Dell EMC décline à son tour ses baies Isilon en cloud

L’offre OneFS for cloud servira principalement à mettre les données des NAS locaux à la portée des services d’IA disponibles dans le cloud de Google.

Cet article est extrait d'un de nos magazines. Téléchargez gratuitement ce numéro de : STORAGE: Storage 25 : Les fournisseurs sauvés de la crise grâce au cloud hybride

Dell EMC décline son NAS élastique Isilon sur GCP, le cloud public de Google. L’intérêt pour les clients de ces baies de stockage est d’ajouter une zone depuis laquelle ils peuvent soumettre leurs données aux applications hébergées sur Google. L’offre, qui porte le nom de OneFS for Cloud, avait été annoncée depuis 2018. Sa capacité maximale est pour l’heure de 50 Po par namespace.

Dell EMC n’est pas le premier à proposer d’étendre la capacité de ses baies de stockage en cloud public : NetApp le fait également pour ses NAS avec l’offre Cloud Volume Services, tandis que Pure Storage et Kaminario le font pour leurs baies SAN en mode bloc, respectivement au travers des offres Cloud Block Store et Cloud Data Platform. Parmi les acteurs émergents, citons WekaIO qui édite Matrix, un système de NAS distribué qui fonctionne sur des serveurs physiques comme en cloud, mais aussi Qumulo, la startup fondée par les créateurs mêmes d’Isilon, qui a aussi décliné ses baies NAS physiques en version cloud, il y a quelques semaines.

Dans tous les cas, le principe est d’apporter au stockage local un fonctionnement de type cloud hybride, c’est-à-dire permettant de déplacer les données d’un site physique à un cloud naturellement, comme s’il s’agissait d’un tiers de stockage en plus, sans avoir besoin de passer par une lourde opération de migration. On notera que des acteurs comme Ctera proposent de faire l’inverse – partir d’un stockage en cloud et le présenter aux utilisateurs comme un NAS local – mais la finalité est la même.

Toutes ces solutions se veulent des alternatives plus efficaces aux fonctions intégrées de « simili cloud hybride » apparues récemment sur l’ensemble des baies de stockage, et qui consistent à exporter automatiquement les fichiers locaux vers du stockage objet en cloud. Les baies Isilon avaient déjà elles-mêmes cette possibilité au travers de la fonction CloudPools de leur système OneFS.

Le problème de ces fonctions, surtout conçues pour stocker en ligne les sauvegardes des baies locales, est que les données ne sont plus au même format à l’arrivée. L’intérêt de conserver les mêmes volumes NAS de bout en bout est qu’il n’est pas nécessaire de réécrire les applications pour qu’elles accèdent à leurs contenus quand ceux-ci sont mis en cloud.

Relier les données du NAS aux fonctions d’IA de Google

En ce qui les concerne, les baies de stockage en mode fichiers Isilon connaissent un succès notable dans les activités de production vidéo, dans le supercalcul et dans les applications décisionnelles qui reposent sur l’analyse de très grandes quantités de fichiers. La promesse de cette nouvelle offre est donc plus particulièrement de permettre aux clients Isilon de profiter des services additionnels que Google propose en intelligence artificielle, mais qui ne sont disponibles qu’en ligne.

« Nombre de nos clients utilisaient les services d’IA et de traitement des données de GCP. Il était donc logique que nous nous rapprochions de Google pour lier plus intimement ces services aux baies Isilon. »
Brian PayneDell EMC

« Nous avons découvert que nombre de nos clients utilisaient les services d’intelligence artificielle et de traitement des données de GCP. Il était donc logique que nous nous rapprochions de Google pour lier plus intimement ces services aux baies Isilon en place », déclare Brian Payne, l’un des responsables de l’offre Isilon chez Dell EMC. Il n’a pas indiqué si OneFS for Cloud serait décliné sur AWS ou Azure, les deux autres géants du cloud public.

On notera que le succès d’Isilon tient à la possibilité d’étendre la capacité à volonté sans que cela ne ralentisse jamais les performances. En ce sens, Dell EMC et Google indiquent que la bande passante entre les applications en ligne et les données stockées dans OneFS for Cloud serait de 200 Go/s en lecture et 120 Go/s en écriture sur des blocs de 512 Ko, ce qui est comparable à une solution sur site. 

En revanche, la bande passante maximale possible entre la partie d’un volume OneFS sur site et celle hébergée sur GCP serait de 97 Mo/s avec une latence inférieure à la milliseconde. On ignore dans quelles conditions.

Disponible depuis la console Google cloud classique, le service OneFS for Cloud sera facturé selon le niveau de performances désiré. Quatre niveaux sont possibles : le Tier 1 pour le Supercalcul est le plus rapide, viennent ensuite le Tier 2 pour l’analytique, le Tier 3 pour les travaux vidéo et le Tier 4 pour le stockage de sauvegardes. En option, on pourra souscrire à des services payants comme la réplication ou la sauvegarde d’instantanés (snapshots).

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