Stockage : TF1 économise 42 % d’énergie en modernisant ses baies

Le géant de l’audiovisuel a remplacé 80 nœuds Isilon par 40 nœuds PowerScale, du même fournisseur Dell. Outre l’économie d’énergie, il y a gagné en densité, passant de 3,5 à 4,5 Po de capacité, et en vitesse.

Économiser 42 % d’énergie et 50 % de l’occupation dans le datacenter, c’est la prouesse que vient de réaliser TF1 en remplaçant ses 80 nœuds de stockage Isilon par 40 nouveaux nœuds PowerScale, bien plus capacitifs que les anciens modèles, les Powerscale déployés offrent un total de 4,5 Po, contre 3,5 Po précédemment.

« Dans le cadre du lancement de notre nouvelle plateforme TF1+, qui succède à MyTF1 et qui ambitionne de proposer gratuitement un catalogue aussi important que les plateformes américaines [Netflix, ndr], nous avions besoin d’une nouvelle capacité pour stocker 15 000 heures de contenus, mais aussi des contenus dans une meilleure définition. Nous pouvions étendre l’existant, mais nous avions besoin de prendre en compte de nouveaux paramètres RSE, notamment notre engagement à diminuer significativement notre empreinte carbone d’ici à 2030 », explique Jean Gras, le directeur des opérations IT de TF1 (en photo).

Stocker sur site est moins cher qu’en cloud

TF1 (3 000 personnes), producteur et diffuseur de contenus audiovisuels, se fixe des enjeux ambitieux sur le streaming. En plus des films et des séries que proposent aussi ses concurrents, le groupe français compte faire la différence avec ses news et ses reportages. Clé de la gratuité, les utilisateurs seront invités à regarder des pages de publicité lors des accès. On devrait retrouver sur TF1+ un moteur de recommandation similaire à celui que propose Netflix.

« Selon nos simulations, le coût d’un tel stockage de données pas forcément froides, en cloud, n’est pas intéressant au regard d’une baie sur site. »
Jean GrasDirecteur des opérations IT, TF1

« Nos contenus sont diffusés sous plusieurs formats depuis des serveurs situés chez AWS. Nous avons de fait évalué la possibilité de stocker tous nos fichiers vidéo d’origine directement chez AWS. Cependant, selon nos simulations, le coût d’un tel stockage de données pas forcément froides en cloud n’est pas intéressant au regard d’une baie sur site », confie Jean Gras.

La réflexion concernant l’évolution de la solution de stockage a démarré au second semestre 2022. Les solutions PowerScale et les Isilon sont toutes deux fabriquées par Dell, les premières étant l’évolution des secondes, dont elles conservent l’OS : OneFS. Il s’agit de NAS extrêmement élastiques, où il suffit d’ajouter des nœuds à ceux déjà existants pour augmenter la capacité, virtuellement à l’infini, d’un unique système de fichiers. Pour autant, à l’époque, TF1 s’est posé la question de changer de fournisseur.

Rester sur OneFS pour éviter d’avoir à reformer les équipes

« Plusieurs éléments nous ont finalement incités à rester chez Dell. Le premier est l’efficacité de la haute disponibilité sur OneFS. Il faut savoir que ces baies sont censées stocker également des rushs envoyés par nos journalistes sur le terrain et qui doivent être montés en quelques minutes, pour être diffusés dès le journal suivant. »

« Le second élément est bien évidemment que rester sur OneFS permettait de rentabiliser nos habitudes de supervision et nos modes opératoires en termes d’administration. Nous avons calculé que si nous avions changé de plateforme, nous aurions dû former 15 à 20 personnes. »

« Enfin, le dernier avantage de rester sur OneFS est que cela nous garantissait une migration sans interruption », raconte Jean Gras.

En l’occurrence, les nouveaux nœuds PowerScale ont simplement été ajoutés au cluster existant, portant momentanément la capacité totale à 8 Po. Le système OneFS a été reconfiguré pour ne plus utiliser en écriture que les nouveaux nœuds et transférer au fil de l’eau, quand la bande passante est disponible, les contenus des Isilon vers les PowerScale. Cette migration s’est faite de manière totalement transparente grâce au répartiteur de charge en amont des nœuds. Commencée au début de l’année 2023, elle a duré jusqu’au printemps. Soit un petit trimestre environ.

Une fois la migration effectuée, les anciens nœuds Isilon ont été recyclés par Dell. « Comptabiliser ce recyclage joue aussi sur nos efforts écologiques », précise Jean Gras.

Des accès dix fois plus rapides

« Nous avons constaté une accélération par dix de nos vitesses d’accès. L’optimisation des accès en passant par les SSD est particulièrement efficace. »
Jean GrasDirecteur des opérations IT, TF1

Sur les 40 nœuds déployés, 14 sont de type A3000L et 26 de type F600. Les A3000L sont composés de disques durs SATA, de sorte à conserver une grosse quantité de données froides au meilleur coût. Les F600 ne contiennent que des SSD pour accélérer au maximum les accès. Les données sont d’abord enregistrées sur les F600 avant que OneFS juge lesquelles devraient demeurer sur les A3000L.

« Nous avons constaté une accélération par dix de nos vitesses d’accès. L’optimisation des accès en passant par les SSD est particulièrement efficace », se félicite Jean Gras.

Si les serveurs du réseau accèdent au cluster de stockage via une infrastructure Ethernet classique, les nœuds du cluster sont interconnectés entre eux en Infiniband.

À l’instar de la migration transparente, OneFS s’occupe aussi de transférer ses contenus vers un site de secours.

« À présent, nous devons mettre en place un Plan de reprise d’activité complet. C’est essentiel pour parer à une panne sur le site de production, mais aussi, en cas de cyberattaque, pour savoir à partir de quelles données saines nous pouvons relancer notre activité. Nous constatons que, sur ce sujet aussi, Dell est un partenaire assez efficace pour élaborer avec nous des scénarios cohérents, qui comprennent aussi les parties de nos données qui se trouvent chez AWS », conclut Jean Gras.

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