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GenAI : les salariés européens partagés entre inquiétude et enthousiasme
D’après une étude du Belge SD Worx, les entreprises européennes auraient déjà investi significativement dans l’IA générative. Conséquence, 20 % des employés craindraient pour leurs emplois. Mais les collaborateurs plébiscitent également cette technologie.
Une entreprise française sur trois (35 %) aurait déjà investi dans l’intelligence artificielle générative pour optimiser l’environnement de travail des collaborateurs.
Ce chiffre provient d’une enquête menée par le prestataire de services RH d’origine belge, SD Worx, auprès de plus de 5 000 entreprises et 18 000 employés dans 18 pays européens (Allemagne, Autriche, Belgique, Danemark, Espagne, Finlande, France, Italie, Irlande, Croatie, Norvège, Pays-Bas, Pologne, Roumanie, Royaume-Uni, Serbie, Slovénie et Suède).
La France se positionne derrière la Pologne (42 %) et la Roumanie (40 %), mais loin devant les entreprises finlandaises (25 %), les moins conquises par cette technologie.
Inquiétude des salariés et emplois « redondants »
Dans le même temps, le rapport souligne une forme d’inquiétude. Un salarié européen sur cinq s’inquiéterait en effet que l’IA puisse prendre en charge un trop grand nombre de tâches et les remplacer.
Ce pourcentage monte même jusqu’à 35 % parmi les Européens qui travaillent déjà avec l’IA générative et d’autres types d’IA.
Cette crainte, sans être totalement partagée par les DRH, est presque justifiée par 29 % des responsables des ressources humaines qui s’attendent à ce que l’Intelligence artificielle rende certains types d’emplois « redondants ».
Paradoxe ou contradiction ? L’enquête montre également qu’un collaborateur sur six utilise déjà l’IA dans son travail de manière régulière. Et parmi eux, plus de sept sur dix (73 %) considèrent que cette technologie est précieuse pour leur travail et les rend beaucoup plus productifs.
La nécessité d’une approche systémique différente
Tom Saeys, COOSD Worx
« Il est essentiel de trouver le bon équilibre entre la technologie comme l’IA et le rôle de l’humain », commente Tom Saeys, COO de SD Worx. « Nous sommes convaincus que [l’arrivée de l’IA] ne se fera pas au détriment de l’emploi, mais que de nouveaux postes seront créés », anticipe-t-il.
« Malgré tout, cela nécessite une approche différente, avec une adaptation continue des qualifications professionnelles et un processus d’apprentissage tout au long de sa carrière, tant pour les entreprises que pour les salariés, afin d’exploiter pleinement le potentiel de ces nouveaux outils », conclut-il.
La transformation des postes a en tout cas déjà commencé, sans que l’on sache vraiment si le solde net (destruction/création/évolution) sera positif ou négatif.