auremar - Fotolia

Comment Filiassur a réussi sa transformation grâce à un cloud privé

Le courtier en assurances est parvenu à moderniser son parcours client en remplaçant ses 60 serveurs par deux clusters Nutanix qui centralisent toutes les opérations et rendent la DSI plus réactive.

Lorsqu’il rejoint le courtier en assurances Filiassur au poste de DSI, Thibaut Quinzain fait un constat alarmant : 60 serveurs hétérogènes s’empilent dans la salle informatique du siège, au Havre. Chacun mobilise les 20 membres de l’équipe IT sur sa maintenance particulière, avec trois personnes entièrement dédiées à la tâche des sauvegardes quotidiennes.

Et la charge de travail du personnel technique promet de s’amplifier avec l’arrivée au capital, en 2018, du fonds d’investissement Tikehau qui impulse une nouvelle dynamique de projets.

« Avant l’arrivée du fonds, j’étais déjà parvenu à alléger la charge informatique en remplaçant certaines applications sur site par des services en ligne, comme Office 365 ou Salesforce. Mais, à présent, nous devions rationaliser tout ce qui restait », se souvient Thibaut Quinzain.

Livrer des systèmes en deux heures au lieu de quatre mois

Et il n’est pas question de simplement virtualiser tous les serveurs sur un cluster. Filiassur dispose de filiales en Tunisie et au Maroc. Jusque-là, celles-ci utilisaient leurs propres outils, sur des serveurs locaux qui nécessitaient eux aussi d’être sauvegardés tous les jours par des personnels locaux. L’efficacité commandait que tout le monde accède désormais aux mêmes applications et que celles-ci soient hébergées au siège, c’est-à-dire nécessairement sur un cloud privé.

« De toute manière, le cloud privé était devenu une évidence à cause de l’explosion des besoins en exploitation des données de la part de nos métiers. Vous savez, dans le monde de l’assurance, nous avons quitté l’ère du mass-marketing. Il faut désormais améliorer l’expérience de nos clients avec des parcours personnalisés. C’est-à-dire que nos 600 collaborateurs, répartis en France, au Maghreb et en Espagne, nous demandent aujourd’hui de leur livrer sous deux heures un système qui rafraîchit en permanence les données de leur Salesforce. Parce que dans telle nouvelle offre, nous devons savoir quel client vient de souscrire à un produit au téléphone, s’il s’est connecté au site, et ainsi de suite », raconte Thibaut Quinzain.

« Seul un cloud privé, avec ses machines virtuelles débrayables à la demande, nous permettait de tenir de tels délais. »
Thibaut QuinzainFiliassur

« Seul un cloud privé, avec ses machines virtuelles débrayables à la demande, nous permettait de tenir de tels délais. Nous partions de loin : avec nos méthodes d’alors, il nous fallait quatre mois pour mettre en place une nouvelle base, le temps de commander le matériel, d’ordonnancer les nouveaux jobs en prenant garde qu’ils n’interfèrent pas avec les précédents, etc. ».

Passer de 60U à seulement 8U, juste avec les outils natifs

La DSI de Filiassur utilisait déjà deux hyperviseurs Hyper-V pour virtualiser ses serveurs web et ses outils Sage. Son projet était à présent de généraliser la virtualisation à tous les serveurs et de l’étendre au stockage, sans pour autant avoir besoin d’acquérir des compétences particulières en infrastructure. Sa première idée est donc de partir sur une solution d’hyperconvergence à base d’Hyper-V. L’équipe évalue les deux options du marché qui répondent à ces critères : Nutanix et HPE Simplivity.

« Alors que nous étions partis sur un environnement Hyper-V, nous avons été intéressés par les revendications d’innovation de Nutanix. Ils nous ont montré une alternative : utiliser plutôt leur solution avec leur hyperviseur gratuit AHV et son interface Prism, claire et facile d’utilisation. En un minimum de clics, il devenait possible d’ajuster les ressources de nos différents environnements pour optimiser les performances de l’infrastructure et réaliser des économies. La solution nous a immédiatement séduits », dit Thibaut Quinzain.

Le choix est arrêté début 2018. Filiassur commande deux clusters de 4U chacun, faisant ainsi passer l’équipement de sa salle informatique de 60U à seulement 8 U. Ces clusters se partagent le travail. Ils contiennent chacun 8 processeurs octocœurs – présentés par Nutanix comme une puissance cumulée de 125 GHz – avec 768 Go de RAM et 60 To de stockage.

« La migration de nos applications depuis nos anciens serveurs nous inquiétait. Mais en définitive notre intégrateur Black and Yellow n’a eu qu’à utiliser les outils natifs. Nous n’avons connu que deux écueils lors de la virtualisation de serveurs physiques. Mais il s’agissait juste d’un problème de régression que nous avons très simplement résolu en changeant un pilote dans le système des deux nouvelles VMs », explique le DSI.

La migration durera en tout trois mois, en partant de l’applicatif le moins critique jusqu’à celui qui l’était le plus.

70 % d’incidents en moins grâce à une analyse automatique des usages

Le nouveau système est opérationnel en juillet 2018. Et les résultats au niveau de la DSI sont immédiats. Filianet, la solution interne de gestion des assurances, voit son taux d’incidents baisser de 70 %. Les équipes IT livrent désormais un environnement de test aux développeurs en une heure, contre deux jours auparavant. Toutes les machines virtuelles sont désormais sauvegardées ensemble, avec l’outil Veeam, qui automatise chaque jour tout le processus.

« Nous nous sommes libérés du fardeau du pilotage des sauvegardes, mais nous avons aussi gagné la garantie qu’elles sont bien faites. »
Thibaut QuinzainFiliassur

« Non seulement nous nous sommes libérés du fardeau du pilotage des sauvegardes, mais nous avons aussi gagné la garantie qu’elles sont bien faites. Auparavant, cette tâche était si fastidieuse que nous cumulions les erreurs humaines », se réjouit Thibaut Quinzain.

Mais c’est surtout l’optimisation automatique des ressources qui étonne le plus l’équipe IT. « Lors de l’inventaire préliminaire pour dimensionner nos besoins, nous nous étions donné de la marge et nous avons alloué de manière empirique des ressources à chacun de nos environnements. Puis, au bout d’un moment, une fonction autoapprenante de Nutanix, qui monitore nos usages, nous a proposé d’ajuster les puissances de calcul, de répartir autrement les disques. C’est grâce à elle que nos incidents ont baissé sur Filianet – en l’occurrence des lenteurs signalées par nos utilisateurs internes », détaille Thibaut Quinzain.

L’équipe IT va continuer à mener de nouveaux chantiers de convergence. D’ici à la fin de cette année, l’outil de numération automatique qu’utilisent localement les filiales pour appeler leurs prospects sera à son tour hébergé au Havre. Courant 2020, les différentes bases de données seront consolidées sur un datawarehouse, toujours sur le cloud privé, afin d’enrichir les fonctions décisionnelles avec des croisements d’informations inédits.

« Sur le plan technique, je pense que nous allons déployer les options de partage de fichiers (Files) et de réseau virtuel (Flow) que propose Nutanix, afin d’augmenter notre expertise en sécurité sur l’accès aux données et sur la cartographie des flux. À terme, nous envisagerons probablement d’équiper nos filiales de mini-clusters Nutanix pour les traitements dits de Edge qui gagneront à s’exécuter sur place. Le catalogue du fournisseur nous laisse imaginer de nombreuses possibilités », conclut-il.

Pour approfondir sur Infrastructure hyperconvergée

Close