Cegid : le nouveau module Shopping en test grandeur nature sur EquipMag

Cegid va profiter de la prochaine édition du salon EquipMag, non pas pour dévoiler un nouveau produit destiné à la distribution, mais pour expérimenter - sur les professionnels - l’UI de sa nouvelle application PoS.

Alors que Cegid est sous le coup d’une OPA amicale de la part du fonds d’investissement américain Silver Lake Partners et du britannique AltaOne, Cegid a choisi de communiquer sur l’innovation lors du prochain salon Equip Mag, dédié à l’équipement et aux technologies des points de vente.

L’éditeur lyonnais fera notamment stand commun avec l’un de ses nouveaux clients dans le domaine du commerce, la marque de sport Salomon. Celle-ci a en récemment déployé YourCegid Retail en complément de son ERP Cegid ORLI. Les modules Procurement et Production Planning du progiciel vont permettre à l’industriel de piloter la production de ses usines en Hongrie et en Tunisie, et de gérer les achats de matières premiers pour ses sous-traitants. L’objectif est de mieux piloter les délais de fabrication et de répondre au mieux aux demandes des détaillants multimarques.

L’industriel, client de longue date de l’éditeur pourra ainsi expliquer son choix de solution, les atouts et les faiblesses de l’offre multicanal proposée par Cegid.

De nouvelles fonctionnalités pour les appareils mobiles

Néanmoins, une partie du stand de l’éditeur sur EquipMag va être consacrée à la nouvelle application mobile Shopping qui sera officiellement lancée début 2017.

Il n’est pas si fréquent qu’un éditeur dévoile un projet encore en R&D aussi précocement.

L’objectif pour l'équipe projet est d’observer la réaction des gérants de boutique, des responsables commerciaux et des professionnels du secteur face à cette application qui préfigure non seulement le PoS (terminal point de vente, pour « Point of Sale ») du futur, mais aussi l’application que tout vendeur se devra d’avoir sur sa tablette ou son smartphone dans les années à venir.

« Cette nouvelle offre Shopping n’est pas encore sur le marché » prévient Olivier Chiono, directeur offre Retail de Cegid. « Nous avons lancé notre application de Mobile Clienteling voici deux ans. Cette application permet aux vendeurs d’interagir avec leurs clients avec des outils connectés. Nous poursuivons dans cette voie avec deux nouvelles briques fonctionnelles. La première est une brique de "cataloging", un catalogue électronique qui permet au vendeur non seulement d’avoir les informations liées au produit pour avoir au moins le même niveau d’information que le client qui a consulté le Web avant de se rendre dans le point de vente, mais avec quelques informations supplémentaires comme la disponibilité de l’article dans l’ensemble des points de vente. » L’application permet aussi au vendeur de présenter sur sa tablette des produits qui ne sont pas physiquement présents en rayon.

La deuxième brique mobile en cours de développement porte sur la transaction elle-même. « La brique Shopping porte sur la vente mais dans un contexte complètement omnicanal, conçue pour être utilisée en magasin. »

Une application universelle pour Windows 10, une autre pour iPad

Les équipes de Cegid ont fait le choix de développer cette application pour Windows 10, exploitant la capacité de faire fonctionner le même code sur n’importe quel apareil. « Actuellement, le distributeur doit déployer une solution A sur ses caisses fixes et une application B sur ses mobiles en point de vente. Il est contraignant pour lui d’avoir à choisir, puis de gérer deux applications différentes. Windows 10 a apporté UWP (Universal Windows Platform) qui permet de développer une application unique puis la rendre disponible sur les différents formats fixes et mobiles, que ce soit le PoS classique, une tablette ou un smartphone. Nous avons investi sur cette technologie UWP afin de donner le choix au retailer des devices qu’il va déployer en magasin. »

Ce choix de Windows 10 peut surprendre… alors que de nombreux clients de Cedig (à commencer par L’Occitane, ou Victoria Beckham à Londres) choisissent de déployer des iPad ou iPad Mini en lieu et place des TPV.

En outre Microsoft perd pieds sur le marché des smartphones, ce qui restreint de facto le choix des terminaux mobiles pour l'enseigne.

« Nous avons fait le choix de ne pas développer d'application multi-OS car avec une interface utilisateur très généraliste, on perd en productivité » répond Nathalie Echinard, directeur branche Retail. Qui ajoute : « nous avons privilégié deux systèmes d’exploitation et les deux applications vont vivre ! »

L’éditeur assure que si les nouveautés seront présentées sur tablette Windows 10 lors d'EquipMag, l'application iPad Cegid bénéficiera à terme des évolutions introduites par cette nouvelle application.

Olivier Chiono précise : « Les deux applications s’appuient sur la même couche de Web Services - toute l’intelligence métier est à ce niveau - et tout est appelé en temps réel par les applications mobiles. Notre client pourra choisir ses appareils, choisir le type d’applications qu’il voudra, et même développer sa propre application à partir de nos Web Services. »

Une première application développée en Lean UX

Pour développer cette application, Cegid a choisi d’adopter Lean UX, une méthodologie pour le développement d’applications centrées utilisateur qui se base sur une approche itérative. « Nous avons développé un premier prototype à partir des fonctionnalités métier que nous souhaitions offrir » retrace Olivier Chiono. « Ce prototype a été expérimenté sur le terrain et, en fonction des retours des premiers utilisateurs, nous modifions l’application dans un processus itératif centré sur les usages utilisateur. »

Ce développement itératif a été initié voici six mois avec une équipe pluridisciplinaire constituée de 25 personnes plus quelques contributeurs externes. L’éditeur a souhaité mener ce projet à un niveau international et cette équipe projet était répartie sur six pays, avec des tests menés dans un centre commercial à Dubaï, à San Diego, en Italie, en Chine et bien évidemment en France.

Olivier Chiono précise que 50 tests ont été menés en magasin. « Nous nous sommes présentés dans les points de vente comme une startup en création visant à révolutionner le retail... Nous avons dévoilé l’application aux vendeurs et obtenu ainsi énormément de retours, y compris dans des enseignes qui ne sont pas clientes Cegid »

Toutes les remarques de ces premiers utilisateurs test ont été intégrées au long du cycle de développement et ont peu à peu modelé l'application telle qu'elle sera présentée sur EquipMag.

Autre originalité de la démarche, l'éditeur a voulu intégrer le salon EquipMag dans son processus itératif. « Nous allons présenter le prototype dans son état de développement actuel et recueillir les avis de toutes les personnes, qu’ils soient clients, prospects, professionnels du retail et partenaires qui viendront sur notre stand. »

Les prises en main de l’application lors du salon seront filmées à des fins d’analyse et améliorer son interface utilisateur avant son lancement officiel, prévu pour 2017.

Une mine d’or sur les produits et les clients pour le vendeur

Dans son état actuel, encore inachevé donc, l’application offre une interface utilisateur extrêmement aboutie. Celle-ci s’appuie fortement sur l’interface Modern (ex-Metro) de Windows 10, ce qui tranche avec nombre d’applications PoS classiques.

L’application affiche les étapes de la transaction en haut d’écran. Elle permet d’accéder au catalogue produit avec toutes les informations et options de tailles et de couleurs de chaque référence. L’application affiche également les disponibilités, les avis consommateurs, les feedbacks éventuellement rédigés par les vendeurs à propos du produit.

Un vendeur peut naviguer sur ce catalogue en compagnie de son client et constituer une « wish list » qui peut être envoyée au client par mail. L’objectif numéro 1 est ici de sauver une vente compromise si l’article n’est pas en stock ou si le client ne parvient pas à se décider.

Mais c’est certainement la fiche client qui est le volet le plus impressionnant de cette application mobile. Un scan sur la carte fidélité du dit client - ou simplement la saisie des premiers chiffres de son numéro de téléphone - fait apparaitre toutes les informations disponibles sur celui-ci. Outre son état civil, ses points fidélité, ses coupons, on trouve tout son historique d’achat dans les boutiques de l’enseigne, sur le site Web de la marque.

Dans le cas du retrait en magasin d'une commande Internet, le vendeur peut consulter le panier d’achat initié par son client sur le site Web avec les arrhes déjà versées. Mieux, le vendeur peut consulter l’ensemble des « Like » et des avis rédigé par le client sur les réseaux sociaux. Sur l’écran s’affiche un véritable tableau de bord décisionnel généré à partir de l’ensemble des données disponibles sur le client dans le CRM.

Le secteur de la distribution spécialisée a mis le cap sur le PoS mobile

Pour Nathalie Echinard, la montée en puissance de la tablette numérique dans les points de vente est désormais une réalité. « Tous nos clients dans le secteur des cosmétiques déploient aujourd’hui des tablettes en point de vente. Sephora, Clarens et aujourd‘hui L’Oréal déploient le mobile de façon massive. Plus en retrait, le luxe a commencé par le « cataloging » pur et simple, mais ils commencent à les déployer à leur tour. L’Asie et les Etats-Unis sont en avance et là-bas plus un seul cahier des charges n'a pas un volet mobilité. »

Dernier projet en date mené avec Cedig, le stade des Sea Hawks, l’équipe de football américain de Seattle, a déployé 50 TPV… mais a doublé ce nombre avec autant de PoS mobiles. Le mobile répondrait en effet particulièrement bien à la problématique des pics d’activité.

Pour Olivier Chiono, outre la nécessaire réorganisation des points de vente et la réflexion à porter sur l’expérience client, l’un des freins à l’essor du mobile dans les points de vente reste le volet paiement. « Beaucoup d’acteurs du marché de la monétique ne sont pas prêts. Nous avons noué un partenariat avec AVEM mais il faut parfois garder un tiroir caisse dans le point de vente pour les clients qui souhaitent payer en liquide, par exemple. »

Le PoS ne va donc pas disparaitre totalement des points de vente, en revanche c'est bien sur l'intégration entre les différents terminaux de vente que Cegid espère faire la différence. Nathalie Echinard conclut : « C’est la raison pour laquelle nous misons sur une application responsive, qui adapte son interface à l’écran et qui permette aussi de passer d’un mode à un autre très facilement, et par exemple finaliser sur le PoS une transaction initiée sur une tablette. »

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