. « Nous avons une volonté d’accélérer sur ce secteur. Et du côté énergie et utilities, énormément de clients souhaitent moderniser leur solution de mobilité terrain, en particulier afin d’améliorer la satisfaction client », souligne Alexandre Révol.

Indépendance, simplicité et R&D concentrée

Ces clients chercheraient aujourd’hui à accroître le taux de résolution en une seule intervention, pour des questions de satisfaction, mais aussi de coûts et d’efficience. Ces applications d’intervention terrain embarquent toutes les fonctionnalités destinées à optimiser les tournées des techniciens pour atteindre cet objectif.

IFS compte en tout cas sur sa position de leader sur ce segment en forte croissance pour étendre son implantation dans l’ERP et faire du FSM un différentiateur clef de son offre, face aux colosses américain et allemand.

« Notre R&D ne travaillent que sur cinq secteurs. Cela nous donne une profondeur fonctionnelle très importante. Notre stratégie est à la fois très claire et simple. »
Alexandre RévolIFS

Son dirigeant français estime que la verticalisation sur cinq industries constitue le second facteur clef de différenciation.

« Nous avons une R&D et des équipes qui ne travaillent que sur ces secteurs. Cela nous donne une profondeur fonctionnelle très importante. Et je pense aussi que notre stratégie est à la fois très claire et simple, ce qui est gage de réassurance et de confiance pour les entreprises », avance-t-il.

La recette d’IFS pour se démarquer de SAP et d’Oracle serait donc dans une couverture fonctionnelle adaptée à la demande, une dose « d’indépendance » (comme dans le choix des partenaires intégrateurs), un cloud conseillé, mais non contraint ou forcé, et une R&D concentrée sur cinq secteurs.

« Trouver sa place n’est pas compliqué. C’est motivant », assure Alexandre Révol, confiant, qui souligne que « la croissance d’IFS démontre que nous parvenons à convaincre les clients ».

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