ERP : Rimini Street veut diviser par deux les coûts de support de SAP et d’Oracle

Alors qu’Oracle et SAP ont annoncé des augmentations du coût de maintenance de leurs ERP à leurs clients, Rimini Street leur promet qu’il peut faire baisser le nombre en bas de la facture de moitié.

Lors de l’IT Symposium 2022 de Gartner, Rimini Street persiste et signe : les entreprises ne sont pas obligées d’abandonner leurs ERP hautement personnalisés pour migrer vers les nouvelles solutions cloud, fortement poussées par les éditeurs, en premier lieu SAP et Oracle.

Rimini Street promet en effet qu’il peut fournir le support des ERP traditionnels « au minimum pendant 15 ans » et, sur cette même période, gérer la sécurité de ce legacy.

Pour le spécialiste du support tiers, une échéance clé pourrait être une belle opportunité : la fin du support officiel de SAP ECC en 2027 (2030 pour le support étendu proposé par l’éditeur allemand).

« Est-ce la priorité [pour nos clients] de migrer d’un ERP à un autre ? Non ! »
Emmanuelle HoseGVP & Regional General Manager EMEA, Rimini Street

« En 2027, SAP dit qu’ECC sera mort, que vous devrez migrer vers S/4HANA. Mais pourquoi ? Est-ce un projet qui était sur votre feuille de route ? Est-ce la priorité [pour nos clients] de migrer d’un ERP à un autre ? Non ! », s’exclame Emmanuelle Hose, Regional General Manager EMEA de Rimini Street, lors d’une session annexe de l’IT Symposium.

Cet argument n’est pas une première pour Rimini Street. À la fin du mois d’août, la société partageait déjà l’analyse de Valoir Research.

« Valoir Research estime que l’effort de migration, au-delà de l’interruption de l’activité, coûterait de 15 à 30 millions de dollars, pour migrer vers et exploiter S/4HANA, aux clients qui paient actuellement 1 million de dollars par an en support et maintenance à SAP ».

Ce prix élevé serait donc une bonne raison de ne pas se précipiter sur l’offre Rise With SAP, selon le fournisseur de support tiers.

Autre argument choc martelé par Rimini Street, son offre de support et de maintenance coûterait en moyenne 50 % moins cher que les options proposées par SAP et Oracle. Ses services seraient les mêmes, voire meilleurs, avance Emmanuelle Hose.

Depuis sa création en 2005, Rimini Street estime avoir fait économiser plus de 5 milliards de dollars à ses clients.

« SAP et Oracle font environ 94 % de marge nette sur la maintenance ».
Emmanuel HoseRegional General Manager EMEA, Rimini Street

Le rabais ne serait pas un sacrifice pour Rimini Street ni du « low cost » vus les prix pratiqués par les éditeurs officiels. « SAP et Oracle font environ 94 % de marge nette sur la maintenance », assène Emmanuelle Hose. Questionnée sur l’origine de ce chiffre par le MagIT, la directrice générale justifie : « c’est facile à calculer, il suffit d’aller observer leurs résultats ».

Il s’agit d’une estimation effectuée l’année dernière par Seth Ravin, le PDG de Rimini Street et un ancien Vice-président chez SAP.

Cette donnée n’est cependant pas directement communiquée dans le bilan annuel 2021 de SAP ni dans le bilan fiscal 2022 d’Oracle. SAP a restructuré sa manière d’afficher ses résultats en 2021.

En tout cas, le support et la maintenance sont bien des sources importantes de revenus pour les deux fournisseurs. Sur les 27,84 milliards d’euros de chiffre d’affaires réalisé par SAP en 2021, 11,41 milliards proviennent du support logiciel, soit environ 40 % du CA.

Dans son bilan de l’exercice financier 2022, Oracle joint les revenus du support des licences et des services cloud sur la même ligne comptable. Celle-ci représente 71 % de son chiffre d’affaires annuel : 30,17 milliards sur 42,44 milliards de dollars.

Au troisième trimestre fiscal 2022, SAP précise dans son rapport financier qu’il a réalisé 3,016 milliards d’euros de chiffre d’affaires dans le support de licences logicielles et 406 millions dans le support logiciel. Le cumul de ces deux activités lui aurait coûté 418 millions, quand le cloud lui a fait gagner 3,288 milliards d’euros et lui en aurait coûté 994 millions sur la période. Avant le passage de l’IRFS, sur cette période, la marge brute de l’activité support licences et logiciels a atteint 88,5 %, quand celle du cloud dépasse 70 % (71,7 %).

Un positionnement qui agace (fortement) les deux éditeurs

Évidemment, une telle prise de position de la part de Rimini Street n’est pas pour plaire aux éditeurs concernés.

Le 12 janvier, Oracle annonçait que « le tribunal du district du Nevada a condamné Rimini pour outrage au tribunal, pour avoir violé de manière délibérée et répétée l’injonction permanente de 2018 du tribunal de cesser de violer les droits de propriété intellectuelle d’Oracle ». Les deux entreprises se « retrouvent » dans les tribunaux depuis douze ans.

Dans une autre affaire, cette fois-ci engagée par Rimini Street (connu sous le nom Rimini II), les avocats d’Oracle ont confirmé le 14 octobre 2022 « qu’Oracle retirera toutes ses demandes de dommages et intérêts ». Le cas n’est pas clos : le procès Rimini II devrait avoir lieu devant un tribunal (et non un jury) le 29 novembre à Las Vegas.

Selon Emmanuelle Hose, les relations entre SAP et Rimini Street seraient « respectueuses », même si les deux compagnies n’ont aucun partenariat en place.

Cela n’empêche pas les entreprises clientes de Rimini Street d’adopter les solutions cloud de SAP ou d’Oracle, pour les nouveaux cas d’usage, ou de se préparer pour cela. Là encore, Rimini Street affirme qu’il peut aider les entreprises dans cette transition. Et il mise pleinement sur un ERP composable combinant les ERP en place et les nouvelles offres logicielles disponibles sur le marché.

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