
ERP : l’Alsacien Eurêka passe à l’IA
Qu’ils soient grands ou petits, les éditeurs de solutions professionnelles passent à l’intelligence artificielle. Eurêka Solutions, spécialiste alsacien de l’ERP, en témoigne. Mais avec des fonctionnalités « utiles » qui ne remplacent pas les « utilisateurs », insiste-t-il.
L’intelligence artificielle. Tous les éditeurs y passent, grands comme petits. Dernier exemple en date, Eurêka Solutions – spécialiste alsacien de l’ERP/PGI au chiffre d’affaires d’environ 4 millions € – annonce qu’il va l’embarquer dans ses offres.
Cette intégration (ou « infusion ») s’est faite en partenariat avec un autre Alsacien, Néomia, et avec IBM (Eurêka étant un acteur historique, fondé en 2001, de l’écosystème Big Blue).
Que fait l’IA dans les solutions Eurêka ?
L’intelligence artificielle (IA) dans les solutions logicielles métiers du Mulhousien (Achats, Stocks, Ventes, Production, Finance, GRH-Paie) va concerner plusieurs types d’usage.
La cybersécurité tout d’abord. Habituellement, l’identification d’un utilisateur qui se connecte à un ERP se fait avec une authentification multiple (mot de passe + SMS par exemple). « Mais ces méthodes peuvent être piratées », avance Eurêka Solutions.
Pour y remédier, l’IA de Néomia (Pulse), désormais embarquée, analysera les habitudes comportementales (vitesse de frappe, navigation) pour en faire une signature. Celle-ci permettra de détecter un comportement différent anormal (un type de frappe sur le clavier qui ne correspondrait pas à celui de l’utilisateur identifié), lors des usages sensibles « comme les virements bancaires ou la modification des RIB fournisseurs », illustre Eurêka. Dans ce cas, l’accès sera bloqué.
Plus classique, une IA pourra traduire automatiquement des échanges en temps réel. Et une autre augmentera la recherche d’informations. L’idée est de requêter, de manière plus naturelle et optimale, les données gérées par (ou qui s’interfacent avec) la suite ERP.
« Avec la “Recherche universelle”, il est possible de trouver rapidement [des] informations, structurées (comme des données clients) ou non structurées (mails) », explique l’éditeur. Et cela dans différents formats de fichiers (PDF, feuilles Excel, etc.). Suivant l’air du temps – qui souffle des hyperscalers aux PME donc –, Eurêka annonce un assistant virtuel, sorte de copilote pour automatiser certaines tâches dans « le support technique, la gestion des commandes ou l’aide à la vente ».
Enfin, dans la supply chain, des algorithmes prédictifs proposeront des réapprovisionnements en tenant compte des prix, des délais, et de l’impact carbone.
Une IA « utile » qui « augmente » les employés sans les remplacer
Le directeur de la R&D d’Eurêka Solutions, Emmanuel Esteves, l’assure : toutes ces IA sont « des fonctionnalités avancées à forte valeur ajoutée ». Autrement dit, les usages sont peut-être communs, mais ce sont ceux qui aident le quotidien opérationnel des PME et des ETI.
Autre précaution destinée à rassurer les utilisateurs finaux qui auraient peur d’être remplacés par des algorithmes – « l’IA n’a pas pour objectif de remplacer l’humain, mais de l’augmenter avec ses capacités d’analyse et de traitement de grandes quantités de données », insiste l’éditeur.
À l’automne 2024, un autre éditeur alsacien d’ERP/PGI, Divalto, a annoncé une feuille de route ambitieuse dans l’IA. Avec ses 30 millions € de CA et ses 250 salariés, Divalto est une ETI du logiciel.
Preuve supplémentaire que pour les PME, midmarket ou groupes internationaux, l’IA s’invite chez tous les acteurs IT.