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Firefly : l’IA générative d’Adobe pour les créatifs et les marketeurs

Firefly, le nouveau générateur d’images d’Adobe a été entraîné sur des millions de contenus de Stock, en respectant les droits d’auteurs, insiste l’éditeur qui dévoile aussi des fonctionnalités à base de LLM dans Experience Cloud.

Lors de l’Adobe Summit 2023, qui s’est tenu en mars à Las Vegas, Adobe a dévoilé la version bêta de Firefly, un générateur d’images, dont un des usages sera d’aider à la création de contenus marketing.

Adobe prévoit que Firefly produira divers types de contenus (vidéos, 3D, etc.) à partir d’une simple description. L’outil commencera néanmoins par les images et les effets de texte.

Firefly s’appuie sur une IA générative, un type d’intelligence artificielle qui a gagné en popularité grâce à ChatGPT, et à deux autres générateurs d’images Dall-E et Midjourney.

Depuis, une bataille acharnée s’est engagée entre OpenAI (et son investisseur Microsoft) et ses concurrents à commencer par Google. Tous les acteurs IT se penchent sur le sujet, de Salesforce à Meta, en passant par AWS ou Nvidia. Et donc, Adobe.

« Adobe n’est pas du tout en retard dans cette partie », estime Dan Miller, analyste chez Opus Research. « Au contraire, Firefly démontre comment on peut intégrer concrètement la puissance des grands modèles de langage (LLM) et de l’IA générative dans des workflows créatifs ».

Régler le problème des crédits

Adobe insiste sur le fait qu’il s’attaque sérieusement aux problèmes de droits d’auteur. Des polémiques sont apparues sur le fait que de grands outils d’IA générative s’entraîneraient à la limite de la légalité, voire de manière totalement illégale, sur des corpus protégés, sans demander le consentement des créateurs.

Firefly a certes été entraîné sur du contenu provenant d’Adobe Stock. Mais dans le cadre de son Content Authenticity Initiative, Adobe s’est engagé à faire deux choses. La première est d’étiqueter tous les contenus générés par IA afin de les rendre identifiables et de les différencier des contenus créés par des humains. La seconde est un tag « do not train » qui permet aux auteurs d’empêcher que leurs créations soient utilisées pour entraîner Firefly.

Conséquence, Adobe affirme que les productions de Firefly ne présentent aucun risque légal pour une utilisation commerciale, notamment au sein des workflows marketing.

Enfin, Adobe prévoit de mettre en place un système de compensation pour rémunérer les contributeurs d’Adobe Stock dont les créations ont influencé Firefly.

« L’approche réfléchie d’Adobe à l’égard de la “GenAI” vise à protéger les créateurs tout en sécurisant les créations pour un usage commercial. C’est un grand pas en avant vers la légitimation de cette technologie dans le monde professionnel », se réjouit Don Fluckinger, analyste chez ESG (groupe TechTarget, également propriétaire du MagIT).

Des usages marketing pour Firefly

Dans la gamme Experience Cloud d’Adobe (qui regroupe ses offres marketing comme Marketo ou Magento), Firefly s’intègre dans le DAM, Experience Manager.

Cette intégration permettra aux utilisateurs de modifier des images générées par l’IA, puis de les partager pour les utiliser sur différents canaux (site de e-commerce, blog, etc.). L’outil analytique Insight pourra ensuite déterminer quelles images – ou quelles caractéristiques d’image – séduisent le plus les clients.

« Firefly sera une sorte de copilote pour les créatifs, de la même manière que Microsoft aide les rédacteurs ou les analystes financiers avec Microsoft 365 Copilot » compare Daniel Newman, analyste chez Futurum Research. « Il existe une convergence passionnante entre l’analytique, la création et les expériences dont Adobe devrait bénéficier. »

« Bien que Firefly et ses capacités n’en soient qu’à leurs débuts, les liens profonds de l’éditeur avec une énorme communauté de créatifs devraient être de bon augure pour l’adoption de l’outil », entrevoit-il.

Adobe prévoit de rendre Firefly disponible via des API à destination de différentes plateformes afin de permettre aux utilisateurs de l’intégrer dans leurs propres workflows.

D’autres IA génératives dans l’offre d’Adobe

En plus de Firefly, Adobe va proposer d’autres fonctionnalités d’IA générative dans Adobe Experience Platform en s’appuyant sur différents grands modèles de langage [LLM] : notamment ChatGPT via Microsoft Azure OpenAI Service et FLAN-T5.

« Le choix du modèle dépendra des besoins précis de chaque entreprise », précise Adobe. « Il s’opérera en fonction de la charte graphique, de la terminologie des produits et des insights client ».

Les modèles seront entraînés sur les données que les entreprises mettent dans Adobe Experience Platform [AEP], le « Datalake structuré » qui stocke les données de plusieurs applications d’Experience Cloud et celles venues de l’extérieur [le CRM par exemple].

« Ce vaste jeu de données permet aux marques d’entraîner les modèles d’IA générative sur des insights client confidentiels et complets, afin d’optimiser le contenu produit pour chaque cas d’usage spécifique », explique l’éditeur.

Les services infusés au LLM seront disponibles au travers de SenseiAI, l’offre maison d’IA d’Adobe.

« Dans Adobe Journey Optimizer [qui orchestre les expériences omnicanal, N.D.R.], les entreprises pourront créer instantanément des variantes de communication selon les points de contact avec leurs clients, comme les e-mails et les SMS, en modifiant et en reformulant rapidement le texte via le choix du ton employé et l’identification de mots-clés » illustre Adobe.

L’éditeur promet que d’autres fonctionnalités à base de LLM arriveront dans la plupart de ses applications dédiées au marketing.

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