Adobe renforce GenStudio avec l’IA agentique (et l’authentification renforcée contre les deepfakes)
Lors de sa conférence MAX, Adobe a dévoilé plusieurs agents d’intelligence artificielle (IA) intégrés à sa suite GenStudio et à Firefly. L’éditeur veut accélérer la production de contenus marketing et vidéo tout en garantissant leur authenticité.
À l’occasion de sa conférence MAX, qui s’est tenue fin octobre à Los Angeles, Adobe a présenté de nouvelles fonctionnalités augmentées à l’IA générative dans sa suite GenStudio et dans sa plateforme Firefly, destinées aux créatifs, aux spécialistes du marketing et aux professionnels de la vidéo.
Une nouvelle version de Firefly Creative Production for Enterprise, application web dédiée aux grandes équipes, permet désormais de redimensionner ou de recadrer des milliers de fichiers simultanément, de supprimer automatiquement des arrière-plans ou d’appliquer des traitements par lots.
Un générateur de workflows rend ces opérations répétables, tandis qu’une vingtaine d’actions prédéfinies couvrent des tâches courantes comme la composition d’objets, la correction colorimétrique ou la vérification du respect des chartes graphiques.
Des agents d’IA pour la production marketing
Pour les équipes marketing, Adobe a également introduit un Content Production Agent dans GenStudio for Performance Marketing (encore en version bêta).
Cet agent interprète un brief marketing et génère automatiquement du contenu en adéquation avec les objectifs de la campagne, qu’il s’agisse d’e-mails, de publicités web ou de messages pour les réseaux sociaux.
Adobe a également présenté de nouvelles intégrations entre GenStudio for Performance Marketing et les principales plateformes publicitaires (Google, TikTok, Amazon Ads, LinkedIn et autres). Ces connexions doivent permettre d’activer directement les campagnes depuis GenStudio.
Certaines sont déjà disponibles, d’autres en phase de bêta test.
Côté vidéo, les Firefly Services API introduisent des outils pour automatiser et accélérer les workflows comme le recadrage, la composition ou la colorimétrie.
Pour les grandes entreprises, Adobe annonce par ailleurs Firefly Foundry, une offre de formation et d’hébergement de modèles vidéo d’IA. Cette solution repose sur la technologie Firefly Custom Models, qui permet déjà aux clients d’entraîner des modèles sur leurs propres ressources visuelles pour générer des contenus marketing personnalisés.
« Dans un monde où chacun dispose d’outils capables de générer des deepfakes, il est essentiel d’avoir des preuves d’authenticité. »
Varun ParmarDirecteur général, Adobe GenStudio et Firefly for Enterprise
Pour lutter contre cette dérive, l’éditeur lance une API de Content Authenticity (en bêta) capable d’intégrer en masse des badges numériques directement dans les fichiers. Ces empreintes garantissent l’origine du contenu et peuvent être vérifiées publiquement.
Cette initiative prolonge le Content Authenticity Initiative, projet lancé par Adobe, The New York Times et depuis rejoint par Project Origin (mené par Microsoft, la BBC et d’autres partenaires).
Pour Varun Parmar, directeur général d’Adobe GenStudio et Firefly for Enterprise, ces signatures numériques deviennent indispensables : « Dans un monde où chacun dispose d’outils capables de générer des deepfakes, il est essentiel d’avoir des preuves d’authenticité. »
Varun Parmar promet que ces badges apparaîtront dès l’an prochain sur de nombreuses plateformes, comme Google, LinkedIn ou TikTok
Les marques voudront distinguer leurs véritables publicités et leurs contenus des productions mensongères, pense-t-il. Des clients majeurs, comme Coca-Cola, prévoiraient déjà de les intégrer. « Si un contenu n’affiche pas ce badge d’authenticité, je devrai me demander s’il est réel ou non », explique-t-il.
Une IA « sûre pour le business »
« Adobe se concentre sur toute la chaîne du travail [créatif] »
Liz MillerAnalyste, Constellation Research
Malgré la multiplication des outils de création vidéo par IA, comme Sora (OpenAI) ou Midjourney, Adobe reste fidèle à sa stratégie : garantir la sécurité commerciale et légale de ses modèles d’IA, c’est-à-dire respecter le droit d’auteur et la possibilité, pour les marques, d’intégrer leurs propres garde-fous dans les workflows.
Cette approche susciterait la fidélité de nombreux créatifs, observe Liz Miller, analyste chez Constellation Research. « Adobe se concentre sur toute la chaîne du travail [créatif], pas sur ce qui sort du modèle (l’output). Pour Adobe, ce qui compte, c’est le résultat global (l’outcome) », explique-t-elle. « Beaucoup de fournisseurs confondent les deux. Tous les professionnels savent qu’il existe une ligne de démarcation très claire entre le moment où l’on joue avec une IA et celui où l’on se met réellement à vouloir travailler avec elle. Adobe permet de faire un peu des deux, mais il met vraiment l’accent sur le travail [et le passage possible en production]. »
Un partenariat renforcé avec Google
Adobe a également annoncé un nouvel accord avec Google. L’éditeur intégrera les modèles d’IA du groupe, comme Gemini, Veo et Imagen, dans Firefly, Photoshop, Express et Premiere.
Les clients Entreprise de Firefly Foundry auront en outre accès aux modèles de Vertex AI et pourront les personnaliser avec leurs propres données pour générer des contenus à grande échelle.
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