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IA : 44 % des salariés ne savent pas à quoi s’attendre

Selon un rapport d’ADP, l’intelligence artificielle susciterait autant d’enthousiasme que de craintes chez les salariés. La moitié y voient un potentiel positif, mais sans pour autant les rassurer sur un éventuel remplacement de leur poste.

L’essor de l’intelligence artificielle générative dans le monde du travail générerait aussi des réactions contrastées. L’étude « People at Work 2025 » d’ADP, qui s’appuie sur une enquête auprès de près de 38 000 salariés dans 34 pays (dont 1105 en France), met en tout cas en lumière une ambivalence forte. L’IA suscite des espoirs (amélioration de conditions de travail), mais aussi la peur d’être effacé par la technologie.

Optimisme et incertitude face à l’IA

À l’échelle mondiale, 50 % des salariés estimeraient que l’IA aura un effet positif sur leur emploi dans l’année à venir. Mais dans le même temps, 27 % de ceux-ci partagent la crainte d’être remplacés.

Et l’incertitude domine : 44 % des employés disent ne pas savoir comment leur activité évoluera avec l’IA.

Cette anxiété a un impact concret. Les salariés qui redoutent d’être remplacés se déclarent deux fois plus exposés au stress. Plus de 30 % d’entre eux (8 % au total) rechercheraient activement un nouvel emploi (contre 16 % parmi ceux qui se disent plus confiants).

« L’impact de l’IA n’est pas seulement technologique, il est aussi émotionnel pour de nombreux salariés », observe Carlos Fontelas De Carvalho, président d’ADP en France et Europe centrale. Selon lui, les employeurs qui prendront en compte cette dimension et qui investiront dans la formation seront « les mieux préparés pour une intégration positive » de ces technologies.

Des perceptions qui varient selon les pays et les secteurs

Les résultats diffèrent cependant fortement d’un pays à l’autre. L’Inde et l’Égypte comptent parmi les plus optimistes vis-à-vis de l’IA… mais également parmi ceux où la crainte de remplacement est la plus élevée.

En France, c’est la prudence qui prévaut. Seuls 11 % des salariés se disent tout à fait convaincus que l’IA aura un effet positif sur leur emploi – un taux aligné sur la moyenne européenne. Mais la proportion de ceux qui craignent d’être remplacés reste très limitée (à 8 %, également en ligne avec les autres pays du continent).

Les perceptions varient aussi selon les métiers.

Les professions intellectuelles (chercheurs, ingénieurs, développeurs) seraient à la fois les plus confiantes et les plus inquiètes : 15 % des salariés français de cette catégorie voient un impact positif, et 11 % redoutent d’être remplacés.

L’âge constitue un autre facteur différenciant.

En France, 12 % des 18-26 ans et 18 % des 27-39 ans anticipent des effets positifs de l’IA. Et là encore, ce sont les plus inquiets (13 % et 11 % respectivement redoutent un remplacement).

Mettre l’IA au service de l’humain

À l’inverse, seuls 5 % des plus de 55 ans expriment cette crainte, estimant que l’impact de l’IA sera limité sur la fin de leur carrière.

Carlos Fontelas De Carvalho insiste toutefois sur la finalité de l’IA. « L’IA permet d’automatiser des tâches, mais pas d’automatiser des emplois », insiste-t-il. Selon lui, l’enjeu est de « respecter l’équilibre entre l’humain et la technologie » et de réinvestir le temps gagné grâce aux outils d’IA dans « le développement et l’engagement des collaborateurs ».

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