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IBM rachète Kubecost pour compléter son arsenal FinOps

IBM élargit son support FinOps du multicloud et du cloud hybride avec l’acquisition de Kubecost, alors que l’adoption de l’IA générative et les mouvements concurrentiels modifient le paysage de l’infrastructure IT.

Big Blue dispose déjà de plusieurs produits FinOps dans son portefeuille Cloudability, notamment Turbonomic, acquis en 2021, et Apptio, racheté en 2023. Cette gamme de produits prend en charge certains rapports de gestion des coûts sur les environnements Kubernetes à l’aide de métriques fournies par des API cloud, telles que des informations sur la consommation d’énergie et la durabilité. Mais Kubecost, fondé en 2019, peut glaner des détails sur l’utilisation des ressources via les API de Kubernetes sur toute infrastructure où des conteneurs sont déployés, selon Eugene Khvostov, chef de produit chez IBM Apptio.

« Nous constatons une adoption accrue du multicloud, du cloud hybride et d’un mélange d’infrastructures sous-jacentes », déclare-t-il. « [Kubecost] a reconnu cette [tendance] très tôt et est capable de répondre à ce besoin de comprendre qui consomme des ressources, indépendamment de ce que sont ces ressources. »

Red Hat OpenShift d’IBM dispose de son propre outil de gestion des coûts, mais Kubecost pourrait être un complément pour cet aspect de l’activité également, considère Rob Strechay, analyste chez TheCube Research.

« IBM a besoin de quelque chose qui, combiné à l’acquisition de Turbonomic, peut être utilisé plus largement que sur OpenShift », observe-t-il. « L’approche FinOps et les coûts du cloud représentent des enjeux considérables, en particulier du côté d’IBM Consulting et d’IBM Cloud. »

Avec ces activités, IBM a mis l’accent sur la durabilité environnementale au milieu de la tendance croissante de l’IA générative, où Kubecost pourrait également être un bon ajustement, selon Eugene Khvostov.

« Ce que nous voyons, c’est que dans des domaines tels que l’entraînement de modèles d’IA et d’autres charges de travail [les clients] veulent qu’elles soient portables », assure-t-il. « Ils veulent pouvoir les exécuter sur différents types d’infrastructure, tantôt en fonction de la rentabilité, tantôt en fonction d’éléments tels que la performance. »

Kubecost, une petite entreprise, a satisfait ses clients, mais s’est heurtée à des problèmes de croissance, selon Jon Brown, analyste au sein de l’Enterprise Strategy Group de TechTarget [propriétaire du MagIT].

« Kubecost a beaucoup de clients satisfaits et ils ont été des pionniers dans la gestion et l’optimisation des coûts de Kubernetes », signale-t-il. « [Mais] la recherche par Kubecost d’un acquéreur était un secret de polichinelle. »

Parmi les clients de Kubecost figure Accrete, une entreprise d’IA basée à New York, dont le RSSI a déclaré à l’équipe éditoriale de Techtarget le mois dernier que Kubecost avait réduit les dépenses AWS de l’entreprise de 40 à 45 %, ce qui devrait représenter plus d’un million de dollars d’économies cette année.

Jon Brown qualifie le rachat de Kubecost comme un « mouvement tactique malin pour IBM », mais suppose que l’acquisition de clients est le facteur de motivation de l’opération, plutôt que des caractéristiques uniques du produit.

Eugene Khvostov indique pour sa part qu’IBM souhaite atteindre un public différent avec Kubecost.

« Apptio a toujours eu une position forte… auprès des responsables financiers et informatiques », avance-t-il. « Kubecost jouit d’une grande popularité auprès de la communauté des développeurs ».

Parmi les concurrents de Kubecost, l’on trouve CloudZero, Yotascale, Morpheus, Replex de Cisco, Cloud Ctrl, Cast AI, Ceeview, Pepperdata et Harness.

VMware et IBM choisissent leur camp sur le cloud hybride

L’accent mis sur le cloud hybride et le multicloud par IBM et sa filiale Red Hat n’est pas nouveau, mais il met désormais ces entreprises plus nettement en désaccord avec VMware sous Broadcom, qui met l’accent sur le cloud privé, y compris et surtout pour les charges de travail d’IA.

« Si IBM réunit tout – Ansible, OpenShift, HashiCorp, tout le portefeuille FinOps –, cet assemblage est significatif dans un monde post-VMware Cloud Foundation », estime Steven Dickens, analyste chez Futurum Group. « La question est de savoir si les gens recherchent ce type de couche d’orchestration holistique indépendante du fournisseur de cloud. Alors que VMware se rapproche du cloud privé, IBM va dans l’autre sens ».

Comme d’autres observateurs du secteur, Steven Dickens ne s’attend pas à une défection massive de VMware à court terme, mais que l’angoisse suscitée par les changements apportés à l’entreprise et à sa tarification sous l’égide de Broadcom pourrait amener certaines entreprises à l’abandonner progressivement à plus long terme.

« Les utilisateurs peuvent rester sur VCF tout en se disant : “cela ne va pas se développer, nous allons développer quelque chose d’autre en parallèle”, et c’est l’opportunité qu’IBM et Red Hat doivent saisir », envisage-t-il.

L’intégration de tous ses produits distincts dans un tissu d’automatisation multicloud sera une entreprise énorme pour IBM, anticipe l’analyste chez Futurum Group, d’autant plus qu’il intègre HashiCorp dans le pli avec des produits qui se chevauchent avec Red Hat.

« Si IBM peut assembler tous ces actifs en un tout holistique et ensuite l’articuler simplement, c’est puissant », déclare-t-il. « Mais ce n’est pas facile ».

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