King of Hearts/Wikimedia Commons

Oracle DB : conseils pour passer sereinement à un support tiers

Les avantages d’un support tiers sont nombreux, surtout pour les versions anciennes (jusqu’à la 8i). À condition de mener correctement le transfert du support. Le spécialiste Rimini Street donne quelques pistes.

Le monde des bases de données a beaucoup changé depuis quelques années. Oracle Database demeure le leader du marché en termes de chiffre d’affaires, mais sa popularité s’érode. Les entreprises cherchent par différents moyens à optimiser leurs coûts, accroître la flexibilité et éviter les problèmes de conformité.

Une des pistes explorées est l’open source (les systèmes de gestion de bases de données open source ou OSDBMS). Selon le cabinet Gartner, « d’ici 2022, plus de 70 % des nouvelles applications utilisées en interne seront développées sur un OSDBMS ou une plateforme de base de données en tant que service DBaaS basée sur un OSDBMS. » [1]

Une autre piste concerne les entreprises qui se demandent s’il est possible de pérenniser leurs existants sur d’anciennes bases Oracle. Et s’il est possible au passage de maximiser leur retour sur investissement.

Alors : est-ce possible ? La réponse courte est : oui, absolument.

Un support pas si étendu que cela

Oui, il est possible d’utiliser une ancienne version d’Oracle Database qui donne encore toute satisfaction. Ces bases sont aussi solides que le roc. En outre, des entreprises comptent plusieurs centaines, voire plusieurs milliers d’instances de ces bases Oracle.

Lors d’une récente enquête que nous avons menée, 68 % des entreprises ont déclaré ne pas se tenir au courant des sorties de versions. Et près des trois quarts (73 %) des personnes déclarent disposer d’instances de bases de données anciennes qui ne sont plus supportées par Oracle, ou qui ne le seront plus à compter de décembre 2020 (ou qui ne savent pas vraiment) [2].

Mais se pose alors un problème. Alors même qu’elles continuent à payer chaque année un prix élevé pour bénéficier du programme d’Oracle (Support de Soutien), la majorité des entreprises interrogées sont potentiellement exposées à des risques élevés opérationnels et de sécurité.

Car, conformément au programme Lifetime Support d’Oracle, les bases de données couvertes par un contrat d’assistance Sustaining Support ne bénéficieront plus des :

  • mises à jour, correctifs, alertes de sécurité, correctifs de données et mises à jour correctives critiques ;
  • nouveaux scripts de mise à jour ;
  • la certification avec les nouveaux produits/versions Oracle ou tiers [3] ;

C’est un choix qu’a fait Oracle d’arrêter tout nouveau développement sur ces bases (le calendrier est disponible dans ce document)

Le programme Sustaining Support d’Oracle représente de manière générale 22 % des frais de licence pour les anciens correctifs, fichiers et patches. Il n’est donc pas surprenant que 97 % des personnes interrogées critiquent le coût élevé d’Oracle Database – tout comme elles critiquent le fait qu’il faille subir des audits de conformité réguliers et de faire des montées de versions pour suivre la feuille de route imposée par l’éditeur [4] (seul moyen pour continuer à bénéficier d’un support complet de sa part).

Les avantages d’un support tiers

De plus en plus d’entreprises se rendent cependant compte qu’il existe une alternative : le support tiers.

En adoptant un service de support tiers pour Oracle Database, ces entreprises peuvent économiser 50 % sur leurs dépenses de support annuelles et jusqu’à 90 % sur les dépenses totales de maintenance et de support. Le tout en exploitant au mieux les investissements logiciels existants.

Un service tiers peut prendre en charge toutes les versions d’Oracle Database jusqu’aux plus anciennes, sans qu’il soit obligatoire d’effectuer une mise à niveau ou de migrer vers la version la plus récente pour bénéficier d’un support complet. Il est donc aussi un moyen pour les entreprises de migrer à leur propre rythme vers la base de données de leur choix.

Il est également possible de réduire le coût et d’améliorer le service d’un ERP comme SAP, Oracle EBS, JD Edwards ou PeopleSoft qui fonctionne sur Oracle Database avec un support tiers.

Au final, les économies faites sur le support peuvent être réallouées à des projets plus stratégiques et créateurs de valeur comme le montrent plusieurs exemples.

Les exemples de Huyndai et de Bodet

Hyundai Motor Group, l’un des cinq premiers constructeurs automobiles au monde, est un bon exemple de cette approche. Le groupe possède avec environ 9 000 instances Oracle Database qui vont de la 12 c à la 9i (la disponibilité générale de la version 9i remontant à 2002).

« Optimiser le budget est une priorité pour toutes les entreprises. Or, le coût de maintenance d’Oracle Database représente plus de 20 % du coût d’achat et il augmente chaque année » , estime Heegon Kim, chef du département Cloud Technology de Hyundai. « C’est pourquoi l’optimisation du budget est devenue une préoccupation. Cependant, la priorité a toujours été de maximiser la disponibilité opérationnelle de notre environnement Oracle. »

En France, Bodet S.A. (leader reconnu depuis 150 ans sur le marché des solutions de mesure et de gestion du temps dont le siège social est situé à Cholet), exploite lui aussi une ancienne version d’Oracle Database (11 g), ainsi qu’Oracle E-Business Suite (11.5.10).

Son DSI, Jérôme Gauvrit justifie lui aussi le choix (sans prise de risque) d’un prestataire de services de support tiers sur le plan budgétaire. « Avec les économies réalisées, nous avons investi dans des technologies et donné un coup d’accélérateur à des projets que nous n’aurions pas été en mesure d’entreprendre dans d’autres circonstances. ». Bodet a pu allouer des ressources à des initiatives de cybersécurité comme le déploiement de méthodes avancées de protection des données personnelles et propriétaires.

Si l’on résume, les avantages du support logiciels sont :

  • des économies immédiates sur les dépenses annuelles de support ;
  • fin de l’obligation de monter de version pour bénéficier d’un support complet. Les migrations se font quand elles sont intéressantes pour l’entreprise ;
  • certains fournisseurs de support logiciel tiers (comme Rimini Street) affectent à chaque client un ingénieur support principal (PSE) qui possède une expérience de plusieurs années, ce qui évite les help desk qui ressemblent à des labyrinthes ;
  • une assistance réactive avec une réponse aux problèmes critiques en quelques minutes ;
  • une assistance complète avec, par exemple, un support des performances sans frais supplémentaires.

Quelques considérations pour passer sereinement au support tiers

Mises à niveau : Plus de 150 entreprises ayant opté pour le support de logiciels tiers ont procédé à une mise à niveau en s’appuyant sur une archive créée avant de quitter le support Oracle. De manière générale, les mises à niveau ne sont pas nécessaires, car la base de données fonctionne bien et aucune nouvelle fonctionnalité n’est requise ou disponible.

Plus d’un quart (26 %) des titulaires d’une licence Oracle Database ont déclaré ne pas bénéficier d’améliorations intéressantes et 47 % auraient souhaité recevoir davantage d’améliorations lors de la mise à jour de leur produit Oracle [5]. Toutefois, s’ils ont besoin de la dernière version essentielle qui ne figure pas dans l’archive, les clients peuvent revenir chez Oracle pour effectuer une mise à jour, et certains le font.

Les analystes et les experts indiquent qu’aucune pénalité n’est appliquée (même si Oracle en a initialement brandi la menace). Vous êtes accueilli à bras ouverts. Gartner a même déclaré que « environ trois quarts des grands comptes qui abandonnent le support tiers finissent par racheter leurs licences (en négociant des remises substantielles et des frais de maintenance annuels inférieurs à ce qu’elles payaient au prestataire de services tiers) » [6].

Un état d’esprit différent : certains administrateurs de bases de données (DBA) craignent que le support des logiciels tiers mette leur emploi en péril. En fait, le support des logiciels tiers peut accroître la valeur des DBA, dans la mesure où ils peuvent être affectés à des projets plus stratégiques et acquérir de nouvelles compétences.

Les administrateurs de bases de données sont également habitués à résoudre leurs problèmes eux-mêmes, dans la mesure où le support Oracle est souvent loin d’être parfait. Il peut donc s’avérer compliqué de changer des habitudes et d’amener un DBA à collaborer avec le nouveau prestataire de support logiciels tiers. Pourtant, le jeu en vaut la chandelle.

Sécurité : avec le support tiers, par définition, vous ne recevrez plus de correctifs de sécurité de la part d’Oracle. Cependant, les modèles de correctifs traditionnellement fournis par les éditeurs sont considérés par beaucoup comme obsolètes et inefficaces parce qu’ils peuvent être incomplets, publiés tardivement et appliqués lentement, ce qui rend le système vulnérable pendant plusieurs mois, voire plusieurs années.

Que vous optiez ou non pour le support de logiciels tiers, l’approche de nouvelle génération consiste à déployer une solution de sécurité spécifique à votre base de données – solution qui incorpore une technologie de correctifs virtuels pour assurer une sécurité « Zero Day ».

Les correctifs virtuels sont souvent plus complets, plus efficaces, plus rapides, plus sûrs et plus faciles à appliquer que les solutions traditionnelles. Ils permettent en outre aux entreprises de se protéger plus rapidement contre les vulnérabilités avec une solution moins onéreuse et sans impact sur les systèmes de production.

Conclusion

Dans un premier temps, vérifiez si certaines de vos instances Oracle ne risquent pas d’être « oubliées » par le support. Faites un inventaire de vos versions d’Oracle Database, et vous saurez lesquelles ne seront plus supportées par Oracle au cours des prochains mois. N’oubliez pas que l’utilisation de versions non prises en charge peut engendrer des risques opérationnels et de sécurité.

Ensuite, envisagez de faire appel à un prestataire de services de support tiers. Il peut améliorer vos coûts et votre flexibilité tout en reprenant le contrôle de la situation, sans abandonner votre bon vieil environnement Oracle Database.

Un service logiciels tiers gérera le support des versions de votre environnement Oracle Database sans mises à jour obligatoires, tout en vous aidant à améliorer les performances d’ERP tels que SAP, EBS, JD Edwards et PeopleSoft, qui fonctionnent avec une base de données Oracle Database avec support tiers. À condition de bien mener son projet.

[1] Gartner : State of the Open-Source DBMS Market, 2019, 17 October 2019.
[2] Survey Report : Licensees’ Insights into the Value of Oracle Database and Support, Rimini Street, Oct, 2020.
[3] Lifetime Support Policy, Coverage for Oracle Technology Products, Sep, 2020.
[4] Survey Report : Licensees’ Insights into the Value of Oracle Database and Support, Rimini Street, Oct, 2020.
[5] Survey Report : Licensees’ Insights into the Value of Oracle Database and Support, Rimini Street, Oct, 2020.
[6] Gartner, « What to Consider Before Cancelling Your ERP Vendor’s Maintenance Agreement and Switching to Third-Party Support“, July, 2015

Pour approfondir sur Base de données

Close