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Veeam 9 sauvegardera Linux ainsi que les baies d’EMC et HP

Attendue pour la fin de l’année, la prochaine version 9 de l’Availability Suite complètera les possibilités de restauration granulaire qui font la particularité de Veeam.

La neuvième version de la solution de sauvegarde de Veeam, l’Availability Suite, assure les finitions de la huitième. Au support existant des fonctions de snapshots des baies FAS de NetApp, elle ajoute celui des images créées par les baies VNX d’EMC et StoreOnce de HP. Dans la lignée du module Cloud Connect qui permettait aux utilisateurs de Veeam 8 d’enregistrer leurs sauvegardes dans un Cloud public, elle s’accompagne à présent d’un portail qui permet aux prestataires de facturer plus simplement ce service. Enfin, après le module gratuit qui servait déjà à rajouter la sauvegarde de postes physiques Windows à celle classique des machines virtuelles, voici un nouveau module gratuit qui, cette fois, sauvegarde en plus les serveurs Linux physiques. 

« La restauration de l’IT après sinistre va devenir une commodité des services de Cloud et des baies de stockage. Nous voulons incarner cette commodité pour tous les fabricants de stockage et tous les fournisseurs de service. Notre recette est donc de proposer le produit de sauvegarde-restauration le plus complet et le plus simple », lance Olivier Robinne, le vice-président de Veeam en charge de la région EMEA, lors du salon salon VeeamON qui se tenait à Las Vegas fin octobre.

La restauration étendue au contenu des machines Linux

En ce qui concerne l’aspect « complet », Veeam présente historiquement l’intérêt, par rapport à ses concurrents, de sauvegarder des machines par lot tout en permettant de ne restaurer que le fichier, l’exécutable ou la donnée qui a entretemps subi un incident. « Le problème des solutions concurrentes, c’est que si vous voulez restaurer quelque chose, il faut écraser tout l’existant avec la sauvegarde. Nous, nous pouvons prendre la sauvegarde d’un serveur Linux physique et le restaurer sous la forme d’une machine virtuelle dans un Cloud public, sous la forme d’un disque virtuel pour VMware ou encore juste sous la forme de fichiers de configurations pour un autre serveur », explique Luca Dell'Oca, en charge de la stratégie produit chez Veeam. 

En plus de restaurer les serveurs Linux avec une certaine granularité, la version 9 de Veeam Availability Suite s’accompagne de nouveaux pilotes Explorer qui peuvent aller jusqu’à restaurer une base Oracle en s’appuyant sur l’historique de ses transactions, une base SQL Server d’après ses tables, une base Exchange à partir de ce qui a été exporté, une base Active Directory à partir de la stratégie de groupe ou encore une base SharePoint à partir des collections de sites. « Les solutions de sauvegarde concurrentes s’apparentent à de la copie de fichiers. Si vous vous contentez de restaurer des fichiers, vous devrez passer du temps à tout re-paramétrer. Veeam Availability Suite 9 restaure la logique de ce qui a été sauvegardé, ce qui permet de dupliquer l’existant vers un autre contexte, par exemple pour migrer du physique vers du Cloud », insiste Luca Dell'Oca. En ce qui concerne les snapshots des baies de stockage de NetApp et désormais de HP et EMC, ce sont déjà des sauvegardes et leur prise en charge par Veeam ne sert qu’à restaurer leur contenu élément par élément.

Jusqu’à présent, Veeam savait sauvegarder l’ensemble des VMs d’un hyperviseur VMware ESX ou Microsoft Hyper-V, ainsi que les machines physiques sous Windows, et restaurer leurs contenus respectifs. En revanche, Veeam ne sait toujours pas gérer les machines virtuelles des hyperviseurs KVM ou Xen, ni les machines virtuelles allégées au format Docker. Il n’apporte non plus aucun bénéfice dans la restauration des environnements OpenStack (pour peu que ceux-ci reposent sur ESX ou Hyper-V). « Nous consultons deux fois par an nos clients pour connaître les fonctions qu’ils souhaiteraient que nous supportions. Et force est de reconnaître que, malgré tout le buz qui les entoure, Docker et OpenStack ne sont pour l’instant utilisés par quasiment personne. Nous nous y intéresserons quand ils représenteront une part significative du marché », balaie Luca Dell'Oca.

Se revendiquer la solution la plus simple 

Pour Olivier Robinne, la restauration avec un haut niveau de granularité n’est cependant qu’un détail technique reconnu par les informaticiens. « Ce qui nous permet de séduire les DSI, en revanche, c’est que nous restons la solution la plus simple à mettre en œuvre », avance-t-il. 

Thomas Lietchi, le PDG de l’hébergeur suisse Mount10, va dans le même sens : « en ce moment, nous avons tous les mois cinq nouveaux intégrateurs qui nous demandent d’assurer la sauvegarde en Cloud de leurs clients professionnels avec Veeam. Manifestement, les entreprises choisissent cette solution parce qu’elle est suffisamment simple pour leur permettre de faire croître leur business sans entrave technique. Avec Veeam, il n’y a plus à se demander ce qu’on doit sauvegarder avec quelles règles. On sauvegarde tout », témoigne-t-il. Mais selon lui, ce calcul marche aussi pour les prestataires. « Pour les intégrateurs, Cloud Connect, tout comme la gestion des snapshots des baies de stockage, permet d’intégrer les sauvegardes au reste de l’administration du SI. Ils n’ont pas de ressources en plus à dépenser. Et pour nous, l’arrivée du portail de gestion devrait nous permettre d’économiser 10% de notre temps-homme, jusqu’ici perdu dans des tâches administratives », se félicite-t-il. Et d’ajouter que Mountain10 propose d’héberger des sauvegardes réalisées avec d’autres outils, mais celles effectuées avec Veeam représenteraient aujourd’hui la grande majorité. 

Disponible à la fin de l’année

La version 9 de Veeam Availability Suite est prévue pour la fin de l’année et devrait s’accompagner d’une augmentation de 5 à 14% du prix habituel des licences de l’Availability Suite (prix calculé selon le nombre de processeurs utilisés pour la sauvegarde et non à la quantité sauvegardée). 

Encore en version bêta, le module de sauvegarde des serveurs Linux supporte toutes les distributions de type Debian et Red Hat. Rien n’indique qu’il sera fourni avec des outils plus adaptés à Ubuntu, CentOS et Suse lors de sa sortie définitive, début 2016. 

Veeam n’étant pas une société cotée en bourse, on ne peut se fier qu’aux chiffres que son PDG, Ratmir Tamishev, veut bien donner à la presse : « avec des revenus en progression de 17% par rapport à 2014, nous visons un chiffre d’affaires de 500 millions de dollars pour 2015 et espérons atteindre le milliard de dollars de CA en 2018 », affirme-t-il.

 Selon les tendances exprimées par le dernier « Magic Quadrant » de Gartner, les leaders de la sauvegarde sont actuellement EMC, IBM, Commvault et Veritas (qui n’appartient plus à Symantec depuis cet été). Veeam est quant à lui le fournisseur qui a le plus de chance de rejoindre ce peloton de tête, loin devant les historiques Arcserve, Acronis et autres FalconStor.

 

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