CA veut rendre la transformation numérique plus agile

Se développant sur le créneau de la transformation numérique des grandes entreprises, CA Technologies lance une série d’outils pour que les DevOps soient plus rapides, les méthodes agiles plus gouvernables et les API plus monétisables.

Dans la mouvance actuelle dite de DevOps, CA technologies propose désormais une boîte à outils qui comprend des leurres pour tester les applications, des modules de méthode agile et un environnement pour administrer des API. « Selon une étude récente menée par Capgemini et LSA, 48% des entreprises considèrent que le principal frein à leur transformation numérique est le manque d’agilité de leur SI. Il y a des points de contention dans le datacenter et nous proposons de les résoudre de manière industrielle », a ainsi déclaré Denis Herriau, directeur des ventes chez CA, dans le contexte du salon CA World 2015 qui vient de se tenir à Las Vegas. Les nouveaux logiciels de CA sont réunis sous l’appellation Agile Central.

Rappelons que la stratégie de DevOps consiste à laisser un développeur mettre lui-même ses applications en production pour rendre l’entreprise qui l’emploie plus réactive. « En France, nos clients sont des acteurs historiques de l’e-commerce, des Fnac ou des AccorHotels qui doivent sans cesse aligner l’expérience utilisateurs de leurs apps mobiles ou de leurs sites web sur celles de nouveaux entrants très dynamiques, tout en administrant un historique de données et d’applications que des Amazon et autres AirBnB n’ont pas à gérer », ajoute Eric Gallas, le DG de la filiale française de CA technologies.

Point d’orgue de la nouvelle offre, les outils de supervision, de gestion de portefeuille,  de cycle de vie des projets et de supervision de méthodologie issus du rachat de Rally en mai dernier. Ils sont censés faire travailler les métiers en mode agile. « Les méthodes pour gouverner les projets d’une transformation numérique commencent à s’industrialiser, mais peu d’entreprises savent déjà les appliquer. Nous voulons leur offrir ici une solution clés en main », lance Denis Herriau.

Il faut toutefois noter que l’activité de Rally ne comprenait pas que la vente de logiciels ; elle reposait aussi pour beaucoup sur un service d’accompagnement avec des coaches mandatés chez les clients pour les former. « CA est un éditeur de logiciels, nous n’avons absolument pas l’intention de devenir une société de services. Les coaches de Rally, qui sont présents en France, sont juste une exception dans notre activité », élude Eric Gallas. 

Peupler le SI avec des leurres pour tester plus vite

Une fois les pratiques de la méthode agile diffusées parmi les métiers et les développeurs, reste à les appliquer au SI. Or, c’est justement là que la bât blesse : selon CA, une DSI met en moyenne deux mois à fournir un environnement de test correctement adapté à des applications qui, elles, changent toutes les semaines. « Songez que la Fnac publie 10 mises à jour par jour. Pour une DSI classique, c’est intenable », s’exclame Denis Herriau.

Pour résoudre le problème, CA fournissait depuis quatre ans le logiciel Service Virtualization, qui simule l’infrastructure nécessaire à l’exécution d’une application en enregistrant une première fois les interactions sur le réseau et en les rejouant ensuite (« virtualisation » n’a rien à voir avec les VM habituelles, il signifie ici « leurre », ndr). Mais la solution n’était pas complète.

C’est désormais chose faite avec les logiciels Test Data Management et Continuous Delivery Director. Le premier, tout juste racheté à GridTools, produit des données valides pour alimenter le fonctionnement des applications en test. « Jusqu’à présent, les entreprises piochaient dans les données de production pour faire des tests, ce qui est non seulement long et dangereux, mais aussi parfaitement inefficace. En effet, lorsque vous souhaitez lancer un nouveau service, il n’existe pas encore de données représentatives », dit Denis Herriau.

Pour sa part, Continuous Delivery Director automatise la mise en production de l’application, en acheminant exécutables et données, et en s’assurant que telle version de l’application est déployée avec telles versions de ses ressources. « La bonne pratique consistant à découper une application en modules développés indépendamment pour plus de réactivité, il arrive en effet fréquemment que les mises à jour et les retours en arrière produisent des déploiements qui ne sont plus cohérents ; ce qui entraîne des pertes de temps pour résoudre les problèmes », explique Denis Herriau.

A noter que CA a profité de son CA World 2015 pour faire évoluer sa solution APM (logiciel destiné à mesurer la performance des applications) avec une version pour mainframes z et un module qui produit des rapports sur l’utilisation des applications mobiles.

Selon Gartner, CA Service Virtualisation domine le marché des tests de logiciels par usage de leurres avec 54% de parts de marché, loin devant son challenger HP Service Virtualization (15%). Existent également IBM Rational Tests Virtualization Server, Parasoft Virtualize et, depuis l’année dernière, Tricentis Tosca Virtualize.

Donner les moyens de monétiser ses API

Vient enfin la nouvelle solution Live API Creator qui permet au développeur d’ajouter simplement à ses applications des interfaces de connexion vers des services extérieurs. Pour CA, cet outil dépasse largement la catégorie de l’accessoire : « les API deviennent un pilier de la transformation numérique. Il ne s’agit plus seulement d’intégrer dans une application une carte Google Earth. Les entreprises veulent désormais créer des services qu’elles peuvent par la suite monétiser auprès d’autres éditeurs », indique Eric Gallas. Live API Creator, outre le fait de proposer au développeur une représentation visuelle des fonctions, se charge également de les alimenter avec des requêtes factices lors des tests et d’assurer la qualité de service voulue en production. « C’est ce dispositif d’API qui permet aujourd’hui à l’application mobile d’AccorHotels, par exemple, de se connecter aux applications de ses partenaires pour fournir, avec le minimum d’efforts, une expérience utilisateur aussi riche et fonctionnelle que celle d’AirBnB », conclut Denis Herriau. 

Historiquement, les ventes de logiciels d’administration pour mainframes constituaient 80% du chiffre d’affaires de CA Technologies. Selon Eric Gallas, elles ne représenteraient plus aujourd’hui que 50% de son activité. L’édition d’outils permettant aux entreprises du CAC40 d’amorcer leur transformation numérique serait le nouveau fer de lance, au moins pour la filiale française.

 

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