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ELT : Rivery veut se faire une place en France

Le spécialiste de l’ELT n’a peut-être qu’une quinzaine de clients en France, il n’en reste pas moins qu’il pense pouvoir convaincre plus largement un marché dominé par quelques acteurs, dont Talend (acquis par Qlik).

En 2022, après trois ans d’existence, Rivery assurait avoir convaincu plus de 300 clients. Il compte désormais plus de 100 employés et plus de 350 clients.

Pour rappel, l’éditeur américain d’origine israélienne mise sur une offre SaaS « de bout en bout » prenant en charge l’orchestration des flux d’extraction, de chargement et de transformation des données (ELT et ETL inversé). Rivery peut s’intégrer avec certains outils populaires, dont DBT et Airflow, mais il considère proposer une solution suffisamment complète pour couvrir les besoins de clients plus ou moins techniques. D’autant qu’il permet depuis près de deux ans d’effectuer une partie des transformations ou des récupérations de données en Python, surtout dans les cas où Rivery n’a pas de pipelines sur étagère.

Rivery étaye sa plateforme d’intégration

Rivery revendique plus de 200 connecteurs natifs (sources et cibles), des kits, correspondant à des intégrations préconçues (des rivières préconfigurées) pour les sources de données les plus communes à la manière d’un Zapier, et une interface low-code/no-code qui doit simplifier la gestion des flux d’intégration. La solution cloud-native de l’éditeur peut aussi jouer le rôle de simple orchestrateur. Dernièrement, il a présenté un kit permettant de configurer le démarrage d’un job dans la plateforme de Dataiku. Cette charge de travail peut concerner une transformation Spark, l’exécution d’un notebook lié à un modèle de machine learning, etc.

Ces deux dernières années, l’éditeur a consacré le gros de ses investissements techniques à ajouter des connecteurs sources et cibles, à les améliorer, à intégrer un processus de « Reverse SSH » et a revu son interface utilisateur. Il mise également beaucoup sur sa prise en charge de collecte de données via API REST, à l’aide d’une fonctionnalité « à la Postman ». Il affirme proposer une meilleure gestion des rôles et des accès, alignés avec les préceptes de l’approche Data Mesh. En ce sens, il permet une gestion des environnements parent-enfant afin d’en mettre à disposition des départements, ou pour déployer des environnements de développement, de test et de production. Il permet aussi de réutiliser des modèles de données d’un environnement à l’autre.

Surtout, Rivery vante le fait qu’il permet de choisir la zone de stockage temporaire avant de charger les données dans un data warehouse cible sur GCP, Azure et AWS afin qu’elles ne soient pas écrites sur les serveurs gérés par Rivery.

Les avantages du libre-service (et ses limites)

« Depuis deux ans, nous continuons sur la même direction et elle nous réussit plutôt bien », affirme Salomé Laborde-Balen, responsable du marché francophone chez Rivery.

Sa politique tarifaire et son modèle commercial facilitant le test de ses fonctionnalités ont permis à Rivery d’attirer de nouveaux clients. « De nombreux clients découvrent Rivery grâce à l’option pay-as-you go sur notre site, où ils peuvent créer un compte d’essai de deux semaines », rappelle Salomé Laborde-Balen. « Après cette période, ils optent souvent pour le paiement par carte de crédit, intégrant ainsi Rivery dans leurs opérations. Ce processus a attiré un nombre important de clients dont l’usage a pris de l’ampleur ».

En France, une quinzaine d’entre eux, de tout horizon, PME, ETI, grands comptes, ont sauté le pas. Précisons que l’éditeur s’est installé dans l’Hexagone il y a deux ans. Blablacar et Webedia communiquent publiquement sur leurs usages. Ailleurs, Rivery a également réussi à convaincre quelques grands noms, dont le laboratoire pharmaceutique Bayer. De manière générale, il s’est créé une réputation auprès de PME et d’ETI.

« Nous attirons une diversité d’entreprises », avance Salomé Laborde-Balen. « Certaines sont des petites structures qui débutent dans la gestion de données et choisissent notre solution pour joindre des informations présentes dans quelques systèmes ou depuis des feuilles Excel ».

« Nous avons également des clients qui cherchent à migrer leurs données vers le cloud, soit en une seule phase, soit progressivement. Cette deuxième option est particulièrement appréciée par les clients qui avaient un outil existant très connu sur la place. Ils sont intéressés par les fonctionnalités de CDC (Change Data Capture) de Rivery ».

Le panel de clients présenté par Rivery sur son site Web laisse par ailleurs entrevoir des usages liés au transit de données entre Snowflake ou BigQuery et Tableau.

Renforcer les partenariats pour mieux cibler les ETI et les grands comptes

Les ETI et les grands comptes français, eux, passent plus souvent par les partenaires français de Rivery, à savoir Eulidia, Synergy et Next Decision. Ces cabinets et ESN spécialisés ont développé une expertise sur Snowflake. En la matière, Synergy France a récemment réaffirmé son engagement auprès de Rivery, après trois ans de partenariat. L’ESN en fait son outil de choix pour orchestrer des migrations de données vers le cloud.

« Nous avons presque 200 clients communs avec Snowflake, mais en France, nous sommes à la recherche de partenaires qui ne soient pas forcément des spécialistes de Snowflake ».
Salomé Laborde-BalenResponsable du marché francophone, Rivery

De fait, le lien entre Salesforce et Rivery est évident. « Nous avons presque 200 clients communs avec Snowflake, mais en France, nous sommes à la recherche de partenaires qui ne soient pas forcément des spécialistes de Snowflake », informe Salomé Laborde-Balen.

« Google BigQuery est très utilisé par les clients français, notamment dans le domaine du retail et du marketing ». La responsable du marché francophone entend renforcer les partenariats sachant que le libre-service n’est pas la porte d’entrée principale dans les ETI et les grands groupes français.

Sur son site Web, Rivery se compare à Fivetran, Matillion et Talend. Or, l’éditeur n’apparaît pas dans le Magic Quadrant 2023 de novembre consacré aux outils d’intégration de données, alors que son concurrent principal, Fivetran, s’y trouve chez les challengers, avec Matillion. Talend est parmi les leaders. De même, Forrester ne liste pas Rivery parmi les quinze sociétés identifiées dans sa « Wave » du quatrième trimestre 2023 consacrée aux pipelines de données en cloud, contrairement à ses trois concurrents. Rivery récolte toutefois une note moyenne de 4,7 sur 5 selon les 112 retours postés sur le site G2 (contre 4,2 sur 5 pour Fivetran et ses 367 avis). « Notre offre est plus complète que celle de Fivetran et plus moderne que celle de Talend », défend Salomé Laborde-Balen.

Il faut dire que ce marché est particulièrement concurrentiel. D’autant que les fournisseurs cloud et les éditeurs de data warehouse développent des connecteurs pour tenter d’abstraire la gestion des pipelines de données (une approche souvent nommée Zero ETL).

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