IA : Adobe présente son outil de génération de vidéos à destination des entreprises
Adobe enrichit sa gamme Firefly avec des outils de générations de vidéos – depuis des prompts ou des images. L’éditeur assure que ses modèles ont été entraînés sur des données sûres et que les entreprises ne risquent pas de poursuites en les utilisant.
La famille Firefly de modèles d’intelligence artificielle générative d’Adobe s’élargit. L’éditeur vient de sortir, en bêta publique, un nouvel outil de génération de vidéo. Destiné aux entreprises, Adobe assure qu’il respecte les droits d’auteur.
Génération de vidéos
Dans cet outil, Generative Extend (dans Premiere Pro) permet, comme son nom l’indique, « d’étendre » des clips pour couvrir d’éventuels trous dans des séquences, rallonger des prises ou rendre les transitions plus fluides.
« Text to Video » et « Image to Video » (bêta publique limitée dans la web app Firefly). Le premier génère des vidéos à partir de prompts, ainsi que des plans de coupe (B-roll). Le second transforme des images en clips.
De plus en plus d’éditeurs s’intéressent à ce type d’IA multimodale et en particulier à la génération de vidéos. Plus tôt cette année, OpenAI a par exemple montré quelques fonctionnalités de sa future IA « Sora ». Et début octobre, Meta a fait la promotion de Movie Gen.
Les deux sont très semblables, en matière de fonctionnalité, à ce que promet Adobe.
Adobe infuse également l’IA dans InDesign, que ce soit pour changer les dimensions d’une image (et générer les parties manquantes) ou générer totalement une image avec un prompt. La fonctionnalité est disponible en bêta depuis avril.
Des données d’entraînement fiables
Pour Keith Kirkpatrick, analyste chez Futurum Group, le modèle vidéo de Firefly a néanmoins un différenciant fort : les données sur lesquelles il a été entraîné.
Keith KirkpatrickFuturum Group
« Adobe n’entraîne pas ses modèles vidéo sur des contenus non vérifiés, ou non sûrs », explique-t-il. « C’est important pour les entreprises qui souhaitent utiliser ces vidéos générées à des fins commerciales » sans courir le risque d’être accusées de violation de droits d’auteurs ou du droit de la propriété intellectuelle.
Liz Miller, analyste chez Constellation Research, confirme. « Il y a tellement de questions sur la manière dont les LLMs sont formés », constate-t-elle. « C’est une question qui commence à devenir vraiment très importante pour de nombreuses entreprises ».
Une intelligence artificielle générative dont l’entraînement est certifié « conforme » par l’éditeur – qui n’utilise par exemple pas les données de ses clients pour améliorer Firefly – ne peut que créer de la confiance, et de l’adoption par les métiers créatifs.
Limitation sur les données, outputs limités ?
Cette limitation des données d’entraînement pourrait cependant aussi limiter l’étendue de ce qui peut être créé en sortie. Mais c’est, a priori, un compromis que la plupart des organisations accepteront, anticipe Keith Kirkpatrick.
De plus, Adobe reste « compétitif » dans la mesure où ses modèles fournissent des résultats pertinents (pas d’hallucination), ajoute Liz Miller.
« Ce qui les rend compétitifs, même financièrement, c’est qu’Adobe travaille dur pour bien comprendre ce que veulent les entreprises en matière de génération d’images et de vidéos augmentée par l’IA », avance-t-elle. Et parmi ces attentes, il y a, aussi, la sécurité juridique.
Mais Adobe joue aussi (un peu) la carte de la consumérisation de l’IT.
« C’est une autre façon de pénétrer dans les entreprises », souligne Frances Karamouzis, de Gartner. « Si vous proposez quelque chose de très simple aux clients B2C (qui cherchent souvent des choses moins poussées) […], et si votre outil est intuitif – ou qu’il permet en tout cas aux gens de faire des choses par eux-mêmes – il y a de fortes chances qu’ils l’utiliseront également dans leur entreprise au travail ».
Avec un (petit) détail de taille : ces outils sont loin d’être gratuits. Ce qui est souvent un (gros) frein pour la consumérisation de l’IT.