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Adobe tutoie la barre des 20 milliards de dollars

En croissance, Adobe a surfé en 2023 sur les vagues de l’IA générative et de l’ultra-personnalisation des contenus marketing. En 2024, il devrait dépasser les 20 mds $ de revenus. En France, Adobe ciblera particulièrement le SBF 120 et poussera sa nouvelle offre « Gen Studio ».

Adobe ne connaît pas la crise. Déjà en croissance grâce à sa diversification (vers le CX puis vers le collaboratif entre métiers créatifs et marketing), l’éditeur de Photoshop et de Marketo semble également tirer des bénéfices concrets de la vague de l’Intelligence artificielle générative.

En 2023, Adobe a réalisé un chiffre d’affaires de 19,4 milliards $, en croissance de 13 %, pour un bénéfice net de 7,4 milliards (contre 6,4 milliards en 2022 et 6 milliards en 2021).

Cette année encore, Creative Cloud (InDesign, Stock, Premiere, etc.) reste la plus grosse activité, avec 11,5 milliards $ (soit 60 % des revenus). Mais la partie Experience Cloud (automatisation et personnalisation du marketing) pèse désormais presque 5 milliards (soit un quart des revenus). Quant à Document Cloud (Acrobat Reader, signature électronique, etc.), il rapporte désormais 2,7 milliards à Adobe et suit la même tendance positive.

En distribution géographique, la zone Europe reste relativement stable, avec 25 % de l’activité d’Adobe.

« On ne nous attend plus uniquement sur les données [pour personnaliser les campagnes marketing], on nous demande aussi d’ultra-personnaliser les contenus. »
Sophie YannicopoulosManaging Director France Adobe

En France, l’éditeur cible particulièrement le SBF 120, confie Sophie Yannicopoulos, la directrice de la filiale locale. La moitié de ces sociétés d’ailleurs sont déjà clientes – comme Accor, Stellantis ou LVMH. L’ambition de la dirigeante sera donc double en 2024.

La première sera de mettre un pied dans l’autre moitié du SBF 120. La seconde sera de développer son « empreinte » chez ses clients existants, notamment en poussant « Gen Studio », l’offre de « content supply chain » de bout en bout d’Adobe qui s’appuie sur le fruit du rachat de Workfront.

L’IA générative devrait aider Adobe à atteindre ce double objectif. « On ne nous attend plus uniquement sur les données [pour personnaliser les campagnes marketing], on nous demande aussi beaucoup de personnaliser les contenus, voire de les ultra-personnaliser », explique Sophie Yannicopoulos. Or cette personnalisation des contenus implique de les multiplier, ce qui rend d’autant plus attirante l’utilisation de cette nouvelle forme d’IA.

Chez Adobe, la GenAI maison se nome Firefly. « En 2023, plus de 3,5 milliards d’images ont été générées avec Firefly », chiffre la responsable pour illustrer cet attrait.

Elle ajoute immédiatement que ces créations sont utilisables commercialement, Adobe ayant mis des garde-fous légaux et technologiques sur les données d’entraînement et sur les conditions d’utilisation. « Nous avons abordé l’IA avec transparence et responsabilité », assure Sophie Yannicopoulos, « si vous demandez “fais-moi un sac Louis Vitton”, Firefly ne vous le fera pas ! ».

Une IA qui dessine
Une IA qui dessine... dessinée par une IA (autoportrait de Firefly)

Avec l’avantage d’avoir une trésorerie pléthorique de plus de 7 milliards $ (contre un peu plus de 4 milliards en 2023), l’ambition mondiale d’Adobe restera forte en 2024 avec un CA prévisionnel de plus de 21 milliards $ (sous une progression semblable à celle de 2023, +11 %).

Véritable luxe dans un contexte où les géants de l’IT ont multiplié les licenciements, Adobe tutoie par ailleurs une autre barre symbolique dans les RH. L’éditeur augmente régulièrement son nombre d’employés, passant de 22 500 collaborateurs en 2020 à presque 30 000 cette année (29 945 très exactement).

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